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Critique d'album

Gentle Giant


In a Glass House


(21/09/1973 - Vertigo - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- The Runaway / 2- An Inmates Lullaby / 3- Way of Life / 4- Experience / 5- A Reunion / 6- In a Glass House
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"L'album le plus intransigeant de Gentle Giant"
François, le 27/08/2023
( mots)

Au sommet de son inspiration depuis la sortie d’Octopus, Gentle Giant subit un sérieux revers en 1972 : le multi-instrumentiste (aux instruments à vent) et chanteur Phil Shulman, un des trois membres de la fratrie à la base du groupe, décide d’arrêter la musique et de retrouver une vie plus stable. Heureusement pour la scène progressive, Gentle Giant choisit de continuer malgré le départ d’un de ses membres fondateurs et profite de son énergie créatrice pour enregistrer In a Glass House. 


Cinquième opus au compteur du combo, In a Glass House est également leur œuvre la plus entreprenante et complexe, ce qui est peu dire au regard de leur esthétique très élaborée. Peu importe que les morceaux soient plus longs qu’à l’habitude, puisque Gentle Giant avait prouvé qu’il était possible de briller dans des formats assez courts en comparaison avec la moyenne des titres du rock progressif alors triomphant. Mais l’inventivité est poussée à son paroxysme tout au long des six titres qui agencent, avec une perfection impressionnante, les gimmicks désormais connus du gentil géant.


L’ouverture de "The Runaway" se fait ainsi sur des bris de glace (référence au titre de l’album) qui forment petit-à-petit un rythme aussi alambiqué qu’entêtant, sur lequel les instruments peuvent développer leurs lignes dans un crescendo intense. Mélodieux, plein de ruptures rythmiques et de plans variés, le titre est sous emprise du contrepoint qui reste le maître mot de la broderie complexe tissée par la guitare, les claviers et le chant. Alors qu’elle donne l’impression de partir dans tous les sens, la pièce développe en même temps une construction très maitrisée. Deux points sont également à noter, puisqu’ils guident l’ensemble de l’opus, les aspérités plus rock gagnées par une présence affirmée de la guitare électrique et la persistance d’une ambiance médiévale-Renaissance offerte ici par les passages de flûte.


Ainsi, "Way of Life" est plus rock et chaloupé, tout en étant typique de l’esthétique de Gentle Giant dans ses choix mélodiques et sa construction, avec une vélocité qui rend le titre d’autant plus impressionnant, sans parler des ponts expérimentaux et angoissants dans la veine de ce que fait King Crimson au même moment. Un pont baroque rappelle leur tropisme pour les esthétiques désuètes, avant qu’"A Reunion" emprunte cette direction dans un univers plus folk (avec arpèges et violons), de même qu’"In a Glass House", bercé de mandoline et de violon, avant un tournant jazz-rock et une dernière partie plus rock entrecoupée de passage acoustique (et d’une steel guitar inattendue). Cette pièce est magistrale.


In a Glass House est volontairement difficile d’accès. La répétitivité d’"An Inmates Lullaby" au métallophone et aux percussions, l’inscrit dans le champ de la musique contemporaine. Insaisissable dans sa première partie, le très rythmé et paradoxalement dansant "Experience", est plus décousu, malgré la persistance d’un plan répétitif presque jazzy et l’arrivée d’un solo typé hard-rock à a guitare. Enfin le ghost track, le bien nommé "Index", est un montage quelques secondes à peine rassemblant de de courts passages de chacun des titres, qui affiche à nouveau la liberté créative du combo.


Nouveau chef-d’œuvre du groupe qui laisse entrevoir toute la folie du groupe, In a Glass House est l’opus le plus extrême de Gentle Giant si bien qu’il échouera à être diffusé aux États-Unis : en assagissant un peu la formule sans jamais se renier, la formation parviendra bientôt à conquérir le marché américain et obtenir "le pouvoir et la gloire" chez l’Oncle Sam.


À écouter : "The Runaway", "Way of Life", "In a Glass House"

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