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Interview Saint Michel


Raphaëlle, le 10/07/2014
Au milieu de Solidays, le groupe Saint Michel a accepté de me recevoir pour discuter de leurs influences, de leur technique de création artistique et de leur vision de l'amour. Rien que ça ! Après une petite incertitude (aura lieu, aura pas lieu?), j'ai finalement pu les rencontrer quelques heures avant qu'ils ne montent sur scène.


Comme vous avez déjà fait une interview à Albumrock, où vous avez déjà un peu raconté votre groupe, et qu’on est un peu pressés par le temps, on va passer aux vraies questions : pourquoi Saint Michel ? J’ai lu que dans différentes interviews, vous parliez des galettes Saint Michel et de l’archange Saint Michel ! Donc quelle est la version officielle ?

Philippe : Eh bien, c’est l’ensemble ! Et entre les deux !

Etienne : C’est les galettes, plus l’archange, plus le bateau. Plus le Mont !

Philippe : Plus la station RER !

Albumrock : La station de RER parce que ça relie à Versailles ? (ndlr : Philippe, l’un des membres du groupe, vient de Versailles)

En chœur : ouais !

Philippe : Et aussi parce que les touristes qui viennent à Paris, ils vont à « Saint Michel notre Dame » (avec l’accent anglais)

Etienne : Ouais c’est plus le côté "Frenchie" en fait !

Philippe : C’est plus le côté "Made in France", parce qu’on chante en anglais, ça fait un petit clin d’œil français… Parce qu’on est tous bouffés par la mondialisation donc du coup on a quand même à cœur de défendre un tout petit truc. On mettra peut-être une photo de nos deux pastis sur la photo de notre prochain album !

Mais justement, à propos de chanter en anglais, dans l’interview précédente accordée à Albumrock, vous disiez que parfois c’était peut-être un peu plus difficile pour vous de communiquer avec le public, parce que vous chantiez en anglais.

Etienne : Ben ouais, parce qu’on est en France et qu’on sait bien qu’en France, le public français…

Il ne parle pas forcément super bien anglais !

Etienne : Ils vont plus facilement vers de la chanson française !

Philippe : Si on avait des petits refrains genre "Tape dans tes mains, saute avec tes pieds", ça aiderait à créer le truc quoi.

Comme la Femme, quand ils crient "Antitaxi, prends le bus !"... Par rapport à ce que vous disiez à l’époque, en septembre, vous avez sorti l’album, vous avez tourné un peu, donc vous êtes toujours dans le même état d’esprit ?

Etienne : Cela dit, ce n’est pas parce que tu chantes en anglais que ça ne peut pas marcher en France.

Philippe : Ce n’est pas une fin en soi.

Etienne : Les ¾ des artistes à Solidays chantent en anglais et c’est complet alors c’est des français qui viennent, donc ça peut marcher ! C’est plutôt le côté groupe français qui chante en anglais, on se dit "S’ils sont français pourquoi ils ne chantent pas en français ?". La France ce n’est pas une fin en soi.

En même temps, vous pourriez du mal à prétendre que vous n’êtes pas français. Vous vous appelez Saint Michel, vous venez de Versailles…

Philippe : c’est pour ça qu’on fait des petites piqûres de rappel !

Et d’ailleurs pourquoi l’anglais ?

Etienne : C’est un truc plutôt culturel, c’est tout ce qu’on écoute en fait

C’est dans la lignée de vos références alors?

En chœur : Oui plutôt !

D’ailleurs dans vos références vous citez des trucs assez éclectiques. Personnellement, en vous écoutant, je pensais plutôt à Air mais c’est vrai que ça reste français et versaillais de surcroît !

Philippe : (Rires) Là tu fais un manque d’imagination !

Oui c’est vrai, ça reste très classique. Mais vous avez aussi cité les Beatles par exemple.

Etienne : Ouais c’est vrai qu’il y a plein de trucs à l’ancienne, comme les Beatles ou Supertramp. On a bossé avec le saxophoniste de Supertramp d’ailleurs.

Et ça vous tenterait de refaire ça ?

Etienne : Ouais dans l’idée bosser avec de gros dinosaures, des mecs qui ont fait la musique des années 70’s mais qui sont encore aujourd’hui des gars trop importants… Ouais carrément !

Philippe : Ouais ça nous parle, ça nous parle plus que certaines stars actuelles…

J’avais vu qu’en ce moment vous étiez plutôt à trois en fait!

Etienne : Ouais, on est complétement à trois !

Philippe : Ouais, on est même à trois, Paul fait partie du groupe.

Etienne : Il est dans les embouteillages !

Ah, les joies des festivals parisiens… Mais du coup, dans les albums suivants, vous allez vraiment faire les promos à trois ?

Philippe : Ouais ce n’est pas encore défini mais on va faire l’album à trois donc à partir de là, il y a une suite logique.

Vous lui avez donné une place progressivement dans la création ?

Philippe : Au départ on jouait avec plein de batteurs.

Etienne : Oui, ça s’est fait progressivement !

Philippe : Quand il est arrivé, il nous a sortis d’un plan un peu compliqué. On s’était fait planté par un batteur qui nous avait dit à la dernière minute qu’en fait il avait une galère de calendrier, qu’il n’avait pas compris... Enfin bon bref, Paul est arrivé au pied levé et il a assuré. A partir de là on a commencé à vraiment être bien avec lui et puis il ne nous a pas fait de faux bond, du coup on s’est bien rapprochés. Aujourd’hui on n’envisagerait pas de jouer avec quelqu’un d’autre. Il apporte au son du groupe.

Donc maintenant là c’est fixé, c’est bon ?

Philippe : Ouais !

Justement en ce moment vous travaillez à un nouvel album ou vous profitez simplement de ce qui se passe ?

Philippe : On commence à bosser sur des nouvelles idées, mais c’est vraiment (geste vague de la main)… On en est là quoi ! De toute façon, ça c’est un truc qu’on fait tout le temps

Etienne: Oui, il n’y a pas de moment où on se dit allez c’est parti !

Philippe : Simplement, quand on tourne on a un peu du mal à se lancer là-dedans, tu rentres juste deux jours chez toi, tu n’as pas vraiment le temps de rentrer dans une musique.

C’est toi qui créé Philippe, c’est ça ?

Philippe : Oui c’est moi qui compose et ensuite on arrange ensemble. En même temps, arranger c’est ce qui nous prend le plus de temps. J’écris mes trucs, je mets quelques idées et puis on passe beaucoup de temps à essayer de construire le château…

Une sorte d’édifice !

Philippe : Oui, voilà !

Et quand tu dis que tu as besoin de te mettre dans ta bulle, concrètement ça se passe comment ?

Philippe : J’ai besoin d’être à la maison…

Dans ta zone de confort, un peu !

Philippe : Ouais voilà, c’est exactement ça. J’ai besoin d’être un peu en dehors des trucs qui vont nous speeder, nous stresser ou juste nous occuper. Si tu sais que le lendemain tu repars, prendre un train ou jouer je ne sais où, tu vas plus penser à préparer le matos, à caler une répet. Ça fait problème de riche mais ça joue quand même. Le meilleur moyen de faire de la musique, c’est d’en faire assez naturellement.

Etienne : Ne faire que ça !

Laisser le truc venir, au fur et à mesure ?

Philippe : Oui, ne pas avoir la pression, te dire tous les jours je travaille sur des trucs mais d’avoir un peu d’espace pour le faire.

Parfois ça ne marche pas, il faut pouvoir faire une pause et revenir après.

Philippe : Exactement, du coup c’est assez, comment on dit ?

Etienne: Chronophage ! (Rire)

Philippe : En tout cas ça prend du temps !

Il y a un autre truc qui m’a beaucoup intriguée en écoutant votre album, c’est les titres des chansons. Pourquoi, par exemple, la chanson "77" s’appelle-t-elle "77" ?

Philippe : Ah pourquoi ? Elle pourrait s’appeler comment ?

Oulà je suis nulle pour trouver des titres aux chansons moi !

Philippe : Donc t’as pas d’autres idées, t’es pas en colère contre le fait que la chanson s’appelle "77", tu poses juste la question ?

Ah non pas en colère du tout ! Pour moi, ça apporte un éclairage différent sur la chanson!

Philippe : Donc là tu cherches le lien en fait ?

Oui ! C’est aussi le cas pour "Ceci n’est pas une chanson", par exemple !

Etienne : ça c’est un peu l’hommage à Magritte...

Philippe : ... Et aussi parce que la démo au départ, la composition, ne tenait pas la route! Il y avait un couplet, il y avait un refrain mais ça ne tenait pas ensemble, c’était super bizarre. Du coup ça a vite pris ce nom-là pour faire le petit clin d’œil à Magritte, pour le côté détournement et parce qu’on était emmerdés avec cette chanson-là ! "Je vous aime" c’est assez clair... L’idée c’est que c’est un petit robot. En fait c’est un truc que j’ai enregistré à la voix/guitare pour ensuite la découper et la mettre à l’envers. Donc c’est devenu un petit robot qui fait une déclaration d’amour. "77" c’est en rapport avec une histoire que j’ai eue, une histoire amoureuse, et il y a un clin d’œil sur le département dont la personne était originaire. Et puis c’est aussi une chanson sur l’amour, sur le fait d’y arriver, de ne pas y arriver…

Etienne : C’est son chiffre fétiche aussi !

Philippe : Du coup c’est un peu le chiffre fétiche aussi ! Le chiffre 7, c’est les mathématiciens qui disent, il échappe à énormément de choses et il a une espèce de magie… Donc j’ai mis deux 7, deux personnes, magie du nombre, magie de la vie…

Ah ouais les maths quoi ! Si ce n’était pas musicien, c’était mathématicien ?

Etienne : Ingénieur !

Philippe : Ah non pas du tout ! Non non justement !

Etienne : il est ingénieur du son, c’est pour ça que je dis ça.

Philippe : Dans ma famille ils sont très école d’ingénieurs et tout, mais là c’est juste pour la symbolique. Comme le chiffre 7 est un peu magique et qu’on aime bien les trucs magiques, et le rapport avec cette histoire, et plus généralement avec l’amour…

C’est vrai que dans votre disque il y a vraiment cette thématique qui revient, déjà dans le titre, mais aussi dans les noms des pistes…

Philippe : Ouais c’est toujours des histoires de love

Mais ce qui est bien, c’est très lumineux !

Philippe : Ah non on ne voulait vraiment pas un truc sombre ! C’est entre le love lumineux, le love nostalgique, et le love rêveur…

Vous qualifiez votre musique de pop aérienne...

Etienne : ouais, pop sentimentale, électro romantique…

Philippe : ouais, un truc assez léger dans notre musique

Léger mais avec plusieurs strates…

Etienne : Oui c’est un peu ça, le côté assez riche en fait !

C’est une vision de l’amour pour vous ?

Philippe : Ouais on pourrait dire ça, je n’y avais pas pensé mais ouais on pourrait dire ça.

Etienne : Ouais, carrément !

Philippe : Non mais quand tu aimes quelqu’un, tu n’essaies pas de faire du dark en soi, tu ne vas pas compliquer les choses, tu sais que ça va arriver.

Tu as envie que ça soit simple et lumineux !

Philippe : Ouais et riche… Mais en même temps, même si tu ne veux pas que ça soit riche, tu vas toujours découvrir des trucs, il va toujours t’arriver des trucs que tu auras pas prévus, pas calculés, pas maîtrisés, donc ouais c’est un peu ça l’idée.


Merci beaucoup à Etienne et à Philippe d'avoir pris le temps de répondre à mes questions.
Merci à Adeline pour avoir faire en sorte que cette interview ait finalement lieu !

http://www.saintmichelmusic.com/
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