Contrairement à ce que l’on pense, le rédacteur (la rédactrice) rock n’est pas, même s’il (elle) aime entretenir cette légende, un être mystérieux et omniscient qui ne s’abreuve que de la musique du Diable. Derrière la collection officielle de disques qui occupe les étagères du salon, il y a un "Enfer", cette alcôve où sont cachées des œuvres épouvantables et "interdites". Ces musiques maudites doivent rester à l’abri du regard et de l’ouïe car elles pourraient dévaster la réputation de leur propriétaire auprès de ses pairs ou de ses lecteurs et lectrices. Les albums de l’Enfer ne sont écoutés que dans le plus grand secret (tentures fermées, éclairage tamisé et, évidemment, casque sur les oreilles).
Heavy Rotation dévoile les trois titres qui ont été réellement écoutés en boucle par les membres de la rédaction durant ces derniers jours. Alors, bienvenue au Paradis ou bienvenue en Enfer ?
Maxime
Nirvana - "Heart Shaped Box". Difficile de passer au travers la commémoration des 30 ans de la disparition de Cobain. Donc tant qu’à écouter Nirvana, autant s’abreuver d’un de leurs meilleurs titres. Hargne, puissance et lâcher prise totale.
Puressence - "Raise Me To The Ground". Au rang des groupes totalement inconnus (et pas uniquement chez nous), il faudra rendre un jour des comptes pour Puressence. Au milieu de leur discographie trône "Solid State Recital" et ce "Raise Me To The Ground" à la construction lente et progressive, aux riffs majestueux presque post-rock et avec cette voix, au vibrato troublant et intense (et qui soyons clair vous fera aimez ou détester immédiatement le groupe.
Zimmerman - "You Won My Heart". On connaissait le génie de Balthazar (un des chouchous de la rédaction), on a adoré les escapades solo de ses chanteurs (J.Bernardt et Warhaus) ; figurez-vous que le bassiste du groupe Belge s’y est mis aussi. Avec la même insolente classe que ses collègues. Ces gens-là ont décidément beaucoup trop de talent.
Daniel
The Bowstrings – "Find A Way". J’ai épluché de 7.404 pages du Règlement d’Ordre Intérieur de la rubrique Heavy Rotations et je n’ai trouvé aucune clause qui interdise de classer le même titre deux semaines d’affilée. "Find A Way" figurera dans mon Top 10 de 2024.
Napoleon XIV – "They’re Coming To Take Me Away, Ha-Haaa !". Ils me conduisent à la Ferme Joyeuse où la vie est sans cesse magnifique ! Qu’est ce que je serai content de rencontrer tous ces gentils jeunes gens avec leurs beaux costumes blancs bien propres … Ha-Haaa !
Jamiroquai – "The Return Of the Space Cowboy". Peu importe que ce soit l’amour absolu ou les feuilles palmées chères à Bob Marley qui collent la patate et les yeux rouges à Jay Kay. Un titre imparable pour démarrer en douceur une séance de fitness à la cool au petit matin.
Mathieu
Last Train - "Heroin". Les Alsaciens de chez Last Train signent leur grand retour avec une reprise symphonique de "Jane" qui figurait sur leur premier album. Introduction feutrée plaquée au piano et envolée de cordes puissante, chair poule garantie. La grande classe et vivement la suite !
The Clokworks - "Bills And Pills". Jeune groupe anglais passé sous mes radars l'an passé, "Bills And Pills" vous donnera un parfait aperçu de la capacité du quatuor à proposer riffs incisifs et refrains catchy. Leur premier album Exit Strategy est également chaudement recommandé.
Vampire Weekend - "Capricorn". N'étant de base pas un grand fan de Vampire Weekend, je ne m'attendais à rien lors de la découverte de leur nouveau disque sorti vendredi dernier. La pop hybride et enjôleuse de "Capricorn" m'a pourtant instantanément cueillie au cours de cette première écoute distraite. Un solide argument pour laisser une chance supplémentaire à Only God Was Above Us.
François
Creeper - "Love Led Astray". Trop amateur de rock pour qu'un plaisir coupable ne se passe de guitares électriques, j'ai quand même la faiblesse d'apprécier le retro-kitsch quand il est bien fait. Plus jusqu'auboutiste que Ghost quand ils vont dans cette direction, les musiciens de Creeper offrent ici un cas d'école - et un album à la hauteur de ce single imparable.
Orden Ogan - "Inferno". Dans l'attente de leur nouvel album, nous nous sommes repenchés sur leur dernier opus paru à ce jour, le tout juste bon Final Days, qui comporte quand même cette audace Power-Pop-Metal, ou quand Lady Gaga rencontre les grosses guitares.
Starz - "Johnny All Alone". Les seconds couteaux du Hard US (et canadien) des 70's méritent d'être redécouverts, voire même découverts en Europe où ils n'ont jamais vraiment percé. Triumph et autres Starz ont de sacrés pépites dans leur répertoire, comme la ballade "Johnny All Alone".
Valentin
Neil Young - "Harvest Moon". Le catalogue complet de Neil Young est de retour sur spotify et la vie est instantanément un peu plus douce.
Silver Jews - "Random Rules". Il nous a fallu seulement 18 secondes et deux lignes pour devenir fan de Silver Jews. La mélancolie amère cachée derrière l'élocution pince-sans-rire de David Berman est autant stimulante qu'elle est touchante. RIP.
Joni Mitchell - "In France They Kiss On Main Street". Une des compositions les plus héroïques de Joni Mitchell, qui ouvre à merveille The Hissing of Summer Lawns en mélangeant folk rock, jazz et pop avec des harmonies vocales réminiscentes de Steely Dan.
