Top 10 des vacances - Cars
Une théorie freudienne prétend que le conducteur mâle compenserait son sexe trop menu par un long capot de voiture. On peut effectivement se poser la question, même si le design des véhicules du futur risque de rebattre les cartes. Quoi qu’il advienne, le thème doit être abordé au troisième degré puisque l’expression "Drive My Car" est déjà chargée de sous-entendus. Par conséquent, certains textes qui semblent innocemment dédiés à des voitures sont en réalité des appels (de phares) au stupre et à la fornication. Avec ou sans capot.
A ce propos, la première voiture à avoir dépassé la vitesse mythique de 100 km/h était un véhicule électrique : la Jamais Contente (c'est tout dire) du belge Jenatzy. C’était en 1899. Mais le lobby du pétrole a imposé le moteur à explosion. Même s’il s’accommode forcément d’une batterie, le rock a, dès ses premiers vagissements, choisit son camp en chantant les louanges du bruit, des bielles, du cambouis et des gaz d’échappement.
10.- "Rocket 88" - Jackie Brenston & His Delta Cats (1951) – Dessinée en 1949 et équipée d’un moteur de 135 chevaux, ce modèle historique d’Oldsmobile est loué par le concupiscent Ike Turner. Menteur comme un arracheur de dents, le guitariste prétendra bien plus tard qu’il a inventé ici le rock’n’roll. Va ranger ta fusée, Ike !
09.- "Wheels Of Fire" - Manowar (1988) – Plus vite. Plus fort. Plus bruyant. Mixant les râles d’un moteur de dragster et une surdose de testostérone, le titre est aussi stupidement rapide que le bolide à qui il rend un vibrant hommage.
08.- "Faster" - Ken Hensley (2011) – Après avoir régalé son monde par la grâce d’une poésie éthérée, inspirée d’un magnifique univers sword and sorcery, Ken se rappelle sur le tard que les Ferrari (modèle Dino, de préférence) sont sa vraie passion. Il signe ici le plus bête titre de sa discographie, prenant même la peine de graver pour l’éternité le bruit d’une Formule 1 italienne en pleine accélération. Plus vieux, plus sot…
07.- "Red Barchetta" - Rush (1991) – Ferrari à nouveau. Modèle 1947. Mythique. Mais cette fois, il s’agit d’évoquer un monde futuriste où, métaphore sexuelle oblige, rouler (vite) en voiture est devenu un crime d’Etat.
06.- "Mercedes Benz" - Janis Joplin (1970) – Il se trouve toujours une fille (un peu garçonne en l’occurrence) pour faire mentir les théories freudiennes ! Tout le monde roule en Porsche. Alors, Janis supplie Dieu de lui offrir une Mercedes. Comme il s’agit d’une critique de la société de consommation, l’honneur de la plus belle gent sur Terre reste sauf.
05.- "Always Crashing In the Same Car" - David Bowie (1977) – On reste chez Mercedes puisque Bowie narre ici un accident qu’il a, sous l’emprise de la poudre blanche, volontairement causé à Berlin au volant de son allemande. Il est paradoxal de rouler trop vite sur un album qui s’appelle Low. La mystérieuse Jasmine qui gémit sur le siège passager n’est autre qu’Iggy Pop. On ne se refait pas…
04.- "Little Deuce Coupe" - The Beach Boys (1963) – L’avantage d’un petit coupé est qu’il se faufile aisément entre les buissons. Et – surtout – qu’il ne dispose pas d’un siège pour emmener un chaperon. Merveilleusement harmonisé par les Garçons, le modèle préféré des dragueurs est une Ford 1932 ("Deuce" évoque l’année de sa création). La Deuce sera customisée durant des décennies jusqu’à devenir – au point culminant de son mythe – l’emblématique Eliminator de ZZ Top !
03.- "Cadillac Ranch" - Bruce Springsteen (1980) – Il faut la justesse de ton métaphorique (et un peu moralisatrice) du plus grand chantre américain de l’asphalte et du bitume pour rappeler que tous les rêves (et même les Cadillac) finissent au cimetière. Sacré rabat-joie !
02.- "I’m in love With My Car" - Queen (1975) – Roger Taylor n’a eu qu’un amour dans sa vie et il le hurle sur ce titre emblématique de l’album le plus connu de Queen. L’objet de tous les désirs du batteur est une Alfa Romeo dont – évidemment – on entend le rugissement du moteur en full stéréo. Dès qu’il aura deux sous vaillants en poche, Taylor plaquera évidemment sa petite bagnole pour une Ferrari.
01.- "Paradise By The Dashboard Light" – Meat Loaf (1977) – Combien de couples ne se sont-ils pas formés – pour le pire ou le moins bon – durant une escapade nocturne motorisée ? Combien de fausses promesses n’ont-elles pas été échangées à la douce lueur paradisiaque d’un tableau de bord ? Instrument de pouvoir et de séduction, symbole de liberté et, finalement, machine infernale hantée par la course de ses pistons dans des cylindres, la bagnole à moteur thermique pourrait avoir été la pire « tresseuses de corde au cou » du monde ! Est-ce que l’électricité va changer la donne ? Watt The Fuck !
