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Critique d'album

Judas Priest


Turbo


(14/04/1986 - Columbia - British heavy - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Turbo Lover / 2- Locked In / 3- Private Property / 4- Parental Guidance / 5- Rock You All Around the World / 6- Out in the Cold / 7- Wild Nights, Hot & Crazy Days / 8- Hot for Love / 9- Reckless
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Synth Metal, priez pour nous !"
François, le 17/11/2023
( mots)

Il a fallu attendre 1986 pour que Judas Priest commette l’irréparable, la faute impardonnable, la trahison ultime. Que les Metal Gods vendent leur âme au diable passe encore (c’est même impératif selon certains critères metalliques), mais la brader au big business, à MTV et aux exigences des ondes FM, alors là non ! Certes, ils ont davantage résisté que leurs successeurs issus de la NWOBHM, comme Def Leppard ou Saxon par exemple, mais Iron Maiden et Motörhead n’ont jamais trahi.


Soyons honnêtes. Ce jugement partagé à l’époque et toujours formulé par certains auditeurs est plutôt injuste et sans vouloir absolument réhabiliter Turbo, il s’agit tout de même de nuancer les reproches qui lui sont formulés. En rappelant d’abord que depuis le début des années 1980, Judas Priest avait opéré un tournant plus metallique qui lui avait permis de moderniser son propos en le rendant plus incisif mais également plus mélodique – entendre adapté au public américain, plus nombreux et plus riche. Seulement, c’était fait avec subtilité, sans débauche de claviers kitsch et de refrains glam, permettant aux sublimes Screaming for Vengeance (1982) et Defenders of the Faith (1984) de remporter des triomphes conséquents tout en étant célébrés par les metalheads. Par le maintien de Doug Johnson à l’illustration, on perçoit une certaine continuité sur Turbo qui vient, il est vrai, ajouter les guitares synthés et quelques facilités d’écriture. Cependant, et ce sera ma seconde nuance, Judas Priest n’en fait pas trop et propose un album globalement bon, avec quelques tubes et peu de réelles fautes, ce qui nous incite à ne pas tomber dans le procès injuste sans aller jusqu’aux réhabilitations excessives.


Pour illustrer notre propos, le meilleur exemple est sans surprise "Turbo Lover", un tube qui associe le côté synthétique (et le son de batterie daté 80’s) avec des montées mélodiques et un riffing très proches des albums précédents, ce qui est d’autant plus vrai sur "Reckless", à la mélodie certes accrocheuse mais à la réalisation purement Heavy. L'imparable "Out in the Cold" parvient même à saisir le potentiel épique de ces instruments décriés.


Pour ce qui est de vrais fautes de goût, certains jugeront "Hot for Love" un peu trop marqué par les 80’s (malgré son efficacité indéniable) et "Wild Night, Hot & Crazy Days" comme un mauvais mélange entre AC/DC et ZZ Top période Eliminator. En outre, passé le riff introductif, "Rock You All Around the World" s’avère être un hymne caricatural et en effet, c’est plutôt la facilité dans la composition qu’il conviendrait de reprocher à Judas Priest. Celle de "Locked In" - du Judas Priest pur jus dopé aux guitares synthés et aux très bons soli, de "Parental Guidance" à la mélodie éculée, de "Private Property" au refrain entendu. Le manque d’inspiration est souvent plus regrettable que le trop-plein de synthés. Car on a entendu pire à la même époque, bien pire. 


Nous pouvons par contre regretter l’absence de certains titres, puisque l’album devait être un double avant que l’idée ne soit finalement rejetée, faute à l’air du temps – les pièces les plus Heavy ont été mises de côté au profit des titres plus grands-publics. De ce choix résulta la perte incompréhensible de l’immense slow "Prisoner of Your Eyes", recyclé en bonus sur les rééditions de Screaming for Vengeance.


Du reste, Turbo fut un succès mais le groupe eut peur de s’aliéner sa fanbase originelle. C’est pour les rassurer que Ram It Down sera composé et que Turbo apparut comme une parenthèse alors qu’il était une forme d’aboutissement.


À écouter : "Turbo Lover", "Reckless", "Out in the Cold" 

Commentaires
DanielAR, le 17/11/2023 à 14:32
Si on ne peut pas juger un livre par sa couverture, la pochette ici disqualifie déjà le disque. Ceci dit, comme expliqué (voire démontré) dans la chronique, l'album, sans être génial, vaut mieux que ce qui en a été dit. Il faut savoir l'écouter avec des oreilles orientées eighties (des années qui n'ont pas été les plus géniales pour le rock en général) ...