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Compte-rendu de concert

Raphael


Date : 26/03/2010
Salle : Palais des congrès (Le Mans)
Première partie :
Emilie, le 24/05/2010
( mots)

Comme pour la tournée précédente suite à l'album Caravane, Raphael propose deux faces à la tournée de Je sais que la terre est plate : une électrique, plus vivante et animée que l'album, et une acoustique, Funambule, où il revisite littéralement ses titres, et parfois ceux d'autres grands noms de la chanson. Cependant, ce dernier album est complètement différent de son prédécesseur. Il a filtré le public "de passage", ne laissant que les fidèles et les curieux, et il nous ramène un Raphael presque là pour nous assurer et s'assurer qu'il est toujours le même.

 

Pour la tournée Funambule, nous nous retrouvons alors confinés dans des théâtres ou des petites salles, siégés dans des fauteuils bien confortables, comme attendant les 3 coups ou le début du film au ciné. L'ambiance est déjà posée. Pas le temps de trouver sa place dans le siège que Raphael arrive timidement avec sa fameuse guitare à qui tout le monde l'associe, et surtout sans se faire précéder par une première partie. Il est à nu, en adéquation avec cette tournée. Pas de musiciens autour de lui, seulement 3 grands écrans, un piano, un micro à deux têtes, des pédales et autres instruments fous. Autant de chances d'y perdre la tête que de se prendre les pieds dans un fil. Les lumières sont tamisées et Raphael commence modestement son show. On se demande même à quoi servent ces grands écrans blancs, et tout cet attirail. Il nous avoue qu'il aborde ce terrain hostile non sans totale ignorance, car ses "potes Jean Louis Aubert, et Stéphane Eicher" ont déjà testé avant lui, et ont été conquis.

 

C'est au fil des chansons que l'artiste va aller judicieusement jouer aux ombres chinoises avec ses écrans, où y sont aussi projetés des animations, des zooms de lui ou de ses mains dansant sur le piano, des bouts de films amateurs -exemple d'une femme dansant en noir et blanc- tout ça donnant une dimension différente aux chansons. Un visuel à l'auditif. On découvre aussi avec admiration un Raphael plurivalent, qui passe d'un instrument à l'autre, en en maitrisant parfois plusieurs en même temps, avec une dextérité impressionnante. Pas besoin de musiciens à son secours, il additionne et superpose sa voix, les sons et les accords, pour le plus grand bonheur de nos oreilles et de nos yeux.

 

A coté de ce numéro périlleux, il régale les adeptes des deux premiers albums, ceux n'étant arrivés qu'au troisième, et ceux appréciant le dernier, en regroupant quelques uns de ses plus beaux morceaux. Il nous offre aussi une (très) agréable mise en bouche en testant plusieurs chansons nouvelles, postulant pour une place dans le prochain opus. Sans en dévoiler trop, nous pouvons citer "Bleu blanc rouge" ou "les 3 minutes de révolte", "La locomotive", "Terminal 2B" ou encore "J'détruis tout", sublissime chanson débordante d'amour déchu et de profond désespoir, pigmentée d'humour noir. En super bonus, il reprend gracieusement "Osez Joséphine", de ce cher Bashung, dont il évoquera le manque et l'estime qu'il lui confère, ou encore "Déjeuner en paix" de Stéphane Eicher. Et surtout il nous terrasse en reprenant "Modern love" de Bowie puis "My my Hey hey" de Neil Young (sur la fin de la tournée), qu'il a brillamment ré-arrangé, tout en restant fidèle aux morceaux d'origine. Il s'arme de son ingénieur du son (Bob Coke) pour les percussions, et d'un autre guitariste ne présentant que son ombre derrière le tissu blanc, pour faire de "My My Hey Hey" une de ses plus belles reprises. Moments de haute voltige, avec les picotements dans le ventre, la bouche bée, et le souffle coupé qui vont avec.

 

Raphael nous fait la preuve encore une fois qu'il est un artiste complet, plus que talentueux, éclectique et passionné, et non le chanteur-à-la-guitare-dans-sa-caravane à midinette dont des personnes amères ou impétueuses s'entêtent à clamer avec un sourire acerbe. Quant à la salle, un autre endroit ne serait envisageable pour vivre ça. Une chose est sûre, on n'en ressort pas pareil qu'à l'arrivée.

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