Pamela Hute

Si Pamela postulait dans une usine à Rock, on lui dirait sans doute qu'elle a un profile atypique. L'atypisme n'est pas une tare, et l'histoire nous a démontré qu'il peut être un atout. La blonde aux Wayfayrer de fashion victim myope cultive un Dandysme masculin et ne renie pas son parcours. Hypokhâgne, Lettres Modernes, Sciences Po, Pamela a potassé Kant et Sartre, pour s'apercevoir que l'enfer, c'est les autres. Sa critique lui donnera la raison (pure) et après un stage dans une multinationale, elle décide de mettre en pratique ses longues années d'apprentissage musical. Elle embarque Igor (Synthé) et Ernest à la Batterie. De leur collaboration naît le groupe, et je vous conseille de prononcer Pamela "ioute" si vous ne voulez pas qu'Igor casse vos Ray-Ban.

Deux Ep's au compteur. le V1.1 en 2006, suivi de Three en 2008. Les trois musiciens construisent, titre après titre, la route vers l'Album qui devrait voir le jour en 2010. Un travail de fourmi et de Titan à la fois, car l'auto-production est de rigueur chez les Hute. Pour s'enregistrer, il a fallu casser la tirelire, décapsuler le codevi et banco la caravane. Et toutes ces dépenses finissent par payer avec une signature chez Guess What (tôtOutard).

Le 4 Tracks EP dévoile 4 titres en attendant l'album Turtles Tales from Overseas. Quatres titres qui donnent l'ADN de Pamela Hute, qui n'a vraisemblablement rien, mais alors rien à voir avec la Pamela secouriste au maillot de bain rouge. Chez mademoiselle Hute et ses amis, c'est l'élégance et les grandes références. "Parachute" a des odeurs de Beatles, "My Dear" a une énergie très British. "Don't help me" n'est pas sans rappeller les singes de L'Arctique, et Pam' est tour à tour Kim Deal (the Breeders) et PJ Harvey. Donc la brit pop oui, mais pas seulement. Et au final, tout est interprété avec une sensualité à réchauffer toute la banlieue de Londres, ce qui ne devrait pas laisser de marbre les outre-enmanchés intégristes.

Mais au-delà d'excellentes compostions, et de parfaites interprétations, Pamela cultive son web 2.0 comme personne. Pour preuve, son blog, journal presque intime d'une ascension artistique pas sans embûches, est ouvert à tout commentaires, et parfois même la polémique. Car Mademoiselle Hute souhaite vivre de sa musique, et de préférence bien, c'est pourquoi elle ne manque pas de donner son opinion plutôt positive sur la loi Hadopi lors de son passage dans l'émission envoyé spécial. Un débat virulent s'en suivra sur une page Daily Motion, pour terminer sur le blog de Pam'. Courageuse la Pam'.

Faites moi plaisir, allez acheter ce 4 titres avant que le tubesque "Don't help me" ne passe dans le domaine public, ou pire, l'inconscient collectif.