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Critique d'album

J.Bernardt


Contigo


(17/05/2024 - Play It Again Sam - Indie Rock Flamboyant - Genre : Rock)
Produit par Jinte Deprez, Tobie Speleman

1- Rio / 2- Taxi / 3- Don't Get me Wrong / 4- Last Waltz / 5- Contigo / 6- Matter Of Time / 7- Mayday Call / 8- Left Bathroom Sink / 9- I'm the Ghost You Forgot / 10- Our Love Was Easy / 11- Free
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Crooner From Courtrai. Balthazar, centre de formation officiel d'un indie-rock en costard, dont J.Bernardt est l'illustre représentant. Subtil et malicieux."
Maxime L, le 28/05/2024
( mots)

Les amateurs de Balthazar ont décidément beaucoup de chance. En plus d’aimer un groupe fichtrement talentueux (qui a su faire une mue habile et soyeuse depuis Fever) ; ils bénéficient, à intervalles plus ou moins réguliers, des escapades en solo des différents musiciens du groupe de Courtrai.


On vous parlait fin 2022 du magnifique Ha ha Heartbreak de Warhaus, projet de Maarten Devoldere (dont l’interêt n’a cessé de croître depuis sa sortie) ; place aujourd’hui à la seconde tête pensante du groupe : “J.Bernardt”, l’alias de Jinte Deprez, deuxième voix de Balthazar, mais aussi guitariste, compositeur et multi-instrumentiste. Son premier album, Running Days en 2017, avait rencontré un vrai succès d’estime, en s’éloignant quelque peu des frontières musicales de Balthazar via des chansons électro-pop très clinquantes. Le voici de retour, 5 ans plus tard, avec Contigo, oeuvre qui explore, tout comme Ha ha Heartbreak, les contours d’une rupture amoureuse.


La première rupture est d’abord musicale. Exit les sonorités électro à la Running Days, et place à une musique bien plus orchestrale, comme l’atteste la formidable “Rio”, et ses violons voluptueux. L’introduction est courte, instrumentale, ornée de quelques choeurs à la beauté désarmante et nous rappelle en cela la solennité des Sand Castle Tapes. On glose souvent sur les intro trop courtes ou les interludes inutiles, "Rio" a ici le mérite de donner le ton : des violons, de la majestuosité et le dandysme qui sied si bien à Deprez. En un mot : la classe.


“Taxi”, par ailleurs premier single de l’album (et déjà un des morceaux de 2024), semble reprendre là où Sand de Balthazar s’est arrêté : basse qui ondule lascivement, lignes de violons orientalisantes, et une fois encore, cette voix de crooner suave, espiègle, et moins nonchalante que celle de son comparse Devoldere (bien malin celui qui réussira à déterminer le plus talentueux des deux). "Taxi" est une franche réussite, de ces morceaux presque immédiats, qui se dandinent entre groove léger et sensualité (à peine) déguisée. Contigo apparait presque baroque par moment, tant un soin particulier est apporté aux orchestrations : toutes fabuleuses et signées Jinte Depretz (aidé en cela par le producteur Tobie Speleman). Prenez en cela “Don’t Get Me Wrong”, titre qui serait presque anodin s’il n’était pas réhaussé de lignes de cordes classieuses (et des cuivres habilement insérés), le tout avec cette science de l’esthétisme qui transpire depuis les débuts de Balthazar.


À l’époque de Running Days, Jinte Deprez définissait sa musique comme de la “Disco qui pleure”. Il n’y a plus grande trace de Disco dans Contigo, mais pour ce qui est des pleurs, on n’en est parfois pas très loin, compte tenu des thématiques abordées (la rupture amoureuse pour ceux qui suivent). “The Last Waltz” est peut-être un cliché ambulant, mais qui débaroule dans une salle de bal majestueuse, en costard trois pièces et souliers vernis impeccables. Au passage, la base rythmique sur cette petite perle est d’une pureté à faire pâlir les amateurs de Khruangbin (quel son de basse là-encore).
Et si le diable se cache dans les détails, il s’y trouve bien au chaud, sous ces nappes de claviers sur le dernier tiers, et qui se laisseront dévoiler pleinement au casque. Une écoute au casque qui vous permettra de prendre toute la mesure de l’équilibre musical global, voluptueux mais jamais grandiloquent (le splendide et Morriconnien “Free”, entre autres), racé mais jamais tape à l’oeil. À ce petit jeu là, et pour filer la métaphore entamée sur notre chronique de Ha ha Heartbreak, un titre comme “I’m The Ghost You Forgot” aurait parfaitement pu être composé par Alex Turner (c’est particulièrement troublant sur l’intro) période The Car (qui écoute encore ce disque d’ailleurs ?), l’humilité et la gomina en moins.


L’album est concis, 39 minutes pour 11 titres, mais outre le fait qu’il s’agit du vrai bon format pour un disque de ce genre, il permet d’éviter toute redite ou remplissage superflu. On peut de prime abord regretter une proximité musicale trop évidente avec le Ha ha Heartbreak de Warhaus (la thématique, les orchestrations), mais je préfère y voir le signe évident de goûts en commun très sûrs, développés au fil de leur complicité dans Balthazar (les deux artistes écrivent des chansons ensemble depuis leurs 16 ans).


Contigo concourt déjà au titre d’album de ce début d’été. Et on a déjà hâte de découvrir ces morceaux sur scène, Jinte Deprez ayant annoncé une tournée à la rentrée ; et dont on ne manquera pas de vous parler ici.


À écouter : "Taxi", "The Last Waltz", "Mayday Call", "Free".

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