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Critique d'album

Paramore


This Is Why


(10/02/2023 - Atlantic - pop punk / emo - Genre : Rock)
Produit par Carlos de la Garza

1- This Is Why / 2- The News / 3- Running Out of Time / 4- C’est Comme Ca / 5- Big Man, Little Dignity / 6- You First / 7- Figure 8 / 8- Liar / 9- Crave / 10- Thick Skull
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Pour le magnum opus tant attendu, on repassera"
Nicolas, le 13/03/2023
( mots)

Cela fait déjà deux fois que nous prenons notre mal en patience et misons sur un “la prochaine fois, ce sera la bonne” de plus en plus hypothétique. Comprendre par là que malgré tout le potentiel que l’on sent poindre derrière Paramore, malgré un virage réussi d’un émo-punk juvénile vers une pop-rock sophistiquée au discours intelligent, la mue ne se fait pas complète car manque encore au groupe un album référence, un maître étalon constant, un magnum opus inattaquable. Et ce indépendamment de critiques flatteuses qui ont porté aux nues les self-tiltled, After Laughter et aujourd’hui ce This Is Why, certes non dénués d’attraits, tandis que partout fleurissent des articles laudateurs qui encensent les qualités de voix et d’écriture d’Hailey Williams tout en lui reconnaissant une influence assez considérable sur les jeunes rock stars d’aujourd’hui. Pourtant…


Pourtant, en toute franchise, en toute honnêteté, en toute bonne fois, non, This Is Why ne casse pas la baraque. Six ans se sont écoulés depuis le délicieux After Laughter qui offrait un regard critique sur une jeunesse désenchantée réfugiée à corps perdus sur le dancefloor afin de masquer son mal-être. Entre-temps, la miss Williams nous est revenue avec un disque solo un peu cryptique aux entournures, Petals For Armor, qui a pourtant réussi à récolter les éloges de toutes parts. Pour la première fois depuis les débuts de la formation, l’effectif a su se maintenir sur plus d’un album studio, resserré autour de la rouquine chanteuse, du guitariste Taylor York (dont elle partage désormais la couche) et du batteur repenti Zac Farro. Après un éponyme brillant par son éclectisme inspiré (un peu trop long) et un Post Fou-Rire pop-dansant (un peu trop inconstant), voici que sont conviés les références english d’un rock énergique qui ne lésine pas sur la six-cordes, Foals, Bloc Party et les Talking Heads, le tout sur fond d’anxiété pandémique - désormais une inspiration classique pour tout bon groupe qui se respecte. Aux manettes revient Carlos de la Garza qui traîne derrière les platines des californiens depuis des lustres et qui prend la relève de Justin Meldal Johnsen avec qui il avait déjà œuvré sur After Laughter mais également Vision of a Life de Wolf Alice ; c’est également lui qui a mis en boîte Petals for Armor.


À l’arrivée, on obtient un disque malin, pas très immédiat mais qui sait déployer ses charmes sur la durée. La basse échoit à Brian Robert Jones, touring musician que l’on a déjà vu aux côtés de Gwen Stefani ou encore Vampire Weekend, et le fait est qu’il s’en tire très bien, portant une grande part du ramassé “This Is Why”, impeccable de groove malgré une mélodie qui peine à se montrer évidente. “The News”, critique acerbe des chaînes d’info en continu, se révèle nettement plus réussi, musclé, conviant le pop punk émo des débuts de Paramore tout en l’entraînant sous des cieux plus adultes et matures. La qualité monte encore d’un cran avec “Running out of Time”, nonchalant et inoffensif en apparence mais presque hystérique dans son attaque de refrain, où l’on retrouve la voix toujours aussi phénoménale d’Hailey Williams, aussi à l’aise dans les graves langoureux que dans les aigus pointus et acérés, en lead comme en backing. Ainsi, les débuts de This Is Why convainquent sans problème, et l’on retrouve plus loin de bien belles choses. Un “You First” fluide et tendu comme la corde d’un arc (peut-être le meilleur titre du lot) quand l’intro de “Figure 8” au xylophone nous renvoie à celle de “Hard Times” de la galette précédente, où l’on ressent l’influence des références anglaises sus-mentionnées avec le petit côté post-ado amerloque - et féminin - qui va bien.


Mais quelques limites sont à noter, notamment une fin de disque nettement en retrait côté énergie. Malgré une impeccable ballade sensible (“Liar”), il est un fait que le rêveur “Crave” manque de pêche quand l’assoupi “Thick Skull” manque de chair, la démonstration vocale en crescendo jouissant fort heureusement d’attaques de guitare piquées qui rehaussent l’ensemble. Mais les carences de tonus de cette longue triple conclusion ne sont rien à côté de deux morceaux qui ont rapidement tendance à agacer, un “C’est comme ça” (in french in the text) au refrain bêta ahané bêtement et un “Big Mouth Little Dignity” qui systématise beaucoup trop ses effets de voix sur le refrain. Dommage.


Que manque-t-il donc encore à Paramore, dont on ne cesse pourtant de pointer les qualités, pour délivrer un disque définitif ? À l’écoute de ce sixième long, on peine de plus en plus à trouver une solution ad-hoc. Bancal, plus inconstant encore que par le passé, et ce en dépit d’une proposition musicale réellement attrayante, Paramore intellectualise peut-être un peu trop son écriture - c’était déjà le cas sur le disque solo d’Hailey Williams. Grandir et mûrir, c’est bien, mais gare à ne pas délaisser la spontanéité. L’avenir nous donnera raison, ou pas.


 À écouter : "The News", "Running Out Of Times", "You First", "Figure 8"

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Commentaires
ValentinL, le 15/03/2023 à 16:34
J'irai me confronter à ces disques à nouveau, en tout cas c'est toujours un plaisir de trouver tes chroniques ici :)
NicolasAR, le 13/03/2023 à 18:14
Merci de ton commentaire, Valentin ! AMHA After Laughter et l'éponyme sont nettement au-dessus de cet album-ci, surtout After Laughter d'ailleurs qui se réécoute vraiment bien, et il y a déjà un côté à tout le moins "new wave" (à défaut de réellement post punk) dans cet émolument-là. Peut-être pourras-tu y risquer à nouveau un coup d'oreille ? Pour moi, c'est peut-être "This Is Why" qui ne me convainc pas comme entame, d'où le fait que le disque m'ai moins parlé immédiatement.
ValentinL, le 13/03/2023 à 14:58
Le disque a eu un impact assez immédiat pour moi, Paramore ne m'a jamais trop impressionné par le passé mais le côté post-punk revival très direct m'a pas mal parlé même si en effet je suis d'accord sur le fait que la fin du disque est un peu moyenne en comparaison au reste.