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Interview : Moonjellies


Emilie, le 25/07/2011
Un festival à deux pas de Tours, un groupe de Tours, une rédactrice de Tours, la cohésion était trop parfaite pour louper cette rencontre. En fin d'après midi, après un beau retard passé inaperçu de ma part, rendez vous avec trois membres des Moonjellies, Damien, Julien et Guillaume. Installés dans un canapé tout confort, et moi posée sur une chaise en poils étranges, sous une tente nous abritant du soleil radieux, l'interview aux allures locales peut commencer.


Alors, je n'ai pas trouvé beaucoup d'infos sur le net, du coup je vais tout bêtement vous demander de vous présenter ?

Damien : Donc là nous sommes les trois quarts de Moonjellies. Le groupe a commencé il y a quatre ans, on a un premier album qui sort en octobre, on a joué à Terres du son aujourd'hui, et on est assez content d'être là. On s'est rencontrés sur un malentendu (rires), non avec Julien on se connait depuis dix ans, avec Guillaume on est cousins donc ça fait un peu plus longtemps.. Mon frangin était à la batterie au début, il a été remplacé par un charmant batteur qui s'appelle Vivien et qui est parti pour des projets perso, donc là on est avec Daniel depuis six mois.

Et vous avez deux EP

Julien : Oui, c'est plutôt des démos améliorées en fait. On savait très bien qu'on ne voulait pas commercialiser les EP pour pouvoir après refaire ces chansons là sur un album. C'était des façons de mettre les morceaux à plat. Ils étaient pas commercialisés quoi, c'était les morceaux qui ont servi sur notre album

Donc ça reste dans le même esprit je suppose ?

Ouais ! On pense que l'album est mieux joué (rires), il est plus travaillé, il est produit. C'était plus des versions de travail qui permettaient de diffuser
Julien : Quand tu sors un truc, tu enregistres quatre cinq morceaux, et c'est plus porteur de dire que c'est un EP plutôt qu'une démo

Et là l'album, tu m'as dit qu'il sortait en octobre pourtant il est en route depuis 2010 ?

Damien : En fait l'album on l'a pressé il y a un peu plus d'un an, donc on a eu l'occasion d'en vendre un certain nombre, surtout dans la région, mais il a pas été distribué à proprement parlé, donc là il y a une distribution nationale, donc il y aura moyen de les retrouver dans tous les réseaux de vente spécialisée. Et donc voilà, ça sera en octobre. Ça nous a permis aussi de faire appel à un attaché de presse qui bosse pour la promotion et la sortie de l'album, ce qui permet de donner un peu plus de visibilité à cet album qui est un peu connu, plus dans les parages, mais assez peu dans la Creuse ou à Sète .. il est moins connu là bas


Ça veut dire que niveau tournée vous ne restez que dans le Centre ? Et Paris

Oui il y a Paris, mais on a essayé de jouer rapidement ailleurs que dans la région. Donc des plans qui forgent l'expérience, parce qu'on a pas voulu se cantonner à la région pour se faire connaître aussi ailleurs

Et lors de ces concerts vous vendiez vos album au mersh, ça roulait bien quand même ?

Ouais on a eu quelques chroniques dans des fanzine qui sont tombés dessus. Mine de rien, avec nos petits moyens on a du en vendre dans les 600 700, donc c'est plutôt pas mal. Donc l'album a quand même vécu un petit peu, de manière plutôt confidentielle, donc là c'est chouette d'avoir une exposition un peu plus importante. On verra si la sauce prend, ou pas

Pour accompagner ça, vous avez un label, ''Un-je-ne-sais-quoi''

Ouais ! En fait ce label, à la base on a jouait avec un groupe qui s'appelle The Psychologist and his Medicine band, qui sont devenus par la force des choses des copains, et dedans il y a des gens qui sont du label Un-je-ne-sais-quoi. Donc c'est à la base une rencontre de groupes, puis amicale, du coup on est sur une logique de mutualiser les efforts des uns des autres. Nous on développe le groupe de notre coté, eux développent leur label, du coup ont des contacts, et on essaie de centraliser ces infos.
Julien : et quand on a produit l'album le label nous a filé un petit coup de main, mais sinon on a tout produit l'album
Damien : on l'a auto financé, on a crée une asso uniquement pour être producteurs de l'album, et donc le label nous apporte les aides qui sont nombreuses. Ils s'occupent de finaliser des plans pour des concerts parfois,
Julien : Ils nous apportent une aide logistique, sur des visuels, comme trouver le presseur le moins cher, de meilleure qualité, la distribution numérique, des plans pour des résidences aussi. Chacun a ses réseaux et voilà
Damien : et c'est drôlement bien de pouvoir trouver ça dans une ville comme Tours. Tu peux trouver des labels comme ça, qui sont sans moyens mais qui ont une super volonté. Donc on a eu de la chance d'être à Tours, avec une énergie autour d'autres groupes qui font qu'on a envie de pousser un peu plus loin notre projet

C'est vrai qu'il y a quand même pas mal de groupes émergents, comme justement The Psychologist and his medicine band, Fumuj …

Oui oui il y a pas mal de groupes chouettes sur Tours, et dans tous les styles. Puis voilà, tu rencontres tous ces gens, tu papotes … on est sur le même label que The Psychologist, notre attaché de presse a bossé aussi avec Fumuj, enfin voilà c'est un peu un microcosme. Mais c'est cool il y a une belle effervescence.


Quand on parle de vous dans différents articles, on fait référence à trois groupes : les Beatles, les Kinks, et Neil Young. Mais d'une manière plus ''actuelle'', à qui vous référenceriez vous ? Ou tout du moins de qui vous pensez vous rapprocher ?

Julien : Déjà tous ces groupes, on adore hein, mais il n'y a pas de comparaison à faire, on est très très loin. Dans les groupes actuels, il y a plein de groupes qu'on aime, mais on a pas forcément envie de s'inscrire dans un thème ou …

Oui c'est sûr, mais sans ça, les gens aiment bien avoir des noms de référence en gros, pour se dire ''ah ouais si ça ressemble à ça je vais peut être aller écouter, ou pas'', enfin tu vois ?

Ouais, je sais pas, il y a des gens qui parlaient d'Eliott Smith, qui a fait des disques dans la fin des années 90, début des années 2000, des trucs comme Midlake, Eels .. On imagine pas faire aussi bien qu'eux, mais ce sont des groupes qu'on aime.

Alors moi quand j'écoute, dans le phrasé un peu détaché, sans s'accrocher trop au rythme, ça me fait beaucoup penser au projet solo de Pete Doherty.

Damien : Ah ouais ? Mais moi j'aime bien l'album qu'il a fait tout seul !
Julien : J'écoute plus Babyshambles que son premier groupe Libertines, mais son album solo est super chouette ! On a la même guitare en plus (rires)
Damien : Et il a joué là l'an dernier d'ailleurs

Après, dans les sonorités un peu plus sourdes ou lentes, ça me rappelle un peu The XX

Damien : Ah The XX ! C'est vachement plus dark chez eux quand même, mais moi je trouve leur album mortel. Ah bah c'est cool ça me va, tant que tu cites pas les Black Eyed Peas !

Non non ça risque pas ! Par contre, surtout sur deux trois morceaux de son album, je pense à Miles Kane

Guillaume : J'ai acheté son album, j'ai pas accroché plus que ça ..
Damien : Mais le peu que j'en ai entendu de Miles Kane j'ai bien aimé. Il fait une reprise sur scène d'un morceau des Beatles qui s'appelle ''Hey Bulldog'' qui est incroyable. Il a une façon de jouer super
Julien : Mais sinon Last Shadow Puppets et les Rasmus par exemple.

Au niveau des compositions, vous avez bien fourni et ça semble vraiment bien travaillé, avec beaucoup d'instruments

Julien : Ouais, on l'a bien travaillé, on voulait justement éviter le coté démonstration, on va faire couler de la corde, du genre un peu dégoulinant, sucré et mièvre, c'est pas le but. Avant de faire de la musique je pensais même pas faire des chansons, et après quand tu fais tes chansons tu fais 'ah ouais, tiens', tu passes à un stade supplémentaire pour les instruments. Les arranger avec des cordes … j'ai adoré l'idée, on a essayé de faire des arrangements, sur la première démo on avait des cordes sur deux morceaux, et c'est un truc qu'on a plus développé sur l'album, trois quatre morceaux. On veut pas en mettre partout mais il y a des morceaux où ça se prête.

Vous avez pris un instrument pour orienter l'album ?

Il y avait le cor d'harmonie par exemple, au début on savait pas trop quoi mettre, on avait fait des essais et c'était pas concluant, mais ouais le cor. Sur un morceau de la fin de l'album, ''Whispering Stone'', Damien avait fait un thème à la guitare qui était un bout d'instrumental, et on voulait le faire revenir dans le morceau, on veut le faire monter un peu en volume sur scène, mais sur l'album ça faisait vraiment plat. Et du coup on a fait un arrangement de cordes, elles apportent un peu de majesté au truc.
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