↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Golden Earring


Moontan


(00/07/1973 - - Rock progressif / Nederbeat - Genre : Rock)
Produit par

1- Radar Love / 2- Candy's Going Bad / 3- Vanilla Queen / 4- Big Tree Blue Sea / 5- Are You Receiving Me
Note de 3.5/5
Vous aussi, notez cet album ! (5 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.0/5 pour cet album
"Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu’au clair de lune… - Oscar Wilde"
Daniel, le 22/04/2023
( mots)

Prélude

Avant de discuter de Moontan, il faut s’accorder sur l’album dont on parle. Parce que, pour des raisons restées obscures, le disque est simultanément sorti dans des versions différentes : une version dite "continentale" comportant six titres (quatre longs et deux plus brefs) et une version "anglo-saxonne" (destinée aux marchés britanniques et américains) comportant cinq titres (les deux plus courts passant à la trappe au profit d’un enregistrement ancien tiré en longueur).

Pour simplifier les choses, la sublime pochette européenne a, pour cause de "nudité frontale", été censurée aux USA (mais pas en Grande-Bretagne) pour être remplacée par une vilaine photo de boucle d’oreille.

Retour aux affaires

Moontan incarne l’échec d’une réussite (ou le contraire, selon l’humeur). Le groupe n’était pas à la hauteur de ses appétences mais son neuvième album (!) est allé bien au-delà de ses ambitions.

Comment Golden Earring (dont le nom est un hommage à la diva allemande Marlène Dietrich), a-t-il pu concevoir, après douze années d’existence en demi-teinte, deux titres définitivement bibliques (logés en face B du vinyle) ?

La seule réponse cohérente, selon les Hollandais Volants (1) en personne, donnera son titre à un album ultérieur : C’est le Diable qui nous a inspiré tout ça ! Il faudra se contenter de cette hypothèse de travail.

Tout le monde connaît les deux titres qui ont marqué l’année 1973. Il y a tout d’abord "Radar Love" (devenu, dans sa version single, un classic rock absolu jusqu’à être pillé par un Iron Maiden juvénile). Le Radar de l’Amour incarne le B.A.-BA du rock couillu, limite crétin. Comme on l’aimait bien. Et comme on l’aime encore. C’était souvent un tout premier choix quand les thunes quittaient les poches des Perfecto de contrebande pour atterrir dans les juke-boxes Rock Ola ou Wurlitzer.

Le texte correspondait tellement aux préoccupations des petits rockers qu’il en était devenu un "signe de ralliement". Le samedi soir, quand la température commençait à monter dans les jeans, c’était ce fameux Radar qui supplantait les cerveaux et décidait des destinations comme des destinées. La seule intelligence textuelle du titre est de faire référence à "Coming on Strong", un titre de Brenda Lee qui évoque le même propos sous un angle féminin. La même incompréhension depuis le Paradis terrestre…

Puis il y a "Vanilla Queen", plus de neuf minutes de délire hard-psychédélique ampoulé. Jamais égalé (2), le titre rapporte un fantasme prépubère absolu, inspiré à Barry Hay par une meneuse de revue au teint lunaire (Moontan) aperçue sur une petite scène de spectacle en 1957. La pochette à la Roxy Music illustre explicitement le "souvenir" érotique du chanteur. Il est piquant de constater que la demoiselle anglaise qui figure sur la photo n’avait pas été prévenue qu’elle devrait abandonner ses vêtements au vestiaire. Et il se légende également que Barry Hay aurait insisté pour placer lui-même les perles qui ornent les tétons du modèle avant de poser nu à son tour pour la partie intérieure du gatefold. C’était ça "être rock" en 1973 !

En public, la partie centrale de "Vanilla Queen" (dite aussi "section rêvée"), était étirée à n’en plus finir et diffusée en quadriphonie, ce qui embarquait le public averti (et fumeur) dans une transe foldingue digne des meilleurs instants de Pink Floyd. Ce titre reste un pur moment d’inspiration divine (ou diabolique) et il se murmure au pays des moulins qu’aucun groupe européen continental n’a jamais fait mieux depuis lors.

L’album est malheureusement desservi par le fait que les quatre autres titres sont, au mieux, des compositions génériques ou, au pire, des brimborions qui semblent avoir été assemblés en grande hâte. "Candy’s Goin’ Bad" qui ouvre Moontan mérite une petite écoute, sans pour autant casser trois pattes à un canard.

La (longue) suite sera moins glorieuse et, après avoir connu les honneurs des USA, Golden Earring devra jouer des coudes pour retrouver sa petite place de régional de l’étape. Un destin vaguement comparable à celui de Slade.

Les gants seront définitivement jetés en 2021, après cinquante années passées sur les routes et dans les studios. Un demi-siècle de décibels et de rayons de Lune. Foutu bail !

(1) Il ne s’agit pas ici d’une référence au fameux vaisseau-fantôme mais une appellation due au fait que les musiciens sautaient en tous sens et très haut lorsqu’ils se produisaient sur scène.

(2) Golden Earring reviendra néanmoins en 1975 avec "(Kill Me) Ce Soir", un autre titre du même tonneau mais sans le même effet de surprise.


 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !