↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Grand Funk Railroad


Closer To Home


(15/06/1970 - Capitol - Hard Rock, blues rock - Genre : Rock)
Produit par Terry Knight

1- Sin's a Good Man's Brother / 2- Aimless Lady / 3- Nothing Is The Same / 4- Mean Mistreater / 5- Get It Together / 6- I Don't Have to Sing the Blues / 7- Hooked on Love / 8- I'm Your Captain
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (4 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"La synthèse du rock américain en 1970"
François, le 24/09/2020
( mots)

Flint, ça vous parle peut-être. Une ville industrielle du Michigan mise en lumière par Michael Moore dans plusieurs de ses documentaires (dont le très bon Roger and Me) pour montrer les terribles  conséquences de la crise industrielle et l’abandon des pouvoirs publics (et du secteur automobile). Ce passé industriel, et les particularités socio-culturelles de la région, ont permis au Midwest d’être un des territoires les plus riches en ce qui concerne le rock dans les années 1970 : Alice Cooper, Ted Nugent, The Stooges et MC5 … C’est également dans ces Etats centraux qu’a pu percer une scène progressive aux US, alors que peu de groupes ont émergé dans ce style outre-Atlantique. 


On pense à Détroit surtout, s’il s’agit du Michigan, mais Flint ne peut pas être omise dans l’histoire du rock : c’est le berceau d’une des formations les plus importantes du genre, Grand Funk Railroad. 


Trio fondé en 1968, Grand Funk Railroad se démarque par une énergie débordante et un hard-rock incisif qui doit aussi bien aux influences anglaises qu’à des racines purement américaines. Une identité forte qui fait du groupe un incontournable de la culture US quand il s’agit de rock, encore programmé sur les radios actuellement, et dont on mesure peut-être mal le poids, vu d’Europe, où leur succès n’a jamais été aussi fort. Ainsi, leur album de 1969, Grand Funk, célèbre pour sa couleur rouge chatoyante, est disque d’or en moins d’un an. Musicalement, il constituait une révélation, puisque Mark Farner (chant et guitare), Don Brewer (batterie) et Mel Schacher (basse) se plaçaient à l’avant-garde du heavy avec des distorsions très lourdes mais toujours avec des souvenirs blues et psychédéliques. Grand Funk joue fort, il joue aussi longtemps puisque les titres trainent en longueur avec des chorus de guitare à n’en plus finir. 


Closer to Home, leur troisième enfant, est un peu différent. Plus propre, plus précis, moins brut et improvisé. Vous vous laisserez ainsi surprendre par l’introduction acoustique de "Sin’s a Good Man’s Brother", bien que le titre bascule ensuite sur un hard-rock fuzzy au riff dantesque et se termine sur un final étonnant. Mais il y a des touches originales qui sont parsemées, comme le doux et sensuel "Mean Mistreater" dont le chorus de claviers est presque progressif. De même, le groupe se montre à la pointe de l’américanité, en saturant l’américana sur "Aimless Lady" ou en adjoignant des chœurs gospel pour conclure "Hooked on Love" ou "Get It Together". Eh oui, le Michigan c’est également Détroit et Motown ! 


Finalement, et c’est peut-être la clef de leur succès, on apprécie Grand Funk parce que c’est avant tout fun et cool, et vous pardonnerez la trivialité des termes employés mais c’est tout ce qu’évoque, par exemple, le très bon "Nothing Is the Same" ou encore "I Don’t Have to Sing the Blues" qui concurrence sans rougir Creedence Clearwater Revival. Comme eux, ils se posent contre la guerre en cours au Vietnam sur le long "Im Your Captain". Un titre aussi audacieux dans ses paroles que dans sa structure, puisqu’il s’étend sur dix minutes, alternant phases acoustiques, phases solennelles (similaire à du Uriah Heep) et une longue dernière partie qui fait trainer le retour à la maison sur fond orchestral. 


Closer to Home est l’expression d’un groupe plus apaisé, parfois plus subtil, qui n’a pas perdu son goût pour la saturation – en témoignent les très bons titres dans le registre hard-rock  - mais dont certains pourront regretter la perte relative d’agressivité (compensée par la qualité d’écriture). Un chapitre de l’histoire d’une formation haute en couleur qui marqua profondément la décennie. A suivre … 


 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !