Vivant depuis quelques mois seulement à Lyon, je ne connaissais pas le festival "Les Nuits de Fourvière" organisé dans les théâtres romains de la colline de Fourvière. La première fois que j'ai vu ces théatres en tant que simple touriste parisien, je me suis dit que ça serait une excellente idée de faire un concert ici... quelques jours après, j'apprenais qu'un festival existait depuis plus de 60 ans et durait même une bonne partie de l'été. C'est La Grande Sophie et Dionysos qui m'ont fait découvrir cet événement. Courte présentation.

Présentation du festival

> Quelques chiffres...

Les Nuits de Fourvière, ce sont plus de 650 spectacles présentés depuis 1946...

Le 29 juin 1946, après des siècles d’abandon, les Théâtres romains de Lyon retrouvent vie. Ce soir-là, Edouard Herriot fait un superbe discours avant que le public ne découvre Les Perses d’Eschyle, donné par le Groupe de Théâtre Antique de la Sorbonne. Les Nuits de Fourvière ont 60 ans... même si elles ont changé souvent de nom, de formule, de direction. Depuis 15 ans, le Conseil général du Rhône a pris le relais de la ville de Lyon.

Le festival édition 2006 s'est terminé le 4 août avec :
  • 97 583 spectateurs accueillis
  • 2 théâtres : le Grand Théâtre, l’Odéon
  • 1300 artistes et techniciens invités
  • 40 représentations
  • 30 spectacles
  • 260 intermittents, saisonniers et permanents
  • Budget du festival : 6 millions d’euros HT
    - Recette billetterie et partenariat : 40%
    - Subvention du Conseil général du Rhône : 60 %


> Un peu d'histoire...

La colline de Fourvière et son quartier dominent du haut de ses 120 mètres l'ouest de Lyon. Les Romains fondèrent Lyon (Lugdunum) sur le sommet de la colline. Un cadre chargé d'histoire que l'on ressent tout au long du concert.


Une soirée avec La Grande Sophie et Dionysos

>La Grande Sophie

21H. Avant de profiter du live que tout le monde attend, celui de Dionysos, nous devons subir la première partie qui n'est autre que La Grande Sophie. Vous l'aurez compris je n'aime pas beaucoup ce qu'elle fait, et je n'ai pas réussi à rentrer dans l'ambiance du concert. Une voix insupportable, des chorégraphies ridicules, des paroles mielleuses, une robe ignoble, bref... Je n'ai pas du tout accroché. Néanmoins, le public présent pour ce live a plutôt apprécié, même si aucun rappel n'a été demandé alors que la chanteuse s'accrochait désespérément au micro et ne voulait plus partir. Concert gentil et correct en somme mais très loin d'une prestation live comme seul Dionysos sait le faire... Et la plupart des spectateurs ont pu le constater lors de la deuxième partie de cette soirée.

>Dionysos

C'est donc non sans impatience que tout le monde attend Dionysos. Même si je les ai vus plusieurs fois en France, dont trois fois pour leur dernier album Monsters in Love, je ne me suis jamais lassé ou ennuyé lors d'un de leurs concerts. Ce sont véritablement des performances scéniques exceptionnelles à chaque fois (il y en a qui devraient prendre exemple !). Ils sont apparemment heureux d'être ici, en plus ils viennent de la région (Valence plus précisément). C'est d'ailleurs déjà la troisième fois qu'ils se produisent ici dans ces théatres antiques romains. Les voilà enfin... La mise en scène, digne de Tim Burton, est propre à leur dernier album : des arbres morts se détachent sur le fond noir, les colonnes romaines restent sur la scène, la musique d'"Edward aux mains d'argent" du réalisateur susnommé s'écoule calmement. Le groupe se met en place, prêt à jouer et nous attendons tous l'arrivée bondissante du très charismatique Matthias, comme à chaque concert. Il réussit même d'entrée à accrocher sa veste sur une branche d'un des arbres du décor en la lançant de la scène... joli. Les titres s'enchaînent à un rythme effréné, notamment : La métamorphose de Mister Chat et son fameux "TAGUEULE LE CHAT" ! les fameux Old Child, Le retour de Bloody Betty, Tes lacets sont des fées... Aucun répit, sauf lors du très mélancolique Neige dédicacé à son père, applaudi par le public entier... Un petit clin d'oeil à Philippe Katerine : "et je coupe le son ! et je remets le son !" On admire, ébahis, deux slams dans la fosse, dont un qui amène Mathias en haut des gradins, sur fond de Coccinelle. Et une descente plus que périlleuse sur les gradins à pic ! Ils nous offrent Song for a Jedi et Mc Enroe's poetry en rappel, suivies d'une sortie très théâtrale. Le groupe s'éclipse dans les coulisses laissant Matthias seul face au public et nous offrant un Tokyo Montana a capella et armé d'un seul harmonica dans un silence total.

0h15 : Les spectateurs des Nuits de Fourvière repartent, habités pendant une heure et demie par une boule d'énergie revigorante.



Plus d'infos ici : http://www.Nuits-de-fourviere.org/

par Tonio

Merci à Noélie du Service Presse des Nuits de Fourvière et ainsi qu'à Blandine et Hélène.