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Critique d'album

AC/DC


High Voltage


(30/04/1976 - Atco - Hard rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par Harry Vanda, George Young

1- It's a Long Way to the Top (If You Wanna Rock 'n' Roll) / 2- Rock 'n' Roll Singer / 3- The Jack / 4- Live Wire / 5- T.N.T. / 6- Can I Sit Next to You Girl / 7- Little Lover / 8- She's Got Balls / 9- High Voltage
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Dieu a donné la cornemuse aux Écossais histoire de blaguer. Mais les Écossais n'ont pas encore compris que c'était une blague."
Daniel, le 11/08/2025
( mots)

Ton pantalon en cuir dissimule quelque chose de méchant...

Il est facile de trouver du "génie" a posteriori à une œuvre immature (et ancienne) lorsque le groupe a, depuis lors, conquis le monde entier. Et même tout l'univers connu.


Au début de l’été 1976, quand High Voltage a exposé son horrible artwork dans les rayons de nos disquaires préférés, aucun d'entre nous ne l'a acheté (1). Et il ne s'est guère trouvé le moindre rock critic pour s'enflammer à son écoute. Au contraire. Je me souviens de mots virulents comme "d'un autre temps", "inutile", "primitif", "anachronique", …


A ce moment-là, nous vivions un moment charnière, partagé entre un rock devenu « adulte » (et aussi un peu chauve, ampoulé, chiant et grassouillet du bide) et un pub rock pré-punk affamé et hystérique (Eddie And The Hot Rods, puis The Clash, The Damned, ...) qui n’aimait plus les soli de guitare interminables. 


Alors ce n’est pas un stupide quintet australien lourdingue qui allait venir chambouler notre ordinaire avec un hard-rock bluesy et graisseux que nous pensions rangé à jamais des voitures. D’autant plus que la production de High Voltage était "moyenne" et que la plupart des  compositions (en Mi-La-Ré super bateau) étaient à ce point éculées que nous avons tous eu l’impression de les avoir déjà entendues mille fois avant que le saphir (ou le diamant selon le degré de fortune de chacun) n’effleure le vinyle. 


Il y avait pourtant un indice qui aurait dû attirer notre attention. Au verso de la pochette, était reproduite une lettre de fan (assurément bidon) adressée à Bon Scott : "Mon papa dit que ton pantalon de cuir dissimule quelque chose de méchant et de terrible. Je suis sûr que c'est juste un cœur en or. Mon papa dit aussi que s'il te voit un jour en face, il effacera tes tatouages en t'arrachant les bras. Mais ne t'inquiète pas ! Papa est le maire de notre ville, alors il ne fera jamais rien qui lui fasse perdre des voix. Avec tout mon amour. Helen. Bisou/Bisou/Bisou"


Si un seul d’entre nous avait été assez doué en anglais pour comprendre cette foutue fausse bafouille, nous aurions prêté une oreille autrement plus attentive à l’album et au groupe.


Australiens dans l’univers (même en Écosse)...

Considérés comme des Écossais uniquement en Australie et comme des Australiens dans le reste du monde (même en Écosse – telle est la misère de tous les migrants), les gaillards, forts de quelques prestations dans trois pubs bas de plafond de leur pays d’adoption et d’un clip tourné dans Swanston Street (Melbourne) sous le regard ahuri des passants, ont été balancés dans le chaudron du rock business international avec un bagage indigent, une musique antédiluvienne, un look pour le moins indéchiffrable, un humour peu compréhensible pour les non-initiés et un opus bricolé à la va-vite au départ de deux disques fort imparfaits. 


C’est un vrai miracle que le groupe, tout d’abord assimilé sans raison au mouvement punk (2) par le public européen qui ne le connaissait pas, ait survécu à ce carnage. 


Heureusement qu’il y avait eu ce coup de génie de Margaret, la sœur de Malcolm et Angus Young. Sans Margaret, il n’y aurait jamais eu AC/DC (3). La demoiselle bricolait des costumes de scène pour ce garnement d’Angus (4) et s’amusait de cette inscription étrange qui figurait sur l’adaptateur de sa machine à coudre. 


Dans sa version hors Australie, High Voltage (5) est la compilation peu lisible des deux premiers albums locaux du groupe (tous deux sortis en 1975, le 17 février puis le 1er décembre), à savoir High Voltage (deux titres, "She’s Got Balls" et "Little Lover") et T.N.T. (sept titres dont, pour simplifier, "High Voltage"). 


Bref, tandis que les plus intellectuels d’entre nous glosaient durant des nuits entières sur les sens cachés de The Lamb Lies Down On Broadway, sur l’esthétisme selon Brian Ferry, sur le virage artistique synthétique de Bowie ou les moustaches de Zappa, les "Australiens" de contrebande débarquaient avec une compilation hard-rock à deux balles pour nous "chanter" la chaude-pisse, les murges, les filles à tout le monde et leur ambition débordante à atteindre des sommets en soufflant dans une cornemuse.


Trois titre de "notre" High Voltage deviendront emblématiques (principalement grâce à leurs versions ultérieures captées en public) : "It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock’n’Roll)", "T.N.T." et "High Voltage". On y retrouve les ferments (encore rudimentaires) de ce qui deviendra la marque de fabrique immuable du combo.


L’héritage écossais explique la présence insistante de la cornemuse sur le prémonitoire "It’s A Long Way…". Après quelques bières, cet idiot de Bon Scott se vantait souvent d’avoir fait partie d’un piper band (6) quand il était gamin en Écosse, en omettant de préciser qu’il y officiait en qualité de bass drummer. Il tapait plus ou moins en rythme sur une grosse caisse en observant les gestes de son tambour major. Mais il n’avait jamais soufflé dans une cornemuse, du moins pas à jeun. 


Ceci dit, quand le groupe lui a demandé de placer un solo sur le titre, le gars ne s’est pas dégonflé. Après un apprentissage expédié à la va-vite, il a délivré une prestation ("laborieuse" pour rester poli) qui a su bluffer les petits rockers (7), même s’ils ont eu beaucoup de peine à intégrer immédiatement le lien entre l’Australie et l’instrument…


Malgré l’extrême "tendresse" (8) que nous éprouvons presque tous pour AC/DC, il est difficile de s’enthousiasmer pour cette compilation qui compte trois bons titres et six fillers parfois indigents. 


On peut évidemment éprouver un peu de compassion pour "Can I Sit Next To You Girl" dont la trame rythmique semble extraite d’une face B de Status Quo, mais le reste ne vole pas beaucoup plus haut qu’un émeu. 


En toute honnêteté, on peut même se demander si des titres comme "Live Wire", "Little Lover" ou "She’s Got Balls" étaient terminés quand ils ont été enregistrés. 


Évidemment, grâce à cette merveilleuse poudre de nostalgie qui rendrait séraphique le chant du colvert fâché, les fans les plus rabiques y voient aujourd’hui des gemmes d’une absolue perfection. 


Et il est vrai que les choses ont bien changé en cinq décennies. Au cœur de  Melbourne, la Swanston Street se prolonge aujourd’hui sur AC/DC Lane. A Namur, il y a une statue de Brian Johnson et des chaises monumentales marquées du nom de tous les musiciens du groupe. A Kirriemuir et à Fremantle, des statues célèbrent Bon Scott (9). 


Pas mal pour un petit groupe que rien (ou presque) ne prédestinait à devenir immense. 


Rien (ou presque), si ce n’est le six-cordiste le plus attachant de sa génération, un chanteur (doublé d’un showman) exceptionnel et une section rythmique en béton armé indestructible.


Mais il faudra encore beaucoup de patience et d’opiniâtreté pour que le groupe – sans jamais évoluer stylistiquement – décroche la timbale. 


Preuve qu’à force de taper toujours sur le même clou... 


A ce propos, et si vous êtes observateurs, vous aurez remarqué qu’on tape toujours plus volontiers sur les clous droits. En général, le marteau fout la paix aux clous tordus. Preuve que, même inabouti, ce High Voltage était un album droit comme un bon clou, à défaut d’être un album mémorable. 


Preuve également que les lyrics de la plage introductive étaient incroyablement prémonitoires...


Se faire voler
Se faire défoncer
Se faire tabasser
Se faire briser les os
Se faire entuber
Se faire attraper
Je vous le dis, les gars, c’est bien plus dur que vous ne croyez
Le chemin est long vers le sommet si vous voulez faire du rock’n’roll

(1) Aucun d’entre nous, sauf Michel. Mais Michel ne faisait pas vraiment partie de notre groupuscule d’avant-garde rock. Il était surtout fan de Johnny Hallyday.


(2) Non seulement le nom est presque universel mais en outre, il toujours permis au groupe d’être alphabétiquement classé en tête de gondole chez les disquaires, très loin devant, par exemple, ZZ Top. 


(3) Lors de sa première tournée en Europe, le groupe s’est étonné que le public (qui avait alors le crachat facile) lui balançait des glaviots à longueur de set.


(4) Angus a alterné les costumes du meilleur goût, entre Zorro, un gorille (enfermé dans une cage) et Super Angus (calqué sur Superman), avant d’opter sur le fameux "Schoolboy" qui est devenu sa marque de fabrique.


(5) La chronique est basée sur l’exemplaire vinyle acheté en 1976 par Michel. Le brave garçon me l’a finalement donné et, à l’entendre tourner aujourd’hui sur la platine (le disque, pas Michel), il n’a pas dû l’écouter souvent. Michel a également renoncé à Johnny et ça c’est ce que j’appelle une étape essentielle dans un processus de développement personnel.


(6) Savoir si le piper band est un bagadou écossais ou si le bagadou est un piper band breton reste une des plus grandes énigmes de notre temps.


(7) Ce titre restera un vrai chemin de croix scénique pour Bon Scott, tant il est difficile de gonfler le sac de la cornemuse au bon moment pour commencer à jouer dans le tempo du groupe.  


(8) Les petits rockers ont souvent un cœur de beurre.


(9) Quand, plus tard, nous avons appris la triste fin de Bon Scott, le Snake s’est exclamé : "Tiens, le chanteur d’AC/DC AD/CD !" Mon regretté batteur préféré a sorti l’expression comme ça. Spontanément. La petite histoire du rock retiendra que ce fut la formule la plus drolatique de sa vie. Ce qui donne une idée de la qualité générale de son œuvre. Rest In Peace, Drummer Dear !


Cette chronique AlbumRock est rédigée sans IA. 
Elle a été tapée sur un clavier par deux vraies mains humaines. 

Note de 4.0/5 pour cet album
"Premier album du groupe inventeur du Hard Rock"
Théo, le 12/01/2006

Au milieu des 70's, certains groupes, dont celui de nos 5 australiens d'AC/DC, en ont assez du Glam-rock, de Queen notamment, et n'hésitent pas à mettre les amplis à fond. AC/DC livre donc son premier album sur le sol européen en 1976, qui est en réalité une compilation des deux premiers sortis exclusivement en Australie (High Voltage et T.N.T.). Avec la première piste ("It's a Long Way to the Top") on est tout de suite fixé : des riffs basiques mais extrêmement puissants, deux guitares (une rythmique et une solo) qui se complètent à merveille et même une cornemuse, rapellant par ailleurs les origines écossaises de ces messieurs, le tout rendant cette première piste très riche. On retrouve en piste 3 "The Jack", chanson blues-rock au possible et mettant l'accent sur les influences à peine dissimulées du groupe. La cultissime chanson "T.N.T." est également présente sur cet album en piste 5. Enfin en dernière piste on trouve "High Voltage", plutôt méconnu du groupe mais qui vaut carrément le détour puisque extêmement entrainante et marquant, de par son titre, l'amour de la formation pour les riffs electriques. En conséquence, il ne faut pas s'attendre à trouver dans cet album quelque guitare acoustique... En conclusion, on peut dire que tout curieux non-réticent au groupe ou même aux guitares électriques se doit de découvrir ce premier album qui en vaut la peine et qui lui permettera ainsi d'en connaitre un peu plus sur la génèse de ce groupe devenu mythique.

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