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Interview: Lussi In The Sky


Matthew, le 23/01/2014
Après plusieurs années passées au sein du groupe de métal powerpop MyPollux et un passage remarqué à la Nouvelle Star en 2010, Lucie Lebrun alias Lussi nous présente le premier album de son projet Lussi In The Sky, « Nebula ». Coloré et énergique, totalement auto-produit, il est le résultat d’un travail de longue haleine et d’une volonté de fer. La jeune chanteuse nous en parle dans un restaurant du XVIIIe arrondissement de Paris.


Le premier album de Lussi In The Sky, Nebula, vient de sortir. Peux tu nous parler de ce projet ?

Lussi: Ca fait très longtemps qu’on attend ce moment. On a crée Lussi In The Sky en 2009, donc avant la Nouvelle Star avec Benjamin, le batteur. J’avais besoin de faire un projet plus large après l’expérience MyPollux qui était très ciblée, très underground. On a commencé par faire les premières parties d’Anais et à tourner un peu partout. En 2010, je participe à la Nouvelle Star, qui m’apporte une nouvelle projection. Juste après, en 2011, on sort un EP auto-produit qu’on part défendre à travers une cinquantaine de dates dans toute la France, avec même deux dates en Serbie. On a beaucoup tourné car c’était ma volonté première. Et enfin, on a commencé à travailler sur ce disque fin 2012. Une partie a été financée de manière participative, un peu comme MyMajorCompany mais sans production à la clé. C’était comme une souscription. En fait, cet album est prêt depuis si longtemps… 30 chansons étaient écrites, on avait donc matière à enregistrer. Après, il nous a fallu du temps pour financer le tout, pour trouver des partenaires, pour amener le projet à son terme.

J’avais lu quelque part qu’après la Nouvelle Star, Sony t’avait approchée pour une collaboration. Ca ne s’est pas bien passé ?

Pas très bien. La maison de disque a voulu produire mon futur disque mais ça n’a pas fonctionné. Si tu veux, les gens qui travaillent là-bas sont surement habitués à trouver des personnes malléables, surtout lorsqu’elles sortent d’une émission comme Nouvelle Star, et en l’occurrence, je savais vraiment ce que je voulais. Quand on travaille à plusieurs, chacun doit être capable d’apporter son eau au moulin, mais visiblement mon eau à moi ne les intéressait pas. Je suis partie en octobre 2010.

Vous avez passé du temps en studio pour ce disque ?

Non, pas énormément. Déjà, je n’aime pas vraiment ça. On a fait une semaine de prises batterie, et tout le reste a été fait dans le studio personnel du réalisateur artistique. On n’est donc pas allés s’enfermer dans un studio pendant 3 mois, de toutes façons ça ne se fait quasiment plus aujourd’hui. En 3 semaines, c’était bouclé.

Tu l’as dit toi même, le résultat final est très différent de ce que tu as pu faire avec MyPollux. C’est très éclectique, il y a du rock, de l’électro, de la pop, avec des titres très dansants, ça pourrait même passer en club. Que voulais tu véritablement transmettre ?

Je voulais qu’en écoutant ce disque on puisse danser, ouvrir les fenêtres et se défouler, simplement se déconnecter de la réalité. Ce n’est pas un disque introspectif ou engagé, c’est léger mais pas dans le sens péjoratif. Je voulais simplement apporter du fun, une occasion d’oublier le quotidien.


On trouve beaucoup d’influences diverses et variées : du Niagara, du Feist, du Rita Mitsouko, et ce n’est pas forcément ce qu’attendaient les gens de toi et de ton image très rock. Tu as toujours eu ces envies là ?

C’est drôle, parce que je discutais de tout ça récemment avec un ami que je n’avais pas vu depuis longtemps. En écoutant l’album, il m’a dit : « c’est fou, c’est tout toi ». Dès MyPollux, j’aimais l’idée d’amener un aspect « chanson » dans un métal pop. C’est vraiment ce que j’ai toujours voulu faire : des chansons. Et quand on passe par ce format, c’est à dire couplet/refrain/couplet/refrain/pont/refrain, c’est forcément très pop et accessible, même s’il y avait beaucoup de guitares derrière. Aujourd’hui, ça m’ennuie un peu lorsque les gens qui aimaient ce groupe sont plus partagés sur Lussi In The Sky et ne retrouvent pas cette couleur, parce que cet album ne peut pas être plus moi qu’il ne l’est.

Les textes de l’album sont en français, et très bien écrits. Viennent ils tous de toi et était ce important de respecter la langue de Molière ?

C’était essentiel, même. J’ai écrit tous les textes, et co-composé les musiques avec Benjamin ou William (réalisateur artistique, ndA). Jusqu’à preuve du contraire, le français est ma langue maternelle ! C’est donc celle que je maitrise le mieux. Et puis je suis une vraie littéraire, je ne pourrai jouer avec les mots en anglais comme je m’amuse à le faire ainsi.

Les thèmes sont bien évidemment les garçons, l’insouciance, avec un ton parfois de petite fille comme sur « J’aime Pas Quand Tu M’aimes Pas ». C’est auto-centré ou ça relève plus de la fiction ?

Un peu des deux, forcément. On est là pour faire travailler l’imaginaire des gens, et donc le mien travaille en premier lieu. Après, j’ai toujours eu ce côté femme-enfant, donc ça se ressent forcément dans les chansons, et c’était déjà le cas dans MyPollux. Tout m’inspire : je marche dans la rue, je pense à un truc, et hop, je le note dans mon carnet. J’ai des piles de carnets dans lesquels je transcris mes pensées. Je vois un mot, je divague dessus, et forcément ça en appelle d’autres, donc j’écris plein de phrases à la suite, et une fois que j’ai 200 lignes, je prends mes préférées et j’en fais un texte. C’est ce que j’ai fait pour « C’est La Vie », le premier single.

Le clip de cette chanson est d’ailleurs totalement barré. Tu peux nous en parler ?

Il a été tourné en plan séquence, donc c’était une vraie performance sans filet. On a fait un nombre de prises incalculables… La bonne a été tournée vers 3h du matin, après toute une journée consacrée à la mise en place. Il faut savoir qu’avec Benjamin, on s’amuse à se peindre mutuellement, donc à chaque fin de prise, il fallait se nettoyer entièrement, c’était très éprouvant. Il y a eu un travail énorme avec les figurants. Pendant que je chantais en faisant la belle devant la caméra, je voyais les gens se motiver tout autour de moi en criant « allez allez, on y va ! », parce qu’il fallait aller très vite. Benjamin a passé son temps à courir, à faire le tour de la maison (rires).

Deux titres de cet album, très réussis d’ailleurs, « Cargo » et « Mouton Lourd », sont beaucoup plus calmes, presque introspectifs pour le coup. J’ai l’impression que tu te lâches vocalement dessus, bien plus que sur les autres titres.

Comme tu le dis, ces chansons sont beaucoup plus intérieures, donc l’émotion a une place bien plus importante, au-dessus de la voix même. Mais « C’est La Vie » est un titre très difficile à chanter par exemple, c’est dans une tessiture très particulière, j’ai besoin d’être très cadrée vocalement parlant et il y a donc forcément moins d’émotion.

J’ai pu écouter un titre bonus qui s’appelle « Boléro » et qui m’a vraiment marqué. Qu’est ce que c’est que cet ovni ?

C’est un des tous premiers titres du groupe. Il nous tenait vraiment à cœur, et il a une valeur sentimentale très forte pour les gens qui nous suivent depuis le début. Il est très emblématique de cette époque où on a commencé le projet, où on allait sur la route avec notre esprit un peu foufou.

Parlons un peu de la Nouvelle Star. Est ce toujours un bon souvenir et qu’est ce que ça t’a apporté réellement ?

C’est un excellent souvenir. Je n’ai aucuns regrets, si c’était à refaire je recommencerai sans rien changer. Ca m’a ouvert à un public très large, certaines personnes m’ont découverte avec ce programme. J’y suis allé pour l’expérience télévisuelle, n’ayant jamais eu l’opportunité de toucher ce milieu là, et c’est vraiment à part. Chanter sur scène et chanter à la télé, ce sont deux choses vraiment différentes. C’est important pour un chanteur de connaître toutes les facettes de son métier. Et puis c’était tout simplement pour continuer de vivre de ma passion qu’est la musique. J’ai gardé contact avec Philippe Manœuvre, et avec quelques candidats car quand on vit quelque chose de si intense humainement parlant, il reste un lien très fort, très particulier entre nous.


Quand on est une fille et qu’on fait du rock, il y a un côté très sensuel, très sexy. Tu t’en sers dans tes prestations scéniques et même dans le clip de « C’est La Vie » : tu marches en rampant sur une table, tu embrasses une fille, tu te remaquilles. Ca t’amuse ?

Bien sûr. J’aime bien m’amuser de ça. Ma mère m’a toujours dit « tu as un physique ma fille, sers t’en ! » (rires) ! J’aime jouer avec tout, donc aussi avec mon corps, mes « atouts », c’est vraiment un jeu. Je suis une fille donc un peu coquette, j’aime bien faire attention aux vêtements que je porte, j’aime séduire. Ca fait partie intégrante de ce que je suis.

Une tournée est elle en préparation ?

Tout à fait, on est en pleine période de création de spectacle. Ca prend beaucoup de temps, donc je pense qu’on ne sera pas sur la route avant le mois d’avril. On essaiera d’aller un peu partout en France. On a donné un concert récemment au Bus Palladium pour tester un peu les chansons dans notre nouvelle configuration scénique, car après avoir longtemps tourné avec un musicien additionnel, on ne sera finalement que deux : Benjamin et moi. Il n’aura d’ailleurs même plus de batterie. On est debout, face à face, et on joue des séquences, des samples, avec beaucoup de machines devant nous. Je ferai de la guitare, des claviers, et on chantera tous les deux. Il y a un teaser disponible sur notre chaine Youtube qui montre ce que sera le show. Ca ressemblera un peu aux Kills, mais en plus électro.

Quand on entend Lussi In The Sky, on pense bien évidemment aux Beatles. Mais est ce que cela traduit des envies cosmiques, de jouer sur la Lune par exemple ?

(rires) Pourquoi pas ! C’est une bonne question tiens. Je ne sais pas si j’aimerai tout de suite jouer dans des lieux insolites… Quand on a de la notoriété, je pense qu’on peut se le permettre. J’ai déjà tellement de chance de pouvoir être sur scène que je ne me sens pas encore suffisamment lassée de tout ça pour me dire : allez, je vais rajouter un peu de piment dans ma vie !

Retourner en Serbie alors ?

Oh oui, avec plaisir. On a fait deux dates, et c’était vraiment magique. On a senti une vraie fusion culturelle, les gens n’ont pas forcément d’à priori comme ici…

Ah ! Tu trouves qu’on en a beaucoup ?

(Elle hésite) C’est un peu compliqué. Le public français est difficile, il aime bien critiquer, mettre dans des cases. Le nombre de fois où on m’a comparé à Superbus simplement parce que j’étais une brune à frange… Mais bon, je ne vais pas cracher dans la soupe, c’est grâce au public français que je vis. J’ai des souvenirs merveilleux avec lui. En 2012, on a joué à Matignon pour la fête de la Musique, c’était génial. Il n’y a pas vraiment de salles que je préfère, même si je dois avouer qu’une petite Cigale pour ce disque, ça serait vraiment pas mal…

Merci à Lussi pour sa gentillesse, son franc-parler et sa bonne humeur contagieuse.
Merci à Laurent Clery pour avoir organisé cette interview.


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