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Critique d'album

Black Foxxes


I'm Not Well


(19/08/2016 - Spinefarm / Search And Destroy - Rock Depression Pop - Genre : Rock)
Produit par Adrian Bushby

1- I'm Not Well / 2- Husk / 3- Whatever Let's You Cope / 4- How We Rust / 5- River / 6- Maple Summer / 7- Bronte / 8- Waking Up / 9- Home / 10- Slow Jams Forever / 11- Pines / 12- Portland (Bonus Track) / 13- Weak In Winter (Bonus Track) / 14- Neige (Bonus Track)
Note de 4/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"Buzz l'éclair"
Etienne, le 14/09/2016
( mots)

Voici encore l’exemple éloquent des fausses promesses du rock moderne. Présenté depuis plusieurs semaines comme un groupe énorme en devenir, un sauveur, voire le futur du rock - rien que ça - pour Zane Lowe, le podcaster Apple Music qui a pignon sur rue depuis plusieurs mois grâce à son émission diffusée exclusivement via le service streaming de la grosse pomme, Black Foxxes intrigue. A grands coups d’exclus et d’avant-premières médiatisées, le groupe a soigneusement préparé la sortie d’un premier album dont le buzz aura largement alimenté les papiers anglo-saxons - pas vraiment outra-Atlantique, où le rock ne fait plus vendre assez pour qu’on en parle. Qui sera donc le premier à en dire le plus grand bien ? Qui sera donc le premier à déceler la référence que personne n’a encore entendu ? La question trouve de plus en plus de réponses à mesure que les chroniques et avis, tous plus dithyrambiques les uns que les autres, paraissent dans les médias (Classic Rock Magazine, Kerrang!, Clash, The Independent). Alors quid de ce Black Foxxes ? Une vaste fumisterie, malheureusement.


Comme à chaque premier album, l’heure est d’abord aux comparaisons. A quoi ressemble donc le trio d’Exeter ? De son propre avis, le groupe pratique du « ragged noise », traduisez bruit rageur. Ou truc qui bourrine vaguement, grosso-modo. Il se veut inspiré, également de son propre aveu, par Neil Young & Crazy Horse et Nirvana. La barre est haute, vraiment très haute. L’enfumage en règle commence déjà.


Premier point, Black Foxxes n’a rien de « bruit ». Le son est très policé, propre même. Le production d’I’m Not Well est d’ailleurs excellente et chaque instrument sonne avec impact et brillance. Pourquoi donc se présenter comme un groupe de pure distorsion ? Mystère… N’espérez en rien y retrouvez le son cradingue et vénéneux d’un Raw Power ou l’électricité mammouthesque d’un Rust Never Sleeps, tout est ici parfaitement calibré pour les radios les plus modérées du royaume de sa Majesté et même celles de l’oncle Sam, c’est dire.


Second point, Black Foxxes n’a rien de « rageur » non plus. Le bruit présenté n’a pas la fougue d’un Nirvana auquel le groupe est - bien trop - souvent comparé. Nirvana, non mais quand même… Le chant génialement décharné et désabusé de Cobain - inimitable - se voit honteusement comparé aux longues séries de mélodies plaintives, boursouflées et agaçantes de Mark Holley, type de chant que n’aurait pas renié le faux-Joker Jared Leto et son groupe Thirty Seconds To Mars. Nirvana VS Thirty Seconds To Mars, l’écart est tout de même immense non ? Des tics vocaux à la limite du supportable qui font passer les Black Foxxes pour des rockers à midinettes. De toute façon, la chose était presque entendue d’avance. Car quand on ose évoquer l’intouchable trio de Seattle ou encore l’indétrônable cavalier Young sur son cheval fou, on ne peut que fatalement se casser la gueule.


Au-delà de ce premier constat tronqué par un ego un poil surdimensionné, force est de constater que Black Foxxes ne démontre pas grand-chose dans ce premier album. On y retrouve en grande majorité des morceaux aux structures archi-similaires avec une intro en arpèges clairs gentillette, une montée en puissance dans le couplet avant l’explosion - toute relative - de décibels dans un refrain se voulant plus dynamique. Dans le genre, comptez "I’m Not Well", "Home", "Whatever Let’s You Cope", "River" ou encore "Pines". Ce n’est jamais que la moitié de l’album… Et c’est bien le manque de dynamisme qui lèse un disque au mid-tempo d’ennui mortel. Sans réel atout de force et de vigueur, les Black Foxxes se noient dans leur propre son, au demeurant assez singulier, mais qui ne porte pas et pire, n’emporte pas. Si on fait exception des bien foutus "Husk" et "Maple Summer", l’album n’a tout simplement aucun relief. Sans temps forts majeurs, il enchaîne les maladresses de composition ("How We Rust", poussif) sans jamais piquer l’attention ou titiller l’intérêt. Cultivant sans cesse son esprit poétique torturé sur fond de lente complainte mélo-dramatico-rock affreusement braillée, les Black Foxxes errent sans autre but que celui de démontrer leur talent annoncé. Les ambiances sonores sont ternes, les textes sans percussion, les morceaux sans intention. Ou l’inverse, les textes sans intention, les morceaux sans percussion, qu’importe. Si on veut vraiment pousser le jeu des comparaisons jusqu’au bout, Black Foxxes pourrait évoquer la liesse harmonique de Tribes ce petit groupe indie anglais de Camden signé chez Island auteur d’un excellent premier album (Baby) en 2012. On retrouve aussi un peu du jeu mélancolique très poussé d’un Dry The River sur son sublime Shallow Bed. Le tout en plus gras et sans réel équilibre des forces en présence. Et que dire de "Pines", cette conclusion ultra-pompée sur le "Comfortably Numb" de Pink Floyd: même progression d’accord, même tempo… Non trop c’est trop. Il est temps de cesser le massacre. D’un groupe présenté comme le renouveau du rock, on attend autre chose qu’un ersatz raté de références intouchables.


Pourtant, tout n’est pas si mauvais dans ce premier album des anglais. Le son, on l’a déjà dit, est particulièrement réussi. Le chant est habité par un chamanisme rare. Les crescendos émotionnels sont d’une féroce intensité. Mais sonner n’est pas résonner. Habité n’est pas sincère. Intense n’est pas touchant. Les Black Foxxes manquent le coche avec ce premier album pourtant porteur de nombreux espoirs. Limités par une piètre technicité et un médiocre niveau d’écriture, le trio ne convainc absolument pas. On aurait pu croire au miracle, mais le buzz n’aura pas fait long feu. Tel un éclair fendant le ciel noir de l’orage, il aura fasciné un court instant avant de retomber dans l’oubli. Gageons que leur apprentissage ne fait que commencer et que le groupe pourrait bien réserver de belles surprises à l’avenir. En attendant, toute cette débauche de fausse énergie est bien inutile et sans âme. Et c’est dommage.

Commentaires
Benjamin, le 29/12/2020 à 22:23
Je ne comprends pas non plus cette mauvaise critique, c'est un très bon album qui fait du bien au rock moderne .. et la voix du leader est très bien !
Sam, le 24/12/2020 à 18:14
Je ne comprends pas cette critique très négative ... Je suis d'accord avec bdded, l'important c'est le ressenti, est ce que la mélodie vous accroche ou pas, comment le groupe traduit en musique rock cette mélodie etc. C'est juste mon avis mais River, Whaterever lets you cope, ça fonctionne !
bdded, le 05/04/2017 à 20:39
Comprend pas cette critique, comme d'hab on intellectualise alors que ce qui compte c'est le ressenti. Et là moi, ce n'est que mon jugement, c'est top. Maintenant les critiques pros ils changent d'avis si l'album fait un carton...
Erwan, le 14/09/2016 à 13:39
Il est bien Jared Leto en joker... :D