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Interview The Drums


Caroline BT, le 17/12/2014

Ce lundi 17 novembre 2014, peu avant leur concert au Trabendo nous avons rencontré Jonathan Pierce (Jonny) et Jacob Graham pour échanger sur leur nouvelle tournée et leur avenir. Réduit aux deux membres fondateurs, The Drums se réinvente et se libère pour écrire ce qui leur plait. Leur nouvel album Encyclopédia reflète ce qui les a pu les inspirer durant ces 3 années de remise en question. Cette liberté de création, risquée, s'avère au final bénéfique pour l'ensemble de cet opus inclassable, qui marquera le rock indé.

La rencontre au Trabendo

Quel a été l'accueil de votre nouvel album Encyclopédia par le public ? Avez-vous lu les critiques ?


JONNY :
Pour la plupart, nous n'y prêtons pas trop attention. Même une bonne critique pourrait m'influencer dans le mauvais sens, donc je préfère m'en éloigner et éviter le plus possible de lire tout ça. C'est difficile de prendre toutes ces informations, toutes ces opinions que les personnes peuvent avoir à propos du travail que vous avez fait ; continuer et faire encore plus de travail tout en restant à l'extérieur de tout ça.

Même avec tous les médias sociaux, vous ne faites pas attention à ce qui s'y passe ?


JONNY :
Oui, on essaye d'être actif sur les réseaux, d'être dans une relation plus personnelle grâce à cela. On met en place des trucs spécifiques pour essayer d'être plus proche (NDLR : des fans).

Il y a le mauvais côté et le bon côté des médias sociaux ?


JONNY :
J'aurais souhaité que cela n'existe pas afin qu'on puisse se concentrer sur d'autres choses. Cela nous prend beaucoup de temps, tu sais ... Mettre toutes ces informations en ligne et passer moins de temps à les lire ..

Avec votre expérience, qu'avez-vous appris de la scène, vous improvisez beaucoup ?


JACOB :
On n'improvise pas beaucoup sur scène. Avec du recul, il n'y a aucune improvisation du tout. On n'a jamais aimé improviser ou "tout casser". On essaye de recréer l'album le plus possible. Je pense que si il y a de l'improvisation, cela arrive ... Enfin je pense que cela arrive de temps en temps lorsque que quelque chose ... (il hésite).

Rires

JONNY :
Au démarrage de ce groupe, on voulait un look spécifique avec un son spécifique, avec un type de chanson très spécifique. Et même les jeux de lumière. On ne s'est jamais dit "Allez faisons un concert sauvage et débridé !". Tout est calibré et prévu. Cela doit refléter au plus près le disque. Il n'y a de solos de guitare de 10 minutes ou quelque chose de ce genre. On est vraiment dans la chanson elle-même. La première réussite doit être le concert, cela plus que tout le reste.
Tu sais si tu enlèves les guitares, tu enlèves tout ce qui emballe la chanson, c'est là qu'il faut se l'approprier et faire corps avec, la transposer, c'est notre plus grand défi.


Je pense que la meilleure façon de faire c'est de ne pas donner carte blanche à chacun sur scène mais de serrer la bride. Si jamais ils loupent une note, je l'entendrai, donc ...
Quand on nous voit sur scène, ça a l'air de quelque chose qui se déroule naturellement, mais en réalité c'est très mathématique ! Voilà désormais tu connais les rouages de l'envers du décor.


JACOB :
On a toujours ressenti qu'un solo de batterie ou un solo de guitare, c'était quelque chose d'amusant seulement pour le batteur ou le guitariste. Tout le monde le regarde et attend que cela se termine. Voilà c'est à peu près ce qu'on peut en penser.

J'ai lu que vous avez créé cet album seuls. Etes-vous fiers de cela, d'avoir travaillé sans gros producteur ? Est-ce que vous étiez plus libres ?


JONNY :
Je ne sais pas, je n'aime pas le mot fier mais je comprends ce que tu veux dire par là. Je pense que nous étions simplement soulagés de pouvoir lâcher prise, dans un sens, tu vois ?
Je ne pense pas qu'on ai jamais démarré un album pensant "On n'a pas besoin d'eux, faisons quelque chose d'épatant par nous-mêmes !". Cela n'a jamais été cette mentalité, ce n'est pas ça. Cela a plus été : "On a essayé, mais on ne peut plus être seul avec quelqu'un sur cet album, donc je suppose qu'il va falloir encore essayer de le faire nous-mêmes par nos propres moyens." On n'a jamais été confiants tout en se disant ça va être génial ... C'était plutôt du tâtonnement pour donner le meilleur. Tu sais que ça (NDLR : la création) va être un processus douloureux. On n'a pas de formation musicale classique, on n'a pas de formation professionnelle du tout.
Quand vient le moment d'écrire, enregistrer, jouer, publier, mixer, produire, c'est vraiment nous et rien que nous et c'est beaucoup.

Et cela valait le coup ?


JONNY :
Oui bien-sûr et à la fin c'est bien plus gratifiant, parce qu'on se dit : "waow, tout est de nous et seulement nous !" et on n'a pas besoin de le partager avec personne.
Personne n'a pris part au CD, c'est quelque chose que tu as réussi seul alors qu'au départ tu n'es pas réellement bon dans quoi que ce soit. C'est magnifique d'avoir une oeuvre de 12 chansons dans lesquelles tu t'es impliqué. C'est quelque chose qu'on a fait !

Seriez-vous prêt à vous engager aux côtés d'une grande marque, soit en signant la musique d'un spot soit en faisant une collaboration plus poussée sur un produit ? J'avais aussi remarqué un de vos titres dans Gossip Girl.


JONNY :
On ne savait même pas qu'ils avaient utilisé notre musique à vrai dire. Alors que d'habitude on est au courant !

JACOB :
Je pense que ces genres de collaborations se font plutôt au cas par cas. Mais on ne se met pas du tout la pression pour ce type de trucs. On est simplement plus réalistes à leurs propos. Je pense que les groupes pouvaient facilement éviter cela dans les années 70 ou années 90. Mais de nos jours, tout le monde crève de faim, quoi ! Plus personne n'achète de disques, voir tous les disques, et pas seulement les nôtres !

C'est vrai que parfois il faut bien trouver d'autres sources de revenus ...


JACOB :
Oui c'est vrai qu'il y a certaines choses qui pourraient convenir ... Mais quelque chose dans lequel nous ne serions pas du tout intéressés ... Mais bon, on a fait cette chanson, on n'a pas pensé à comment on allait la vendre, à comment on allait pouvoir en retirer de l'argent en la mettant là ... Au moins des gosses l'ont entendue !

Je pense à Pharrell Williams qui est devenu une sorte d'artiste à 360 °qui créé des fringues, de la bouffe, qui collabore à tout va (Adidas, Uniqlo, Ladurée, Fiat 500, Chanel, G-Star) ... Qu'en pensez-vous ?


JACOB :
A ce point là, c'est devenu un truc complètement différent.

JONNY :
Pharell est très très talentueux, voir extrêmement talentueux et innovant. Mais tu sais pour moi c'est difficile de le critiquer ... Il s'est fait tellement d'argent tout en étant un artiste si merveilleux ... Mais je ne comprendrai jamais pourquoi on a besoin de mettre une marque sur les vêtements ou les sodas ... Tu peux seulement te nourrir une fois par jour, porter une seule tenue à la fois ... A quel point peut-on avoir besoin de tous ces trucs dont on n'a pas besoin ? C'est cette partie là qui m'interpelle !



JACOB :
Je pense que c'est le problème avec le monde moderne. Dans le passé, je dirais il y a 300 ans en arrière, tu avais un gars en ville spécialiste des chaussures, et il était le meilleur. Tu allais le voir simplement pour des chaussures et il était bon. Ou alors c'était pareil avec celui qui faisait les épées ou que sais-je encore ?

Aujourd'hui ton téléphone doit faire thermomètre, ton parapluie doit avoir une poche pour ton couteau suisse ! Je pense que les choses ne sont jamais aussi meilleures que quand elles sont utilisées pour ce qu'elles sont.
Je pense que si on essayait de dessiner des chaussures ou autre, nos disques seraient fait plus lentement ou seraient plus mauvais.

Avez-vous prévu de recruter de nouveaux membres ?


JONNY :
L'essentiel du groupe sera toujours Jacob et moi ! Ce qu'on appris en 5 ans c'est qu'on est un peu difficiles ...

Rires

JONNY :
Etre avec nous plus de deux heures peut être compliqué. Mais maintenant on a accepté cela. Tu sais que c'est un gros morceau de s'avouer que "Tu sais, quoi, eh bien peut-être que je ne travaille pas bien avec les autres et que je travaille mieux seul ! " Et quand tu décides que c'est comme ça et que tu l'acceptes, tu fais du super boulot au lieu de perdre ton temps à trouver la personne s'accordant parfaitement avec ton travail ! Et qui n'existe probablement pas. Si un jour il y a une rencontre magique /un coup de foudre avec quelqu'un ou plusieurs personnes formidables arrivent dans nos vies, et qu'on le sent bien alors on le fera ! Ce n'est pas notre mission de faire un groupe de quatre. Dans quel but, après tout ?

Souhaiteriez-vous faire une reprise ou un duo ? Etes-vous intéressés par ce genre d'exercice ?


JONNY :
Non, je ne pense pas.
C'est parce qu'on a tellement peu de temps. On ne sait pas combien de disques on va encore pouvoir faire, mais ce qu'on sait c'est que l'on vieillit. Donc au lieu de gâcher toute une semaine à faire une reprise d'un autre groupe, nous préférons faire quelque chose d'original et de sincère. Les reprises n'ont jamais été intéressantes pour nous.


JACOB :
Je pense que c'est quelque chose de complexe, parce que si tu aimes la chanson ... Par exemple, une chanson que tu aimes telle que "I will always love you" de Dolly Parton, tu ne peux pas lui rendre justice. Tout ce que tu adores, est probablement déjà composé dans sa forme la plus parfaite, donc c'est difficile de faire mieux que parfait.


JONNY :
C'est comme essayer de repeindre un Picasso mais en utilisant des feutres de couleur.

JACOB :
Je pense que la pire reprise existante c'est "Always full of love" de Björk par Death Cab for Cutie. C'est un peu l'extrême ! Je pense que ce n'était pas un bon choix !! Cela me rend malade !

Cet été vous avez donné un concert sur le toit d'un hôtel de Time Square à New-York, c'était une bonne expérience ?


JONNY :
Je pense qu'on a detesté cela et que tu l'as bien résumé, c'était juste "OK". Un lieu bizarre, dans un espace réduit, en extérieur, avec tous ces gosses ... Je sentais vraiment que c'était un truc que je ne voulais pas faire depuis le début.

Quels sont vos trois albums préférés ?


JONNY :
Un groupe nommé Joy Electric avec leur album Melody. C'est un CD sur lequel Jacob et moi nous nous sommes penchés. Notre fascination commune pour cet album a consolidé notre amitié et notre groupe vient comme une réponse à cela.

JACOB :
Je pense à Unisex par Blueboy ... Euh un troisième ... ?
Typiquement nous ne sommes pas des "personnes à albums". On est plus obsédés par une chanson spécifique.

Pourriez-vous citer un artiste que vous avez apprécié récemment ?


JONNY :
November Növelet. Un groupe allemand dont j'ai écouté les chansons en boucle. Cela ne va pas boulverser nos vies mais je pense que son premier tube est tout simplement magnifique.


The Drums

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