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Interview : Irma


Emilie, le 19/07/2011
Irma est une des sensations de My Major Compagny, loin de ce qu'on peut écouter avec Grégoire. Tout droit venue du Cameroun, et depuis peu dans la vingtaine, elle suit son petit bonhomme de chemin, qui semble lui dessiner un bien beau trajet musical. Auteur, compositeur, interprète, Irma présente des titres empiétant sur la soul, avec une douceur palpable. C'est après avoir réveillé et séduit le public des Terres du Son, que je la rejoins sous un parasol de l'espace presse, à l'ombre d'un soleil estival. Plus que souriante et sincère, elle se prête volontiers au jeu des questions. Beau concert, belle rencontre, beaux moments.


Je suis désolée mais vu que c'est ton premier album je vais poser des questions super banales … Du genre, comment es tu arrivée à My Major Compagny ?

Pas de problème ! Tout s'est fait sur internet en fait. J'ai commencé à poster des vidéos sur Youtube en 2007, et suite à ça j'ai été contactée par My Major Compagny. Ils m'ont envoyé un message sur Youtube en me disant ''on est tombé sur ta vidéo de 'I Know' et on adore, est ce que ça te dirait de nous rencontrer ?''. Je suis allée les voir, ça s'est très très bien passé, il y a une équipe formidable et en plus le concept m'a vraiment plu. Donc voilà

Et quand tu as commencé à poster tes vidéos, tu cherchais vraiment à faire la bonne rencontre qui t'amènerait à tout ça ?

Je faisais vraiment ça par plaisir, mais je voulais pas forcément faire de la musique ou être dans la musique. Et comme ils sont venus à moi et que j'ai découvert leur concept, en plus c'était vraiment une petite boite, ils commençaient en 2007, je me suis dit il y a pas de pression, je vais vraiment faire ce que j'aime donc allons y !

Et tu étais prête à quitter ce que tu faisais ?

Disons que je m'attendais vraiment pas à faire carrière dans la musique, parce que quand tu grandis au Cameroun, tu te dis pas ça (rires). Déjà tes parents vont te regarder un peu bizarrement. Mais j'avais ça en moi, je me voyais pas faire autre chose, mais en même temps je me cantonnais pas à me dire 'je vais faire de la musique'. Finalement tout ça est arrivé, je l'ai pris comme ça venait.

Tu avais des titres préparés ou tu as du en réécrire et recomposer pour les présenter ?

J'avais quelques titres .. et j'ai vraiment beaucoup écrit après être entrée à My Major Compagny, et ça tombe bien d'ailleurs parce qu'après j'ai rencontré beaucoup d'artistes, c'est à ce moment là que j'ai découvert d'autres manières de travailler et ça m'a beaucoup aidé.

Et donc pour les titres que tu avais, tu les avais enregistrés et écrit toute seule ?

Voilà. En fait j'avais commencé à maquetter sur mon ordi, je faisais des petites maquettes, pourries hein, mais avec mes idées.


Et comment s'est passée la rencontre avec ton groupe actuel ?

J'ai fait beaucoup de premières parties en 2008, il y a eu M, Tété, Amel Bent, et le batteur que j'ai en ce moment je l'ai rencontré sur la tournée d'Amel Bent justement. Ça a tout de suite été, et puis ça tombait juste sur le début de ma tournée, du coup voilà. Et le bassiste que j'ai avec moi il m'a dit si tu veux on essaye, puis si ça le fait on roule ensemble, et ça l'a fait !

Comment tu as eu ces premières parties d'ailleurs ?

En fait ce sont vraiment des coups de chance. Ça a commencé par Diam's en fait, qui a écouté mes premières maquettes, et qui a vraiment aimé. Elle m'a confié deux trois dates, et la première fois où j'ai fait sa première partie elle est venue me voir, j'étais sur scène, et finalement elle a décidé de me confier toute sa tournée. De fil en aiguille donc, j'ai pu faire les premières parties de M etc, parce qu'ils ont dû en entendre parler et voilà ! C'est allé super vite, j'étais en train d'enregistrer mon album quand j'ai fait ces premières parties là. D'ailleurs même, ça m'a beaucoup aidé à ré-enregistrer l'album. Mais tu vois je regardais les balances, et je me disais t'es en train de regarder Diam's, Mathieu Chédid, Tété, en train de faire leurs balances quoi !

Et reprendre tes morceaux avec deux musiciens en plus, ça s'est passé comment ?

Eh bien c'était un peu dur parce que comme j'avais beaucoup tourné seule, c'était difficile d'avoir des musiciens derrière et faire avec. C'était pas facile de ne pas disparaître tout d'abord au milieu des musiciens, et de deux, de vraiment se laisser porter et lâcher un peu. C'est un autre travail quoi, mais ils m'ont bien portée.

J'aime bien poser cette question : quand tu as entrepris ton album, tu savais à quoi tu voulais mener ?

Pas du tout. Vraiment je le faisais parce que c'était ma manière de m'exprimer et faire sortir des trucs que je n'arrivais pas à dire autrement. J'aimais juste être sur ma guitare pendant des heures, j'ennuyais toute ma famille en disant 'tiens écoute ma nouvelle chanson !' et c'était vraiment parce que j'aimais ça.

Alors moi j'ai vu qu'initialement ton album était confié à un monsieur qui s'appelle Henry Hirsh ?

Oui alors en fait, il a vu ma chanson ''Letter to the Lord'' et il a vraiment aimé. Donc il a contacté My Major Compagny, et il voulait que j'aille travailler avec lui aux Etats Unis. J'y suis allée. J'ai appris que c'était un des producteurs de Lenny Kravitz, et j'adore, surtout pour le fond avec un peu de soul etc, je me disais c'est parfait ! Donc j'y suis allée en 2009, et finalement je suis revenue à Paris vraiment déçue. C'était plus mes chansons, et comme j'étais toute seule là bas, que j'étais jamais allée en studio ou quoi, j'ai pas osé m'imposer. Après j'avoue que j'avais jamais vécu ça, genre enregistrer dans la chapelle d'une église, enfin niveau expérience c'était fantastique ! Mais voilà, quand je suis rentrée à Paris, j'ai tourné ça dans ma tête et j'ai dit à My Major Compagny que je ne pouvais pas sortir ça, c'était pas moi, et ils m'ont suivi parce qu'ils pensaient la même chose.


Alors j'ai lu au sujet d'une de tes chansons, ''Non sans une pointe d'ironie au bout du stylo, quand elle se moque dans ''Your Guide'' des jeunes blasés, des déjà déçus de l'amour''. Mais alors moi je perçois pas du tout l'ironie dans cette chanson, je suis trop naïve ou .. ?

(rires) En fait ''Your Guide'', je me mets à la place de quelqu'un qui délire et qui dit avoir vu Vénus. Et c'est un mec ou une nana, qui se plaint tout le temps de ses déceptions amoureuses, qui est revenu de tout, et finalement cette chanson dit juste tout va bien, j'ai vu Vénus et elle est pas morte, elle est là. Je pense que l'ironie est dans le changement parce que les couplets sont dans la plainte perpétuelle, je dis ''je'' mais ce n'est pas moi réellement, c'est sur un air super léger … C'est peut être là qu'ils voient de l'ironie (rires)

Tu me dis que tu dis 'je' mais que ce n'est pas toi, c'est le cas pour toutes les chansons ?

Il y en a qui sont autobiographies, c'est plus des petites histoires, mais des histoires que j'ai vécu autour de moi, c'est pas quelque chose de totalement inventé. Et ça parle de beaucoup de choses, d'inspiration, de foi, d'amour, de folie .. plein de choses. C'est vraiment sur le moment, j'ai eu envie de raconter ça.

D'accord. Et je vais quand même te demander où tu en es, quels sont tes projets, j'imagine tournée ?

Voilà, là ça va être représenter l'album sur scène. Il va sortir dans d'autres pays aussi, donc aller jouer là bas, et puis je continue à écrire pour mon prochain album …

Donc il y aura un prochain album !

Ouiiii (rires)

Mais c'est chouette parce qu'en tout cas, la sauce à bien l'air de prendre, les retours sont plutôt très bons !

C'est vraiment chouette oui, les gens rentrent dedans et c'est génial. Un truc tout bête, mais rien que pour l'anglais, j'avais peur que ce soit une barrière, et j'ai fait des premières parties et même des concerts dans des patelins où à mon avis ils ne comprenaient pas un mot d'anglais, mais à chaque fois il y avait cet accueil super et tu dis vraiment les gens n'en ont rien à cirer, tant qu'il y a de la musique et que ça leur parle, eh bien ça marche !



Merci encore à Irma pour son agréabilité et sa sympathie !

My Major Compagny : Irma
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