
The Offspring
Conspiracy Of One
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1- Intro / 2- Come Out Swinging / 3- Original Prankster / 4- Want You Bad / 5- Million Miles Away / 6- Dammit, I Changed Again / 7- Living Chaos / 8- Special Delivery / 9- One Fine Day / 10- All Along / 11- Denial, Revisited / 12- Vultures / 13- Conspiracy of One / 14- Huck It (bonus track)


The Offspring. Pour beaucoup, un énième groupe de Californiens attardés  pour une jeunesse qui l’est tout autant et pourtant, nombreux sont les  musiciens de la dernière génération à se revendiquer de leur influence,  notamment en terme d’éveil musical. Une musique d’une simplicité  déconcertante qui ne demande pas à être réfléchie ou analysée, mais  appréciée pour ce qu’elle est : une déferlante d’énergie à l’efficacité  redoutable capable d‘offrir à chacun le désir de s‘ouvrir aux délices  sonores. Révolte adolescente, vision incisive de la grande Amérique,  déconne et production dopée à souhait qui ont marqué les années 90 avec  notamment l’album Smash sorti en 1994.
 
 Mais voilà, six ans plus tard, The Offspring est devenu un groupe au  succès colossal, porte parole d’une jeunesse pleine d’acné, utilisant  sans vergogne la formule qui lui a permis de toucher au grand public  allant jusqu’à sortir son propre plagiat avec Americana (1998). Mais le plaisir de l’écoute reste le même et avec Conspiracy Of One  (2000), la production grimpe encore d’un cran et propulse une nouvelle fois le punk rock  FM made in California en haut des charts, entamant une écoute linéaire et  furieuse par un "Come Out Swinging" pulsant sauvagement dans les  baffles. Une nouvelle fois, rien de révolutionnaire, mais The Offspring  possède ce petit quelque chose qui les place au dessus de toute cette  génération de pop punk insupportable, peut être la voix unique de Dexter  Holland et ses contrechants accrocheurs ou tout simplement une  musicalité plus poussée malgré la simplicité. "Original Prankster"  remplit son office de single dansant et stupide, ainsi que "Want You  Bad" celui de love song énervante, mais dès "Million Miles Away"  la teneur change de bord et vient se loger dans un registre plus lent et  nuancé, moins joyeux et insouciant, faisant des trois morceaux suivant  les plus intéressants de l’album en terme de mélodie ("Dammit I Changed  Again", "Living In Chaos", "Special Delivery"). La tension redescend  quelque peu avec un autre titre débile et expéditif ("One Fine Day")  avant de se replacer dans cette ambiance réempruntée aux anciens albums  et ses questions de jeunesse. On retombe ainsi sur une véritable perle  aux riff sombre et puissant ("Vultures"), d’autres morceaux rapides et  moins entêtants que les habituels tubes ("All Along", "Conspiracy Of  One") et des passages trainant en longueur malgré quelques bonnes idées  ("Denial, Revisited", "Huck It").
 
 The Offspring a évidemment perdu de sa superbe depuis Smash et Ixnay Of The Hombre,  leurs albums se dégradant peu à peu vers un sentiment de lassitude  inévitable, desquels ressortent de bons morceaux et dans ce sens, on  peut dire que Conspiracy Of One est véritablement le dernier de  leurs disques à rester un minimum homogène et dans la veine de ses  prédécesseurs, les prochains se révélant de plus en plus difficiles à  digérer, ceci peut être dû à l‘âge malgré tout grandissant de leurs  auteurs. Cet album introduira les plus jeunes aux joies de la musique  saturée sans prise de tête et rappellera de bons souvenirs aux moins  jeunes, cette époque innocente et navrante du collège où l’on devait  absolument s’évader pour ne pas devenir taré au milieu de tous ces cons.




















