The Vines

Eté 2002, souvenez-vous : émergeant en pleine vague revival rock 70's, The Vines avaient créé une sensation énorme. Les critiques ne se sentaient plus : on allait jusqu'à parler de Nicholls comme du futur Kobain, compliment que même les chroniqueurs les plus dithyrambiques - on pense ici au NME - osent rarement lâcher. Le public n'aura pas tardé à suivre, poussé par le terrible single "Get Free" : 2 millions de copies vendues à travers le monde et une tournée où Nicholls confirme sa réputation de fou dégénéré.

Deux ou trois annonces de séparation plus tard (mais personne n'y aura cru, hein ?), les voilà de retour ! Alors, me direz-vous qu'est-ce que ça donne ? Ont-il réussi à se défaire de l'étiquette "groupe en The" ? Est-ce un bis repetita ou au contraire évoluent-ils radicalement ? Et surtout... Nicholls est-il toujours fan de Muse ???

Une chose est sûr, en tout cas : The Vines, ça reste du très bon ! Sur Highly Evolved, on ne pouvait pas à proprement parler de style particulier car ils s'inspiraient de toute l'histoire du rock pour nous en livrer leur version à eux. Ici c'est un peu pareil : Winning Days est un véritable creuset d'excellentes chansons pop, rock, garage, folk, psyché... guitares accoustiques, électriques, choeurs aériens ou cris de fou hurlant à la Lune... En onze titres, tout est dit !

"Ride", "Animal Machine", "She's Got Something To Say", "Fuck The World" (!) nous emmènent du côté du rock énergique, brut : riffs efficaces et voix déchirées, ce seront là les prétextes parfaits pour les plus belles pirouettes de Nicholls en concert. La transition avec les plus douces ballades de l'album se fait tout naturellement : "Sun Child", "Amnesia", "Autumn Shade II" ou l'excellent "Wining Days" (oh mon dieu ces choeurs, c'est beau !!!)... A partir de ce moment là, on ne peut vraiment plus douter de leur génie, c'est bien simple : dans ces deux styles, ils excellent, il n'y a pas d'autre mot !

Quant à "TV Pro", je suis désolé mais là, il va me falloir un paragraphe entier ! Si j'aimais les superlatifs, je balancerais en vrac tout ceux que je connais, en français, en anglais et en russe s'il le faut ! A l'écoute, j'ai vraiment l'impression d'être tombé sur une de ces chansons parfaites, que l'on n'hésite pas à jouer en boucle une journée entière et qui, 24 heures plus tard, continue de vous obséder. Alternant moments calmes et au contraires passages bien énervés - parfois très brutalement -, jouant sur des riffs de guitares aériens ou très rock brut, cette chanson doit beaucoup à la voix indescriptiblement géniale de Nicholls, quand elle monte - avec beaucoup de justesse et de douceur -, vers des contrées élevées, quand elle se voit soutenue et prolongée par des choeurs discrets mais magiques, ou au contraire quand elle se laisse aller à crier tout en mélodie... Une chanson impeccable, qui figurera sans aucun doute sur ma future compile Best Of Rock : 2000 - 2010.

Avec Winning Days, The Vines confirment plus que jamais qu'il fallait bien croire en eux dès le début : ils nous ont offert ici un album à la hauteur de leur premier bébé, toujours aussi varié, captivant et bluffant.