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Critique d'album

Kristoffer Gildenlöw


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(09/01/2024 - - Rock progressif déprimant - Genre : Autres)
Produit par

Note de 5/5
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Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Vide à l'âme"
Quentin, le 29/03/2024
( mots)

Ancien bassiste de Pain of Salvation, groupe qu’il a contribué à fonder avec son frère Daniel au milieu des années 1990, Kristoffer Gildenlöw ne se contente plus de jouer les seconds couteaux et vole désormais de ses propres ailes avec une discographie qui commence à être conséquente. Le Suédois basé aux Pays-Bas, adepte des atmosphères sombres et torturées, nous livre son cinquième opus, dont la réalisation débutée en 2019 a été chamboulée par la crise sanitaire. Marqué par l'angoisse de l'époque actuelle et prenant pour thème la question existentielle de la place des hommes dans l’univers et sa vision critique de l’imperfection de la nature humaine, ce dernier opus n’est pas toujours des plus accessibles et nécessitera une attention particulière ainsi qu’une certaine familiarisation avec l’univers du Suédois pour y adhérer pleinement.


Désormais multi-instrumentiste accompli et même chanteur, Kristoffer Gildenlöw a étoffé sa palette technique afin de pouvoir concevoir l’ensemble de l’album lui-même et ainsi proposer une œuvre très personnelle. Il s’est dans le même temps entouré d’une douzaine d’invités pour assurer les parties de batterie, certains soli de guitare, les partitions de violons et violoncelles, d’orgue ou encore les chœurs. Autant de contributions qui apportent de la richesse aux arrangements et une multitude de variations musicales. La force du disque tient en effet à la délicatesse mélancolique des mélodies, bien mise en valeur par la finesse des arpèges de guitares ou de piano dont la douceur se voit contrebalancée par l’intensité et le lyrisme des envolées de guitares. Ces changements d'intensité permettent de tenir en permanence l'intérêt de l’auditeur en éveil et de ne pas enfermer les compositions dans une tristesse redondante.


Cette juxtaposition d’ambiances se retrouve dès l’entame du disque avec un "Time to Turn the Page" qui s’ouvre de manière feutrée avant un ballet de guitares particulièrement explosif. Moins démonstratif que son frère, Kristoffer Gildenlöw joue la carte de la sobriété avec un chant qui reste dans un registre assez grave, parfois voilé et artificiellement trafiqué, contribuant à conférer aux morceaux une impression de déchirement et de mal-être palpable. Cette sensation est particulièrement prégnante sur le single "Harbinger Of Sorrow", qui relate à renfort d’arpèges de piano majestueux la négociation d’une jeune femme mourante avec le passeur de l’au-delà pour obtenir cinquante années de vie supplémentaires, ou encore sur la ballade amère "Saturated" qui évoque le pouvoir nocif des réseaux sociaux. Gildenlöw sait également se faire conteur avec sa voix grave et caverneuse qui rappelle étrangement celle de Léonard Cohen sur "The Brittle Man". Les broderies d'arpèges à la guitare ou au piano qui habillent les différents titres sont également à l'occasion agrémentées de belles harmonies vocales féminines, en particulier sur la ballade "Black and White", et bénéficient de beaux mouvements de cordes sur l’élégant "Means to an End" ou sur « Turn it All Around » et son jeu en pizzicato.


Mais ce sont bien les nombreux soli de guitare qui sont particulièrement appréciables sur cet album et qui permettent de relever la lenteur des compositions, à l’image du toucher de 6 cordes élégant et sensible qui vient clôturer la mélopée aérienne de "End of The Road" ou le très beau "Down We Go", aussi poignant que dépouillé. Les soli sont très influencés par la mouvance néo-progressive du point de vue de leur émotivité et rappellent notamment le style très mélodieux de Kalle Wallner (guitariste du groupe RPWL) et donc également par extension, de David Gilmour. Le titre "He’s Not Me" bénéficie d’ailleurs d’une esthétique très floydienne avec ses notes étirées toutes en apesanteur. Enfin, le morceau conclusif de près de 10 minutes fait également la part belle à un solo très expressif, dont l'éclat disperse les ténèbres environnantes après une longue introduction angoissante, sombre et éthérée.


Le Suédois signe donc un cinquième album très réussi, alternant les atmosphères avec brio, quoique versant davantage dans l'ombre que dans la lumière, et proposant des morceaux empreints d'une grande noirceur mais aussi d'une profonde sensibilité qui sauront assurément séduire les amateurs de rock progressif subtil et mélancolique. 

Commentaires
Vivi, le 30/03/2024 à 21:21
L’illustrateur de la pochette a t il été interpellé ?