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Critique d'album

First Aid Kit


Stay Gold


(22/09/2014 - Sony Music - - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- My Silver Lining / 2- Master Pretender / 3- Stay Gold / 4- Cedar Lane / 5- Shattered & Hollow / 6- The Bell / 7- Waitress Song / 8- Fleeting One / 9- Heaven Knows / 10- A Long Time Ago
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Rien ne change sous le soleil de Stockholm, Texas."
Kevin, le 22/09/2014
( mots)

On avait laissé les jeunes sœurs de First Aid Kit deux ans plus tôt avec des intentions claires. Celles de situer leur Suède natale quelque part sur la carte de la musique américaine, entre les routes du Texas et du Tennessee. Leur folk bien chauffée au soleil yankee faisait largement illusion mais à force de tirer toujours sur la même corde, celle-ci avait fini par s'user à mi-parcours. Les filles n'avaient pas eu l'endurance et/ou la créativité nécessaire(s) pour accoucher d'un album convaincant sur toute la ligne. Plus matures, peut-être aussi plus sûres de leurs forces, les voilà de retour avec un troisième opus qu'elles assurent plus personnel et nourri de leurs expériences. Bon, à vingt ans rien n'est impossible, après tout.

Au premier abord, cela dit, rien n'a changé. Et au second non plus. Si les sœurs Söderbergh assurent "I won't take the easy road" dès "Silver Lining" il n'empêche qu'elles n'ont pas cherché à creuser en dehors de leur pré carré. Elles ressortent ainsi les mêmes mélodies chaudes, les mêmes voix pleines qui aplatissent tout et les mêmes refrains où elles envoient du bois par cagettes entières. Ce même ton très old fashioned aussi, aux confins de l'alt-country et de l'americana, où guitares, banjos et même flûtes se côtoient avec allégresse. Oui, flûtes, et le solo du très énergique "The Bell" sonne presque comme l'instant le plus épique de cet album et à peu de choses près, le plus authentique. En tout cas, elles ont pondu des titres qu'aurait très bien pu chanter Dolly Parton à son zénith. Rien de bien nouveau sous le cagnard, certes, mais leur sens de l'écriture s'est encore un peu aiguisé ces dernières années. Le mignon "Waitress Song" où la plus jeune s'invente une nouvelle vie pleine d'american dream "I could move to a small town, and become a waitress" ou encore le frondeur "Heaven Knows" assument totalement cet héritage des champs de blés ricains. 

Outre ce passéisme volontaire, on retient surtout de Stay Gold l'engagement émotionnel de ses chanteuses. Parfois, il fait un peu grincer des dents, comme autour des crispations pompeuses de "Cedar Lane" ou de la ballade lacrymale "Shattered & Hollow". Il en émane une sacrée volonté de faire dresser du poil, quitte à se la jouer princesse Disney. Tout le poids des souffrances amoureuses de leurs jeunes âmes s'y trouve mis à nu, presque jeté en pâture, forcé par la voix et les compositions mielleuses. Mais elles ont également su mettre toute cette puissance au service d'une émotion vraie. Malgré des violons encombrants, "Stay Gold" balaye du verbe toute l'innocence qu'elles ont pourtant tissé avec précaution. L'amour n'est pas éternel, elles le clament haut et fort et puis s'en foutent "what if to love and be loved's not enough ?". Un joli moment mais la vraie pépite se terre en toute fin d'album. "A Long Time Ago", piano-double voix bouleversant, relate avec amertume une rupture inévitable mais cependant douloureuse. Cru, sobre, scintillant, il boucle ce Stay Gold avec toutes les qualités qui lui ont pourtant fait défaut durant à peu près neuf titres.

First Aid Kit n'a finalement que peu évolué en deux ans. Stay Gold est certes plus homogène que son grand frère et il met en lumière un talent d'écriture plus fin, mais la structure reste bon an mal an la même. Une structure puissante, outrancière, une folk du muscle et de la moustache. Après tout, elles ont du succès et il est peu probable que la tendance s'inverse. Il serait même assez malhonnête de dire qu'il n'est pas mérité. Mais, comme sur le touchant "A Long Time Ago", quand elles s'apaisent, elles sont capables de distiller leur sensibilité avec beaucoup plus de précision. Et même, de force. 

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