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Critique d'album

Steel Panther


All You Can Eat


(01/04/2014 - Universal Republic - Glam parodique - Genre : Hard / Métal)
Produit par Steel Panther

1- Pussywhipped / 2- Party Like Tomorrow Is the End of the World / 3- Gloryhole / 4- Bukkake Tears / 5- Gangbang at the Old Folks Home / 6- Ten Strikes You're Out / 7- The Burden of Being Wonderful / 8- Fucking My Heart in the Ass / 9- B.V.S. / 10- You're Beautiful When You Don't Talk / 11- If I Was the King / 12- She's on the Rag
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Nous voilà repus. Maintenant il serait peut-être temps de passer à autre chose."
Alan, le 03/04/2014
( mots)

Je ne vais pas vous mentir : bien qu’étant un grand fan, c’est tout de même avec beaucoup d’appréhension que je me suis attelé à l’écoute de ce troisième album de Steel Panther. Pourquoi donc ? Parce que ce groupe est une farce. Entre tribute et parodie, on retrouve quatre mecs travestis à l’excès qui ne jurent que par des paroles bien crues et allègrement portées sur la chose. Bien qu’appliqués et méticuleux dans l’élaboration de ce groupe-avatar et de leurs personnages de scène, on ne peut décemment pas dire que ces mecs se prennent au sérieux. D’où la farce, CQFD.

Seulement, vous connaissez l’adage : les blagues les plus courtes sont toujours les meilleures. Et c’est de cette vérité générale qu’a germé mon appréhension : après un Balls Out qui, bien que monstrueusement efficace, n’était rien de plus qu’un Feel the Steel 2.0, quid du troisième album ? Je craignais de me retrouver une nouvelle fois à nager dans ce mélange de loufoquerie et de crudité qui commence malgré tout à devenir quelque peu indigeste, preuve en est avec leur concert donné au Bataclan le mois dernier et auquel j’ai assisté : on retrouve exactement le même humour sur scène. Au moins, ils vont jusqu’au bout de leur démarche, et c’est louable. Mais quand même… Après presque quinze années de bons et loyaux services, ne serait-il pas temps de changer de formule ? Ou au moins de la retravailler légèrement ? Surtout quand on s’aperçoit que Michael Starr, tout aussi charismatique qu’il est, approche de la cinquantaine…

Dans les faits, Steel Panther ne semble être qu’une crise de la quarantaine qui n’a que trop duré. Mais d’un autre côté, cet hommage décalé au glam est leur fond de commerce. Oui, vous avez bien deviné : on (enfin, eux) se retrouve(nt) face à un choix cornélien, à savoir continuer à exploiter le filon jusqu’à l’écoeurement total du public ou bien changer de formule et risquer de tout perdre. "Tu préfères mourir d’une indigestion fatale de crème de marrons ou mourir de faim ?" Bon, il faut tout de même pondérer un minimum : avec une fanbase solide et aussi déjantée que lui, le groupe a encore de beaux jours devant lui avant d’en arriver à ce dilemme crucial. Simplement, si on s’attarde plus sur le fond de la chose que sur sa forme, on se rend compte que… Mais traite de bavardages, allons écouter un peu de glam bien macho et graveleux.

Un petit coup d’oeil à la tracklist avant d’insérer la galette dans le lecteur : "Pussywhipped", "Gloryhole", "Bukakke Tears", "Gangbang at the Old Folks Home", "Fucking My Heart in the Ass", "She’s on the Rag"… Ok, sur ce point là rien n’a changé : on va de nouveau avoir droit à des textes soutenus par un lyrisme poignant suscitant l’abréaction de l’auditeur. (Pour les plus candides d’entre vous qui ne comprendraient pas tous les termes énoncés ici, je vous invite à faire quelques recherches afin d’élargir votre culture, mais attention... NSFW) Je ne reviendrai donc pas sur les textes dans ma chronique, au risque de me répéter avec le live report que vous pouvez toujours relire ici. Ce constat étant fait, appuyons sur play.

C’est sur une bonne surprise que s’ouvre l’album : dans l’esprit d’un "Battery" qui ouvrait Master of Puppets avec noblesse et grandiloquence, "Pussywhipped" démarre avec des guitares flamencos qui se superposent et s’entrelacent avant de balancer la sauce. Le mur de guitares, soutenu par une batterie à la précision chirurgicale, est colossal et déchire littéralement l’air ambiant se trouvant entre le haut-parleur et les tympans : c’est agressif, c’est violent, et d’un ton bien moins loufoque que ce qu’on pouvait attendre de la part de Steel Panther. Bon point, et ce constat peut s’appliquer de manière globale à l’album dans son ensemble : le groupe a étendu sa palette sonore, puisant cette fois-ci ailleurs que dans le répertoire déluré de [g]Mötley Crüe[/g]. On retrouve ainsi, en plus des nombreux pastiches du chant de David Lee Roth, des morceaux à l’esprit très Van Halen ("Gangbang at the Old Folks Home", "If I Was the King", "Ten Strikes You’re Out", au riff assurément blues), de la chanson aux sonorités typique du metal 80's ("Bukkake Tears") ou encore un hommage évident à "Hysteria" de Def Leppard ("The Burden of Being Wonderful", deuxième single issu de l’album et disponible depuis janvier).

Bien entendu, au milieu de ces morceaux aux influences plus variées, on retrouve malgré tout des hymnes on ne peut plus caractéristiques du style Panther. Pardon, c’était naze. Poursuivons : "Party Like Tomorrow Is the End of the World" s’inscrit directement dans la lignée des albums précédents, et c’est sans doute pour cette raison qu’il a été le premier single à paraître dès novembre. Appâtons les fans avec quelque chose qui ne les décontenancera pas, à savoir un éloge de la fête californienne sur un instrumental qui, pour le coup, est loufoque et joyeux. Pour les plus curieux, le clip, en plus de comporter un cameo de Steve-O, est juste hilarant (encore une fois : NSFW, on croirait voir un documentaire sur les soirées organisées dans la Mötley House à l'époque). "She’s on the Rag", allégorie des menstruations féminines, reste fidèle au modèle traditionnel de la chanson made in Steel Panther tout en s’augmentant d’une intro et de quelques effets électroniques (encore une fois un hommage à Hysteria ?).

Enfin, last but not least : mention spéciale à "Gloryhole". Déjà joué lors de la tournée depuis plusieurs mois, ce nouveau morceau avait d’ores-et-déjà mis tout le monde d’accord lorsque joué sur scène, quid de la version studio ? Et bien c’est une claque, que dis-je, un uppercut. L’alliance du riff et de la double grosse caisse démolit tout sur son passage, les harmonies sont hypnotiques, le refrain est entraînant, la voix est ici plus incisive, et les paroles sont tout bonnement dégueulasses. Je sais, j’avais dit que je ne reviendrais pas dessus, mais comment passer à côté de l’histoire d’un homme qui insère son engin dans un trou sans savoir ce qui l’attend de l’autre côté ? C’est comme la métaphore de "Bukkake Tears" qui compare la semence masculine à un concentré d’amour : c’est tellement exagéré que ça marche. Plus c’est gros, plus ça passe.

Dans la forme, All You Can Eat est donc un bon album de heavy, plus recherché que ses prédécesseurs, d’un ton globalement (mais pas toujours) plus grave et plus sérieux, du moins si on se cantonne à la musique. Les paroles, quant à elles, sont dignes de Michael Starr, voire même plus : c’est encore un niveau au-dessus de ce qu’on a pu entendre sur Feel the Steel et Balls Out, plus cru et plus absurde. C’est d’ailleurs dommage, car même si dans l’ensemble on continue de rire la bouche grande ouverte, on ne peut que regretter le choix du groupe d’avoir exploré de nouveaux horizons avec sa musique mais de s’être cantonné à ce qu’il savait déjà faire avec ses paroles. Tout ça pour dire que, sur le fond, All You Can Eat porte très bien son nom : on bouffe, on bouffe, on bouffe du Steel Panther parce qu’on aime ça, mais les relents et l’indigestion ne sont guère loin.

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