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Chronique DVD

Porcupine Tree - Anesthetize


Format son : Stéréo, DTS
Format image : DVD, Blu-Ray
Langue : Anglais

Sorti le : 20 mai 2010
Distribution : Kscope / Roadrunner

Setlist : 1. Intro / 2. "Fear of a Blank Planet" / 3. "My Ashes" / 4. "Anesthetize" / 5. "Sentimental" / 6. "Way Out of Here" / 7. "Sleep Together" / 8. "What Happens Now?" / 9. "Normal" / 10. "Dark Matter" / 11. "Drown With Me" / 12. "Cheating the Polygraph" / 13. "Half-Light" / 14. "Sever" / 15. "Wedding Nails" / 16. "Strip the Soul" / ".3" / 17. "The Sleep of No Dreaming" / 18. "Halo" / 19. Outro
"Fear Of A Blank Planet comme vous ne l'avez jamais vu ni entendu... et plus encore"
Nicolas, le 20/07/2010
( mots)
A ce jour, 2010 semble être la première année (depuis bien longtemps) au cours de laquelle Steven Wilson n'a réalisé aucun travail studio, que ce soit en solo ou par le biais de ses nombreux projets musicaux (Porcupine Tree, Blackfield, No-Man et autres...). N'oublions pas que le succès de Porcupine Tree va croissant et que la tournée de The Incident se prolonge actuellement à guichet fermé un peu partout dans le monde, ce qui explique un déficit productif assez étonnant chez cet hyperactif notoire. Les aficionados de l'homme tout comme les férus de l'arbre à porc-épic seront donc ravis de se jeter sur cet Anesthetize, deuxième album live du combo progressif à voir le jour. D'autant que, tant sur le fond que sur la forme, l'objet qui nous est ici présenté s'avère en tout point remarquable.

Sur la forme d'abord, Wilson n'a voulu proposer que deux packaging : vidéo, ou audio + vidéo. Toujours est-il que, dans chacune des boîtes, le parti pris a été celui de l'ubiquité mais aussi de la haute définition. Il n'y aura donc pas à choisir entre DVD et Blu-Ray pour la simple et bonne raison que les deux galettes sont chacune intégrées à l'objet (les heureux acquéreurs de la version audio + vidéo se voyant gratifié en sus d'un double album live en CD). Ajoutons à cela un artwork magnifique signé Lasse Hoile et une qualité de finition irréprochable (boîtier cartonné glacé, livret photo d'une vingtaine de pages), et nous nous trouvons en présence d'un objet qui ne fera pas tâche dans notre bibliothèque. Wilson confirme donc son attachement à des produits haut de gamme, fer de lance de sa conquête d'un fan-club toujours plus vaste tout comme de sa lutte contre la paupérisation de la musique et le piratage de masse.

Mais le principal est ailleurs, à savoir dans la musique. Anesthetize nous propose de revivre un live donné à Tilburg (en Hollande) le 15 octobre 2008 lors de la tournée illustrant la sortie de Fear Of A Blank Planet. Sans surprise, on retrouve donc en première partie l'intégralité du fameux album joué dans l'ordre chronologique des titres. Rien à ajouter : ceux qui ont apprécié le meilleur opus de Porcupine Tree en version studio s'en gargariseront tout autant (voir même plus) dans sa version live. Les six morceaux s'enchainent à la perfection et se retrouvent bonifiés par l'énergie dégagée par les instrumentistes sur scène. De plus, la captation audio est véritablement bluffante sur un plan purement technique, et le mixage en 5.1 apporte énormément en clarté dans le jeu instrumental, faisant notablement ressortir la basse de Colin Edwin et les superpositions de guitares du couple Wilson - Wesley. Alors que l'on craignait un décalquage studio du disque (fait notamment remarqué avec The Incident l'an passé à l'Olympia), on constate au contraire que les morceaux sont légèrement modifiés dans leur rendu final, avec notamment un Steven Wilson beaucoup plus revêche dans ses parties vocales. Un petit regret au passage : si le colossal "Anesthetize" se révèle bien être la pièce maîtresse de l'édifice, on note en revanche que "Sentimental" a bien du mal à passer en live, Wesley n'arrivant pas à retranscrire toute la chaleur de Wilson dans son chant et dans son jeu de guitare tandis que le leader du groupe squatte le piano sur ce morceau. C'est dommage, et cela explique probablement que le titre ait été "oublié" lors de la tournée ultérieure.

Le reste du concert est intéressant à plus d’un titre, notamment parce que le groupe se focalise ici sur un répertoire habituellement délaissé en live. Aucun titre phare n'est au programme, pas de "Trains", de "Blackest Eyes", de "Lazarus" ou de "Shesmovedon", mais uniquement des morceaux dont l’ambiance et le style collent avec la noirceur et le désespoir de Fear Of A Blank Planet. Avec notamment la plupart de l’EP Nil Recurring - seul le titre princeps, agrémenté en studio par le jeu difficilement imitable de Robert Fripp, a été écarté : force est de constater que ces morceaux prolongent parfaitement l’album en question. Bonne surprise pour les connaisseurs, puisque pas moins de trois morceaux de l'excellent Signify sont inclus dans la liste : "Dark Matter", "Sever" et "The Sleep Of No Dreaming", un choix qui nous remet en mémoire cet album de très haute tenue dont les pièces avaient été écartées des setlists de l'arbre depuis près de 10 ans ! A part ça, Wilson a été fouiller dans sa longue discographie pour en extirper des compositions sombres (par exemple le glaçant "Halo" de Deadwing) ou indolentes ("Half Light"), mais aussi des barouds métalliques de toute première main (comme le terrible instrumental ".3" d’In Absentia). Un set de haute volée qui montre à quel point le catalogue de styles et d’atmosphères brassé par Porcupine Tree est immense.

Visuellement parlant, le parti pris du réalisateur (Lasse Hoile) a été de se focaliser sur les instrumentistes au détriment du public. Choix plutôt bizarre vu que les quatre lascars ne sont pas des monstres d’expressivité sur scène... toujours est-il que la mise en scène tente de recréer une sorte d'intimisme qui nous rapproche de chaque membre du groupe. L'occasion, en particulier, de savourer les talents de cogneur de l'excellent Gavin Harrison ainsi que son drum kit qui ferait presque rougir Mike Portnoy. A ses côtés, Colin Edwin possède cette nonchalance guillerette qui crée un contraste saisissant avec la noirceur et la tension de son jeu de basse. Tout en se réservant le quart arrière gauche de la scène, le méticuleux Richard Barbieri manipule avec souplesse ses synthés et ordinateurs, une activité qui ne s'avère pas des plus passionnantes. Enfin, c'est bien sûr le duo Wilson - Wesley qui capte une bonne part des plans de vue : si le second exécute sa tâche avec une application un peu roide, le premier tient impeccablement son rôle de meneur et de moteur du groupe en faisant preuve d'un jeu scénique beaucoup plus dynamique qu'à ses débuts en public. Il manque peut-être à Wilson un peu de décontraction et d'ouverture face à la foule pour se transformer en showman honnête, mais c'est aussi comme ça qu'on l'aime : frondeur et tendu, même s'il lui faut pour cela faire montre d'une certaine froideur frisant parfois avec un autisme habité.

Les heureux possesseurs d'une platine Blu-Ray auront droit en bonus à 5 clips inédits réalisés spécialement par Lasse Hoile pour l'occasion. En revanche, aucun autra supplément n'est prévu : pas d'interview, de reportage ou de making-of au programme (ceci dit, ce genre de bonus est rarement prévu dans les DVD live). Ce qui ne doit bien sûr pas vous empêcher de vous procurer ce disque au plus vite si vous aimez Porcupine Tree : le groupe semble en effet ici à son apogée créative, et ce témoignage vidéo en est une démonstration particulièrement éclatante.
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