Accept
Stalingrad
Produit par Andy Sneap
1- Hung, Drawn and Quartered / 2- Stalingrad / 3- Hellfire / 4- Flash To Bang Time / 5- Shadow Soldiers / 6- Revolution / 7- Against The World / 8- Twist Of Fate / 9- The Quick And The Dead / 10- Never Forget / 11- The Galley / 12- Princess of the Dawn / 13- Pandemic (Live) / 14- No Shelter (live) / 15- Teutonic Terror (Live) / 16- The Abyss (Live) / 17- Teutonic Terror (video clip) / 18- Pandemic (video clip)
En 1986, les membres d’Accept posaient en soldats de l’armée rouge et en cosaques sur Russian Roulette, un album au ton antimilitariste dont le titre faisait écho au contexte de Guerre froide particulièrement sensible en RFA. En 2012, les rapports diplomatiques s’étaient apaisés (les choses ont changé depuis), permettant au groupe allemand de rendre hommage aux soldats russes sacrifiés à Stalingrad, bataille qui donne son nom à ce nouvel album, le deuxième avec Tornillo au chant.
Annoncé comme la suite de Blood of the Nations, Stalingrad a pour objectif poursuivre la voie tracée par son prédécesseur afin de faire fructifier le succès obtenu par cet opus qui avait surpris plus d’un metalhead. Si cette parenté est indéniable sur le plan musical, elle l’est également dans les thématiques traitées, notamment celle relative à la guerre – la pochette de l’album précédent et les illustrations intérieures affichaient une prise de position pacifiste. Sans surprise, "Stalingrad" évoque la Seconde Guerre mondiale, avec un riff simple mais un solo épique qui a la très bonne idée de reprendre l’hymne soviétique (devenu celui de la fédération de Russie) à la guitare plutôt qu’une mélodie extraite du répertoire classique comme à l’habitude. Ce conflit revient à plusieurs reprises, sur le dense "Hellfire" et sur la puissante power-ballad "Shadow Soldiers", qui commence dans le même esprit que "Kill the Pain" sur l’album précédent pour monter en puissance et développer des plans de guitare magistraux.
Disons-le sans détour, l’album est bon mais un peu moins subtil dans l’écriture que le précédent : le premier titre, "Hung, Drawn and Quartered", qui est parvenu à intégrer la setlist du groupe de façon pérenne, est calibré en dehors de sa courte introduction. D’autres morceaux sont assez quelconques et offrent au public du Accept des plus classiques : le bourrin "Flash to Band Time" aussi speed que "Revolution" ou "The Quick and the Dead", le mid-tempo "Twist of Fate". D’excellents moments font par contre relever la tête au détour d’un refrain hymnique ("Against the World") ou fédérateur ("Never Forget"). Sur plus de sept minutes, "The Galley" renoue avec l’ambiance cinématographique d’autres titres du groupe, afin de lancer un nouvel appel aux damnées de la Terre pour qu’ils brisent leurs chaines (référence à "Balls to the Wall"). On appréciera les longs développements instrumentaux qui peuvent avoir une saveur d’orient et le final sous forme de ballade qui conclut habilement l’opus.
Clairement inscrit dans la lignée de Blood of the Nations, Stalingrad respecte le contrat passé entre le groupe et le public, sauf que le prix a payé est celui d’un certain conformisme, d’une absence de prise de risque et d’un résultat trop attendu et (déjà) entendu. Le groupe aurait sûrement gagné à prendre son temps, mais les grandes batailles, comme celle de Stalingrad, exigent de la précipitation.
À écouter : "Stalingrad", "Shadow Soldiers", "The Galley"