Les Wampas
Rock'N'Roll Part 9
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1- Christine / 2- Chirac en prison / 3- Danser sur U2 / 4- Quand j'étais psycho / 5- St RéMI / 6- Rimini / 7- Hélicoptère / 8- Patrick / 9- Tokyo Yaki / 10- Seul en Gaspésie / 11- Boogaloo / 12- Johnny / 13- Edimbourg
Après quelques provocations sur le régime des intermittents, ou encore sur l'apparente aversion de Bernard Lenoir pour le punk, on attendait impatiemment le nouvel opus des agitateurs du pâle paysage rock français. Cette fois-ci c'est avec le ronflant "Chirac En Prison" en étendard que la "bande à Didier" nous arrive. C’est dans les vieilles marmites punks que l'on fait les meilleures soupes ; textes idiots hurlés et humour décalé sont donc de retour sur ce Rock'N'Roll Part 9.
Autour de Didier Wampas, sans doute le plus célèbre (et le plus nerveux) des chauffeurs de la RATP, Jean-Michel Lejoux (basse), Philippe Almosnino (guitare), et Nicolas Shauer (batterie) entament toutes guitares dehors "Christine", alors que la voix se perd dans les aigus sur un très punk "Je t’aime bieeeeeeeennnnn" en fin de refrain. Le ton est donné. Suit donc le désormais célèbrement banni des radios "Chirac En Prison", hymne aux accents yéyé ("Hé Hé Héhé Hééé"). Si le son des Wampas est ce qu'il a (presque) toujours été, à savoir une délicate succession de riffs bruyant, on ne peut s'empêcher de penser qu'il faut du génie pour écrire de telles chansons. "Danser sur U2", mais surtout l’explosif "St Rémi" (où l'on apprend, synthétiquement, que sortir avec Kate Moss ne vaut pas un tour au Franprix pour faire la fête toute la nuit) en sont de parfaites illustrations.
L'effet prend donc rapidement : on attend la prochaine attaque de guitare, et l'on écoute avec délectation les élucubrations éructées ("Quand J’Etais Psycho", "Hélicoptère"). Alors certes, nulle révolution musicale ici, mais le temps semble glisser sur l'esprit punk du groupe. La deuxième moitié de l'album est du même acabit. On y parle entre autres de "punks qui vendent des crêpes contre l'avortement" ("Patrick"), de "survoler le Pakistan en écoutant Morrissey" ("Boogaloo"), ou encore d' "écrire une chanson pour Johnny" Hallyday ("Johnny"), ce qui semble au passage troubler le phénomène Didier Wampas.
"Les Wampas ont inventé le rock’n’roll", peut-on lire sur leur site web. C'est très certainement ce décalage, cette absence de prétention à la révolution musicale, qui permet au quatuor d'enchaîner avec leur habituel brio ces contes punks terriblement efficaces. Alors certes, les Wampas font peu ou proue la même chose depuis maintenant une bonne vingtaine d'années (tout de même !). Mais quand c'est bon, qu'y a-t-il de mal à en reprendre une louche ?