Peter Buck s'explique sur le split de R.E.M.

C'est au cours d'une interview exceptionnelle accordée à Rolling Stone que l'ex-guitariste de R.E.M. est revenu sur le split du groupe survenu en 2011 : l'histoire remonte à 2008 lorsque Buck, Michael Stipe et Mike Mills travaillaient sur ce qui deviendrait leur ultime opus (Collapse Into Now, 2011). "On n'avait fait aucune annonce ou quoi que ce soit, explique-t-il. On s'est réunis, et Michael a dit : 'Je pense que vous comprendrez les gars. J'ai besoin de m'écarter de tout ça pendant un certain temps.' Ce à quoi j'ai répondu : 'Pourquoi pas pour toujours ?' Michael a regardé Mike qui a répondu, 'Ca me convient.' C'est comme ça que ça a été décidé."

"On sentait qu'on avait fait un superbe dernier album, ajoute-t-il. Les deux précédents - j'en suis vraiment fier. Accelerate [2008] est dans mon top five. Mais nous étions arrivés au point où nous voulions vivre nos vies séparément. On ne voulait pas continuer à jouer des chansons vieilles de vingt ans."

A l'inverse, il suggère que l'enregistrement de certains album s'apparentait davantage à une corvée : "Après le développement de ProTools et du numérique, ce n'était plus amusant, déclare-t-il. On a fait quelques albums où je me suis dit, 'Je ne suis même pas sûr que ce soit un album. Ce sont juste des sons agencés ensemble.'"

Buck a par ailleurs confirmé que R.E.M. avait toujours quelques perles dans ses cartons : "On n'a pas beaucoup de chutes de studio complètement abouties. On pourrait probablement proposer un album de morceaux que l'on considérait comme étant trop médiocres pour être inclus sur les albums originaux. Pourquoi ce choix-là ? En général, Michael ne terminait pas les chansons s'il ne les appréciait pas. On n'avait pas une vingtaine de chansons parmi lesquelles choisir pour chaque album. On avait autour de quatorze chansons, et douze finissaient généralement sur l'album. Les deux autres finissaient souvent en faces-B."

Enfin, Buck insiste sur les relations saines et amicales qu'entretient chacun avec les autres : "J'aime le fait que, bien que nous nous soyons quittés, personne ne crache sur qui que ce soit. On ne se fait pas de procès. Techniquement, le groupe a splitté. Mais en soi, pas vraiment. On a juste cessé d'enregistrer et de tourner."