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Critique d'album

Rammstein


Rammstein


(17/05/2019 - - Neue Deutsche Härte - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Deutschland / 2- Radio / 3- ZEIG DICH / 4- AUSLÄNDER / 5- Sex / 6- PUPPE / 7- Was Ich Liebe / 8- DIAMANT / 9- WEIT WEG / 10- Tattoo / 11- Hallomann
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"N’attendez pas trop de ce nouvel album, mais prenez et appréciez les bonnes choses qui vous sont proposées"
Guillaume, le 03/06/2019
( mots)

Cela a déjà été assez dit, du haut de ce nouvel album dix années nous contemplent depuis Liebe Ist Für Alle Da (2009 - Universal). Et il semblerait ici que la bande de Till Lindemann ait voulu nous inciter à ressasser tous les poncifs sur le pragmatisme et la rationalité du peuple allemand. D’une certaine manière Rammstein a compris le concept de branding, ils sont une marque dont il convient de choyer les clients en dosant savamment la nouveauté pour ne pas dénaturer le produit de base. Ainsi les idées qui sortiraient trop du cadre seront dirigées vers les projets solos, Emigrate et Lindemann pour faire court. Cette ultra-sélectivité qui peut expliquer pour beaucoup l’allongement des délais de création reste aussi ce qui va nous assurer la qualité indéniable du nouvel enregistrement. 


Peu de groupes ont réussi à s’installer dans le paysage musical international à un tel niveau de popularité, et dans ce club très fermé les non anglo-saxons se comptent sur les doigts d’une main. Et si l’on fait l’inventaire des non anglophones, on retrouve Rammstein puis… personne. Donc on s’incline devant la méthode qui consiste à ne rien laisser au hasard et on écoute.


Cet éponyme, au delà de la joie intense que nous éprouvons à l’idée d’avoir enfin du neuf, nous replonge immédiatement dans le concret, dans le Rammstein qui nous a frappé et passionné il y 15, parfois 20 ans. Ainsi le triptyque d’ouverture "Deutschland", "Radio", "Zeig Dich" repose les fondations, cette musique mécanique, souvent froide, martiale, binaire et pourtant emphatique et incarnée dans cette voix inévitablement gutturale. Les riffs sont indus comme au bon vieux temps d’Herzeleid (1995 - Motor Music), la théâtralité se sent dans chaque intonation de Till Lindemann. Première ombre au tableau néanmoins, ce refrain médiocre dans "Radio" et ce soupçon d’electro comme un petit caillou dans la chaussure. Heureusement, "Zeig Dich" apporte toute l’énergie et l’envolée nécessaire pour passer l’éponge sur ces petits désagréments.


L’album connaît un trou d’air certain avec "Ausländer", sorte d’orgie linguistique et Sex, morceau lourd dans tous les sens du terme. Pas des ratages à proprement parler, les titres se laissent écouter,  et on sait que Rammstein aborde sans gêne le sexe crade, on peut quand même considérer que ce n’est pas le domaine dans lequel leur talent resort le mieux. Du moins depuis que le sexe est uniquement traité sous l’angle de la transgression sans autre but. A ceux qui aiment les atmosphères de malaise et la subversion nous recommandons "Spiel Mit Mir" ou "Bestrafe Mich" extraits de Sehnsucht (1997 - Motor Music), beaucoup plus intelligents dans leur approche tout aussi malsaine.


On me faisait remarquer dans les commentaires que Puppe avait été totalement rayée de la chronique, ce qui est exact, or ce titre incontournable aurait justement du être mis en avant. Ainsi, en guise de mea culpa de son auteur, quelques mots. 


Rammstein réussit avec Puppe à la fois un titre puissant et déstabilisant. L'atmosphère malsaine et l'anéantissement mental du personnage du petit garçon rendu fou, sa soeur se prostituant dans la pièce voisine, lui voyant les hommes défiler, la dernière once de tendresse avec cette poupée dont le petit garçon finit par arracher la tête dans un accès de rage avant de pleurer ; cette chanson tout simplement bouleversante met en lumière l'interprétation dérangeante et toujours très juste de Lindemann jusque dans l'éraillement de la voix. L'accompagnement alterne entre moments d'inquiétude latente et explosions de rage au gré des mots faisant de Puppe une sorte de cabaret macabre. Un grand moment de l'album indéniablement. 


Il faut bien avouer qu’après ce départ en trombe, et une fois l’excitation satisfaite, l’album peine à remonter en intérêt comme si la dose initiale suffisait à nous tenir jusqu’au bout du programme. Ainsi défilent "Was Ich Liebe" et "Weit Weg" sans que l’on en aperçoive vraiment. "Diamant" apporte la touche sensible, une ballade plutôt réussie avec des beaux arrangements de cordes mais qui trouve difficilement sa place au milieu du rock indus très saccadé développé au long du disque. 


Bien heureusement, et un peu tardivement, "Tattoo" revient nous secouer une dernière fois, ce qui suffit pour fermer le ban avec "Hallomann", presque dispensable compte tenu de la baisse d’énergie considérable.


Au final n’attendez pas trop de ce nouvel album, mais prenez et appréciez les bonnes choses qui vous sont proposées. Rammstein ne vous aura surpris que la première fois que vous les avez écouté, et alors? A l’instar d’AC/DC, Iron Maiden ou Motorhead, ils sont les meilleurs à faire ce qu’ils savent faire. Point barre. Et ils auront à coup sûr une place au chaud au même niveau dans l’Histoire du rock.


 

Commentaires
bil, le 19/12/2022 à 08:01
Bonjour, je suis tout à fait d'accord pour la partie batterie et ryhmique, par contre la partie clavier me semble vraiment plus du côté de Kraftwerk et ça fait toute la différence ! Par ailleurs Killing joe est plutôt répertorié comme gothique que comme électro.
Guillaume-exAR, le 14/12/2022 à 21:43
Bonjour bil, je crois que Radio, la chanson dont nous discutons, doit beaucoup plus à Killing Joke (Love Like Blood) qu'à Kraftwerk, mais vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec moi. @+
bil, le 04/12/2022 à 21:45
Je dois des excuses à Rammstein, car c'est d'abord et evidemment avant tout un phenomène musical très original avant d'être bien plus
bil, le 04/12/2022 à 13:10
"soupçon d'electro" et alors Connais tu Kraftwerk pionnier allemand de l'electro. le groupes s'inscrit clairement dans leur filiation. En fait , Rammstein est clairement un énorme phénomène artistique qui dépasse largement la musique. Il faudrait ecrire un livre la dessus.
Guillaume, le 01/09/2019 à 07:02
Cher lecteur votre remarque très juste a été entendue, et la chronique a été augmentée d'un paragraphe sur Puppe. Merci de votre vigilance :-)
Kerfisbilun, le 03/06/2019 à 13:06
Alors ça c'est balaise. Pas un mot sur Puppe, qui est la meilleure de l'album.