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Band Of Skulls: Interview


Matthew, le 28/03/2014
Dans le monde merveilleux du rock'n'roll, il est coutume de dire que le second album est surement le cap le plus compliqué à franchir. En effet, comment faire sonner les chansons aussi bien que sur la première galette sans pour autant qu'il y ait impression de redite tout en apportant un nouveau souffle? Pour ce qui est de Band Of Skulls, groupe anglais originaire de Southampton, on peut avancer sans trop se risquer que ce fut une réussite. Entre riffs acérés, batteries puissantes, mélodies gracieuses et ambiances psychédéliques, ce trio a réussi à se tailler une solide réputation de groupe sexy sur scène, en témoignent leurs tournées et les récentes prestigieuses premières parties (avec monsieur Josh Homme, pour ne citer que lui). A l'heure du troisième album, intitulé "Himalayan", c'est un groupe confiant composé, paradoxalement, de jeunes gens timides et souriants, que nous retrouvons pour un entretien fleuve. Et si, finalement, ce cap était encore plus dur?


Avez-vous enregistré ce disque juste après votre dernière tournée car vous aviez assez de chansons ou les avez-vous écrites après ?

Matt (batterie) : On a tout écrit une fois la tournée terminée. En fait, depuis nos débuts, on n’a jamais vraiment eu le temps de se reposer... A chaque fois, on entrait en studio pour travailler immédiatement sur le prochain album. Cette fois ci, on décidé de prendre notre temps. On a répété pendant un mois à Londres. C’était largement suffisant pour écrire des nouveaux titres. Quand on quitté le studio, on était les derniers à partir. Ils l'ont détruit après d'ailleurs, ils ont amené une grue avec une énorme boule de destruction (rires)!

Russel (guitare, chant) : Du coup, je voulais appeler cet album « Wrecking Ball ». Et puis Miley Cyrus est arrivée (rires) !

Vous avez donc enregistré l’album à Londres, ce qui était une première pour vous. Pourquoi ce choix urbain ?

Russel : Nous avons énormément tourné ces dernières années, et on s’est dit que ça serait pas mal de garder une vie à peu près normale. On avait enregistré au Pays de Galles, puis à Oxford, il était temps de tenter autre chose. C’était un choix luxueux. On a fait venir Nick (Nick Launay, producteur de Himalayan, NdA) de Los Angeles, nos vies ont continué, on a enregistré l’album, et voilà. On aime bien Londres, c’était donc facile pour nous.

L’album est produit par Nick Launay, qui a notamment travaillé avec Arcade Fire, les Yeah Yeah Yeahs ou encore sur le dernier Nick Cave. Etait ce important pour vous de changer de producteur après deux albums avec Ian Davenport ? Et qu’est ce que Nick a vraiment apporté ?

Russel : Quand on s’est sentis prêts pour enregistrer un nouveau disque, on s’est dit qu’il était temps de changer un peu, de bousculer nos habitudes. Attention, on est très fiers des deux albums, mais on pensait qu’on avait besoin d’un nouveau challenge en tant que groupe. C’était la bonne chose à faire. Et on a tout de suite pensé à Nick car il avait réalisé le mixage de Sweet Sour (précédent album, NdA). C’était un risque, mais finalement payant. C’était génial de bosser avec lui. Il a une façon de travailler qui est très différente de celles qu’on a pu connaitre. Il ne se limite pas au plan technique et se préoccupe beaucoup du plan artistique, même s’il est paradoxalement très technique. Il nous a aidé à explorer de nouvelles contrées et à expérimenter un peu plus.


En combien de temps tout cela s’est il fait ?

Emma (basse, chant) : Cinq semaines. Peut être six, je ne sais plus.

Russel : Oui, dans ces eaux-là. Comme pour les autres albums, en fait. Pour le premier, il y avait pourtant pas mal de matière, mais comme on est sur un label indépendant, il n’était pas question de dépenser trop d’argent en studio. C’aurait été un désastre et une perte de temps. Si on y reste trop, on finit par tourner en rond, on se répète. Deux mois, c’est largement suffisant.

Vous écoutiez de la musique pendant les sessions ?

Russel : On écoutait beaucoup de Band Of Skulls (rires) !

Emma : C’est très difficile en fait d’écouter d’autres groupes quand tu te concentres sur ta propre musique. On voulait rester focalisés sur nos chansons, sans trop se disperser.

Le son de cet album est plus puissant encore que sur « Sweet Sour ». C’est venu naturellement ?

Matt : Oui, définitivement. On a laissé autant que nous le pouvions les choses venir naturellement. On avait pratiquement rien écrit depuis un an avant de travailler sur ce disque. On a beaucoup jammé, c’est donc venu tout naturellement. Le fait d’enregistrer dans une grande ville donne une énergie différente par rapport à Sweet Sour , mais c’est positif. Ce sont de bonnes vibes.

Pensez vous avoir franchi un nouveau cap avec ce disque ?

Russel : Tu sais, pour nous, c’est devenu presque normal maintenant de faire tout ça. Alors certes, c’est une vie très étrange, mais normale. On va simplement aller en tournée, jouer nos titres et voilà. Ce qui passera par la suite appartiendra au public. C’est difficile de prédire combien de gens vont acheter le disque, combien viendront nous voir en concert. Bien sûr, c’est génial s’ils sont de plus en plus nombreux, à travers de plus en plus de pays, mais nous sommes déjà très heureux aujourd’hui.


J’ai lu que certains journalistes trouvaient que votre son sonnait plus « américain » que « anglais ». Qu’en pensez vous ? Etes vous d’accord ou est ce que vous vous en fichez un peu finalement ?

Russel : C’est horrible (rires) ! Je ne sais pas. C’est leur opinion après tout. Ils ont le droit de penser ce qu’ils veulent.

Matt : Je n’ai jamais vraiment compris ça. J’ai toujours pensé qu’on sonnait comme un groupe anglais. Alors après, il est vrai qu’on a écouté beaucoup de disques de blues américain. Cela s’est forcément ressenti dans notre musique, et donc certaines personnes ont pu l’interpréter ainsi. On se sert de ces influences là, mais on ne réfléchit pas à sonner « américain ». Ca vient naturellement, encore une fois.

Vous êtes un trio : une guitare, une basse et une batterie. Est ce que ça ne vous limite pas lorsque vous tentez de créer quelque chose de nouveau ? Et sur scène ?

Russel : C’est difficile, mais ce n’est finalement pas plus mal.

Emma : C’est un bon challenge.

Russel : Oui. On cherche toujours de nouveaux challenges en fait. Quand nous étions en école d’art, on avait parfois des exercices de peinture extrêmement difficiles car on avait peu de couleurs à notre disposition. Je me souviens qu’une fois, on avait eu le choix entre du bleu, du rouge, et du noir. C’est tout, démmerde toi avec ça ! C’est exactement pareil avec le groupe. J’aime bien la difficulté.

Russel et Emma, vos voix se marient toujours à merveille. Comment décidez vous de chanter ensemble ou non sur un titre ?

Emma : On y va un peu au feeling. On se demande si une voix féminine ne serait pas plus appropriée sur ces paroles, ou si une voix masculine n’irait pas mieux sur ce riff de guitare. En fait, on le sait. Je ne saurai l’expliquer, mais on le sait.

Russel : Ca vient surement du fait qu’on écrit tout ensemble, à six mains. Et puis, c’est comme si on apportait deux nouveaux instruments avec Emma, histoire de ne pas trop se limiter (rires).


Matt, pourquoi es tu muet sur les albums ?

Russel&Emma : (rires) C’est vrai qu’on ne t’entend pas !

Russel : Pourtant, il chante un peu sur le premier album.

Matt : Ma carrière de chanteur s’est arrêtée net après (rires)… Je ne suis pas un bon chanteur, tout simplement. Et puis je suis trop occupé avec la batterie. Je fais un peu de guitare par-ci par-là, un peu de basse, mais je ne chante pas. Ce n’est pour le coup absolument pas naturel pour moi. Et même dans mes rêves les plus fous, je ne pourrai jamais chanter aussi bien que ces deux personnes assises à côté de moi.

Russel&Emma : Ooooh, c’est trop mignon !

Russel : Je serai très embêté si Matt avait un micro sur scène. Il parlerait tout le temps, à moi, au public.

Matt : J’injurierai tout le monde (rires) !

Russel : Tu sais quoi ? Mute is cute (rires).

Vous avez fait beaucoup de premières parties de grands groupes récemment : Black Keys, RHCP, Queens Of The Stone Age. Comment ça s’est passé ?

Russel : Très bien ! On était invité à chaque fois par le groupe. Heureusement qu’on était libres ! Parfois, tu es trop occupé avec tes propres concerts et tu ne peux pas faire tout ça. C’était une super expérience. On apprend tant de choses aux côtés de ces groupes. C’est un honneur d’être invité, et c’est encore un nouveau challenge, un énorme même. Tu joues avec un groupe qui a une histoire, une réputation, et le public le sait. Donc tous les soirs, c’est un défi permanent, et ça ne s’arrête jamais. On a pu se faire de nouveaux fans, c’était cool.

Quel est votre meilleur souvenir sur ces premières parties ?

Russel: Avec les Queens, c’était vraiment top, particulièrement à Paris, même si on avait déjà joué ici. En Europe, ces groupes vont dans beaucoup de villes, et c’est donc encore un challenge. Jouer sur ces premières parties dans ces grandes villes, avant de peut être y revenir sur notre propre tournée, c’est très intéressant. Ce n’est pas comme à Londres, où on voit tous les groupes arriver. C’est plus difficile, mais c’est toujours un plaisir.

Avez vous conscience qu’avec ces premières parties, votre visibilité s’agrandit de plus en plus ?

Russel : Comme je te l’ai dit, c’est toujours un étrange concept pour nous. Je ne sais pas, on est juste un groupe… On ne pense pas à ça, vraiment. Grandir, rapetisser, ça nous dépasse un peu. On continue tout simplement comme on l’a toujours fait.


Des endroits préférés pour jouer ? Et la France, dans tout ça ?

Russel : Oh, c’est super de jouer ici.

Emma : Notre premier concert parisien était à la Flèche d’Or. C’est un excellent souvenir. On a ensuite joué au Nouveau Casino, à la Maroquinerie…

Matt : Tous les endroits sont différents, donc on n’en a pas vraiment de préféré. Mais c’est toujours génial de jouer en France, surtout à Paris. On a vraiment de grands fans ici, qui apprécient les artistes. Ils comprennent ce que tu fais. Tu peux jouer dans des salles où les gens ne sont pas très réceptifs, restent finalement assez étrangers… Mais ici, on sent un profond respect, ce qui est génial.

Russel : On sent que les gens nous encouragent à jouer, à être nous mêmes.

Vous serez en tournée dans quelques semaines. Excités ?

Russel : Enormément ! Ca fait du bien de partir sur la route après avoir été enfermés en studio. C’est toujours assez difficile de rester ainsi. Là, l’album va sortir, on va pouvoir le montrer dans un aspect différent, dans plein d’endroits… Ca fait partie du processus. Ca le complète. Jusqu’à ce qu’on retourne en studio !

Si vous deviez ne retenir qu’un seul groupe, celui qui a la plus grande influence sur vous, ça serait lequel ?

Russel : Juste un ? Ouh, ça va être très difficile…

Matt : Je dirai Jimi Hendrix. Au suivant (rires). Ca nous a beaucoup influencé au tout début, quand on était très jeunes.

Russel : Batterie jazzy et son de guitare massif… La combinaison parfaite. Mais je vais en choisir un différent. Je crois que ça sera (il réfléchit)... Gosh, c’est difficile… Je dirai les Beatles, car il n’y a aucune règle dans leur façon d’écrire. Ca change tout le temps. On ne va pas se comparer à eux car cela n’a pas lieu d’être, mais on essaye un peu de faire ça… Aucune limite, aucune règle.

Emma : Je dirai Billie Holiday, non pas pour sa musique, mais pour l’émotion qu’elle peut dégager lorsqu’elle interprète une ballade. Ca m’a énormément influencé.

Merci aux trois membres de Band Of Skulls pour leur gentillesse à l'égard d'un jeune interviewer un peu intimidé.
Merci à Clément Le Borgne de PIAS pour avoir organisé cet entretien.


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