Belone

D’une pop légère et mélodieuse, Belone déterre un genre perdu en hexagone et surexploité outre-manche. Digne successeur des Versaillais de Phoenix , leur song-pop sonne déjà comme les tubes de demain. Nos 6 bretons s’inscrivent entre la scène new-yorkaise des songwriters de génie (Albert Hammond,Jr.) et celle de la brit-pop souvent gonflante ( The Kooks , The Wombats ). En faisant le choix de ne pas choisir, ils s’abritent du mièvre pour mieux sévir nos cœurs encore adolescents. Ceux qui palpitaient devant Love Actually et pleuraient un Dawson mélodramatique. Ah, souvenirs souvenirs.

La voix sur le fil, à peine muée, s’exhibe sans complexe entre un beat récurent de clavier et des cuivres qui élèvent une chanson pop tristounette, en lui offrant profondeur et véracité. Entêtante, "Hole in my Head" s’affilie à l’univers étincelant de Guillemots notamment. Dans la lignée, "Dance Tune" efface intelligemment clavier et sonorités électro pour mieux marier sa mélodie simpliste au chant charmeur de Peter (chant,guitare). Ecarté de l’électro pop hype du moment, Belone ne s’attarde pas sur des influences épuisantes mais sait toucher dans l’immédiat. Sans tricheries ni détours. Droit dans les yeux, humble et franc. Un EP qui s’achève sur "To the West". Mélodie efficace, rythmique implacable et évolutive. Façonné dans l’insouciance. Construit comme un tube. Tout s’emballe en fin de titre, s’exalte et s’achève dans un brouhaha électrique lumineux.

Belone est notre Sélection AlbumRock du mois de mai. L’été approche, le soleil guette et nos esprits embrumés s’efforcent de résister à la tentation estivale. Il ne nous reste plus qu’à craquer pour cette vague rafraîchissante et s’abandonner aux beaux jours que connaîtront prochainement Belone.