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Critique d'album

Black Sabbath


Master of Reality


(21/07/1971 - Vertigo/Warner Bros - Classical Heavy - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Sweet Leaf / 2- After Forever / 3- Embryo / 4- Children of the Grave / 5- Orchid / 6- Lord of This World / 7- Solitude / 8- Into the Void
Note de 5/5
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Note de 5.0/5 pour cet album
"Troisième pierre angulaire, rien que ça - oh et encore merci pour Scott Reeder !"
Geoffroy, le 12/06/2013
( mots)

Je ne sais pas si c’est un processus courant mais j’ai découvert ce disque, mon premier de Black Sabbath, en écoutant le split Kyuss/Qotsa et cette fameuse reprise de "Into The Void". A force de lire la référence partout chez les faux frangins de la bande à Homme, j’ai fini par aller faire un tour du côté de Birmingham - virtuellement - et aller voir ce qu’il s’y passe. J’y suis effectivement resté un petit moment…

Beaucoup se disent sûrement que s’ils ne devaient garder qu’une intro d’album, ce serait celle-ci. Et il est vrai que cette quinte de toux bouclée et doublée du riff d’enflure de "Sweet Leaf" joue pas mal en leur sens. Pensez aussi que ce fameux riff, premier du nom à porter l'emprunte du down tuning, a décidé de pas mal de choses concernant une bonne partie des autres groupes qui vous pouvez écouter si vous êtes fans du Sab’, de Palm Desert à Tijuana en passant par Tokyo et Dijon. 


Troisième disque en un an et des poussières, Master Of Reality, comme tout le monde le sait, n’est ni une tentative de plagiat de son grand frère Paranoid, ni le dernier souffle de créativité d’un groupe trop productif pour être honnête. Bien conscient de la valeur artistique et efficace du son Sabbath, le quatuor sait désormais qu’il n’a plus à se soucier de la forme mais qu’il convient cependant de la faire évoluer au gré d’un fond qui ne peut rester tel quel trop longtemps - Tony Iommi est un ambitieux. Plus sinueux que ses prédécesseurs, plus profond également, Master Of Reality ne cherche pas à surfaire ou alambiquer les compositions du Sab’ mais plutôt à les raffiner dans la construction, leur offrir une maîtrise plus singulière. Chaque partie possède une vision particulière de l’impact, le vrai, celui qui vous secoue pour de bon et ne vous lâche plus.

Le sens du riff, encore et toujours. Il a semblé assez incroyable à un gamin de dix-sept piges découvrant le groupe tardivement de tomber sur un morceau comme "Children Of The Grave" et y dénicher une base complète de son univers sonore actuel datant de 1971. Le premier riff, rythmique élémentaire du trash, le deuxième, avènement clair du doom dans sa forme la plus primitive - même si "Black Sabbath" avait déjà bien entamé la chose. Le groove ensuite. Oh, qu’elles sont rares les sections rythmiques de l’époque à pouvoir détrôner la paire Butler & Ward, ce son de basse ronflant et cette batterie toute en souplesse sur la corde raide - ce manque est l’une des principales erreurs de leur reformation tardive d’ailleurs, mais vous vous en doutiez déjà, non ? "After Forever" en est une marque éloquente, ces envolées mélodieuses toute basse devant suivis de cette rythmique irrésistible, à croire que le headbanging est un mouvement vital à l’écoute d’un truc pareil. 

Mais une différence flagrante avec ses deux prédécesseurs est ce désir de beau. Les deux interludes baroques et acoustiques, "Embryo" et "Orchid", révèlent cette volonté claire de ne plus être simplement un groupe de rock ‘n’ roll dérivé du blues. Ces deux titres aèrent un disque déjà chargé à la fois en maîtrise du travail passé et en nouvelles idées. "Solitude" également est une coupure radicale avec ce lieu-dit un peu trop facile selon laquelle Osbourne ne serait qu’un guignol nasillard. Ce piano discret, cette basse liquide - les amoureux de Scott Reeder savent qui remercier - et la voix de Ozzy, émotive et sensible, en font une superbe chanson, épiphanie des talents de multi-instrumentiste et de ces élans progressistes et presque progressifs chez Tony Iommi - la flûte les mecs, la flûte.


Du haut de sa petite mais indéfectible demi-heure, Master Of Reality est l’accomplissement de ce qui peut être considéré comme le premier triptyque du Sab’. Pas encore tout à fait dirigé vers les expérimentations qui se poursuivront avec Vol.4 et Sabbath Bloody Sabbath, il est l’aboutissement de ce qui a fait de Black Sabbath un pilier fondateur et central de la musique saturée moderne. Peu d’autres groupes de l’époque ont réellement engendré un tel mouvement, si ce n’est le Pink Floyd d’avant Dark Side avec son sens déjà particulier du psychédélisme et de la musique planante - réducteur certes mais ce n‘est pas le propos ici, on en a déjà fait un dossier. Quant à Led Zeppelin, ce n’est qu’une référence dont les héritiers réels se sont plus tournés vers un hard rock cliché et un peu glam qui vieillira mal contrairement à toute l’engeance metal et consorts dont les quatre membres de Black Sabbath sont les pères biologiques, irradiant de leurs courbes et de leur masse tous les groupes à fuzz d’hier et d’aujourd’hui et ce, que leurs fils aient décidé ou non de les renier. La famille c’est parfois cruel, mais il est certain que le plomb a encore de bien belles années devant lui en tant que matière première, car malgré tout le bien que l'on penser du Sab', bien des groupes ont repris ses grandes lignes tout en ayant beaucoup plus de choses à dire et il faut bien avouer que dans bien des cas, les élèves ont dépassé le maître.

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