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Critique d'album

Plantoid


Terrapath


(02/02/2024 - Bella Union - - Genre : Autres)
Produit par

1- Is That You? / 2- Pressure / 3- Modulator / 4- It's Not Real / 5- Dog's Life / 6- Only When I'm Thinking / 7- Wander/Wonder / 8- Insomniac (Don't Worry) / 9- G.Y. Drift / 10- Softly Speaking
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Tripode Jazz Rock Psychédélique"
Quentin, le 22/04/2024
( mots)

Au-delà de son nom assez singulier, évoquant davantage un ouvrage de science-fiction qu’un groupe de rock, c’est surtout la magnifique pochette du nouvel album de Plantoid qui interpelle l'auditeur. Cette dernière, pourtant créée par intelligence artificielle comme le veut la mode actuelle, n’est pas sans rappeler les fresques oniriques et vivantes des groupes de rock progressif des années 1970 et sert parfaitement le propos musical de ce premier album. Avec son aspect massif mi-végétal mi-robotique épousant la forme des antagonistes extraterrestres de "La guerre des Mondes", l'artwork se veut annonciateur d'une fusion des styles atypique et aventureuse mais réussie.


S’inspirant résolument des sonorités du passé, avec Frank Zappa en ligne de mire, la jeune formation britannique pratique un rock psychédélique musclé teinté de jazz fusion et a fait le choix d’enregistrer live ce premier album sur un 16 pistes analogique des années 70. Cette première livraison signée par le label Bella Union, toujours à la recherche d'artistes insolites bravant les classifications établies, possède de ce fait un son assez brut ainsi qu'une touche de folie organique très rafraîchissante en ces temps de sur-compression de la musique. Tantôt furieux, tantôt aérien, le groupe parvient à imprimer son style dans un univers singulier et vaporeux où surnagent la voix angélique de Chloe Spence et les riffs alambiqués et charnus de Tom Coyne, tandis que la section rythmique varie les tempos et se montre aussi à l'aise dans la délicatesse que dans le swing furieux. Il est ainsi peu de dire que les Anglais jouent allègrement et sans complexe avec les ambiances et les textures, qui évoluent souvent au sein d’un même titre, rappelant en cela également la cuisine expérimentale de leurs compatriotes de Black Midi, voire même des Australiens de King Gizzard and the Lizard Wizard (l'album Changes en particulier).


Preuve en est dès l'entame avec le morceau introductif, "Is That You ?" qui s'appuie sur le phrasé jazzy de la guitare (on sent que Tom Coyne a beaucoup écouté John McLaughlin) et le chant détaché et éthéré de Chloe Spence pour faire pénétrer l'auditeur dans une atmosphère rêveuse, avant d'évoluer vers un rock psychédélique plus musclé en fin de morceau. Le titre "Modulator" est également construit sur la même intention, imprégné de tonalités très jazzy avec de belles envolées guitaristiques et des séquences plus dissonantes disséminées en fin de piste qui apportent du relief et de imprévisibilité à la composition. Le quatuor de Brighton sait également se faire incisif avec des titres plus directs tels que "Pressure" et son riff garage tendu et énergique taillé pour le live ou "Dog's Life", synthèse de tout le savoir-faire du groupe marqué par sa mélodie aérienne sur fond de rythmique math rock syncopée et d'échappées heavy psychédéliques. Mais la pièce maîtresse de l'album reste l’enchaînement "Wander/Wonder" - "Insomniac (Don't Worry)", avec ses riffs chaloupés, ses ruptures rythmiques et ses jaillissements de motifs jazz à la 6 cordes qui impressionnent.


Outre ces pièces centrales, quelques titres instrumentaux assez courts contribuent également à apporter une coloration variée à l'ensemble, qu'il s'agisse de la palette de textures sonores très travaillée de "It's Not Real", ou des guitares débridées et corrosives de "G.Y. Drift" à la saveur toute latine. Enfin, Plantoid se démarque également par des titres à l'orientation plus dream pop à l'image de "Only When I’m Thinking" et son accompagnement délicat à la guitare ou avec le conclusif "Softly Speaking" qui laisse libre court au talent de Chloe Spence pour véhiculer des émotions par son chant fragile et gracieux.


En définitive, ce premier album des Anglais donne à entendre une formule gagnante de jazz-rock psychédélique héritée des pionniers des années 1970 et remise au goût du jour avec une grande maîtrise. Des débuts très réussis pour un groupe qui marche à merveille sur ses trois pattes et qui amènent à se montrer optimistes pour la suite.

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