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Critique d'album

Madensuyu


D Is Done


(01/11/2008 - Digital Piss Factory - Post-rock / experimental - Genre : Rock)
Produit par

1- woman / 2- fafafafuckin' / 3- write or wrong / 4- OH FRAIL / 5- TiMe / 6- My / 7- Tread on tread light / 8- Little F / 9- D is done
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Concentré d'orfèvrerie post-rock, un album essentiel!"
Didier, le 11/01/2011
( mots)

N’en déplaise aux “grands” penseurs de certaines majors du disque, l’innovation en matière de musique se règle très rarement à coup de budgets marketing ou de fortunes dépensées en studio. Beauté intemporelle du rock, c’est bien souvent au fond de caves humides, de salles de répèt’ douteuses et de concerts anonymes que se révèlent les perles qui façonneront le rock de demain. En soit, le do-it-yourself comme raison de vivre et l’urgence comme moteur de découverte.

En matière d’artisanat, voire d’orfèvrerie, le parcours très atypique du duo belge Madensuyu vaut le détour. Remarqué il y a quelques années déjà via un premier album A Field Between dont on retiendra surtout l’ incroyable simple "Papa Bear" à la charge émotionnelle époustouflante, le duo gantois – composé d’un guitariste et d’un batteur – sort fin 2008 une deuxième galette : l’excellentissime D Is Done. Publié via le micro label Digital Piss Factory (un hommage déguisé à Patti Smith?), l’histoire de ce disque – et on parle ici de l’objet physique - est déjà une anecdote croustillante en soi : les quelques milliers d’exemplaires produits pour le marché belge sont préparés entre amis, à la maison. Pochette lisible uniquement en miroir, le double miroir rendant seul la couverture lisible, le boîtier comprend également une sorte de mini-résistance électrique.  Cette production artisanale à l’ancienne, réglée en l’espace d’un week-end, a fait l’objet d’une vidéo résumant en soi l’esprit du groupe, ou comment créer un objet de collection sans avoir l’air d’y toucher. La simplicité menant à une apparente complexité. Comme le nom du groupe après tout, qui n’est autre que le mot turc pour….eau pétillante.

Mais musicalement, qu'en est-il? La claque! De ces baffes qui arrivent par surprise, là où on les attend le moins. Car la formule guitare/batterie a déjà été largement éculée, pour le meilleur (Gâtechien par exemple) comme pour le pire. Il semble facile de dire que Madensuyu a développé un son particulier et atypique. Sauf qu’ici, il s’agit de tout sauf d’un cliché. La preuve par le jeu des comparaisons. Mises à part quelques influences à signaler du côté de Sonic Youth et du Velvet Underground, difficile de trouver un valeur approchante au son de nos deux Belges. Stijn de Gezelle tire le maximum de sa guitare, oscillant en permanence entre une énergie savamment contenue et une mélancolie hautement contagieuse qui prendrait aux tripes le plus misanthrope des auditeurs. PJ Vervondel à la batterie évolue dans un registre sans cesse varié, bâtissant perpétuellement le mecano sur lesquels viennent se poser les riffs et la voix de de Gezelle. Pas de fioritures inutiles, pas de show, Madensuyu la joue simple et sincère.

Produit par Peter Vermeersch, dont on se souviendra du travail avec dEUS, D Is Done, l’album, sonne comme une longue ballade intemporelle, de "Fafafafuckin’" et sa rythmique tribale qui ne dépareillerait pas au fin fond de l’Afrique au nerveux "Oh Frail", nerveux et plombé, de "Time", morceau à la sensualité délicieusement discrète à "D is Done", le morceau, sussuré comme un terrible secret avant son apogée guitaristique sous forme de catharsis mal contrôlée.

Catalogué post rock faute de mieux, Madensuyu mêle éthique punk et sensibilité industrielle aux grands classiques du rock indé. Une approche que l’on retrouve également en live et qui a vu nos deux compères alterner concerts confidentiels et grandes arènes rock, notamment en première partie de Arno ou de Motorpsycho. Sans plans de carrière, Madensuyu s’est déjà retrouvé à jouer dans les endroits les plus incongrus, du Danemark au Brésil et de la Hongrie à la France. Sans se la jouer rockeurs pros et blasés pour autant. Et en acceptant d'autres projets hors des sentiers battus, comme cette collaboration avec le cinéaste flamand Jan Mast. Quant on vous parlait de spontanéité….

A ce titre, leur récent passage très remarqué aux Transmusicales de Rennes laisse présager d’un accord de distribution de D Is Done dans l’Hexagone. Deux ans après la sortie originale de cet album absolument essentiel, c’est tout le mal qu’on nous souhaite !

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