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Critique d'album

Magnum


The Monster Roars


(14/01/2022 - - Hard Rock, prog AOR - Genre : Rock)
Produit par

1- I Won't Let You Down
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"J’aime les monstres et les terreurs enfantines – Tim Burton "
Daniel, le 25/02/2022
( mots)

Préambule


Naguère encore, les enfants étaient élevés dans une forme très manichéenne de terreur. Les gentils étaient récompensés. Les méchants étaient punis. Bien. Mal. Facile. Epouvantable… 


C’est pourquoi Saint-Nicolas et le Père Noël restent, encore au XXIème siècle, associés à un compagnon maléfique qui porte des noms différents et adopte des costumes plus ou moins horribles en fonction des régions. La pire incarnation de ce double obscur est assurément le Krampus qui hante les nuits de décembre des enfants pas sages en Allemagne, en Autriche ou en Slovénie. 


A chacun son Père Fouettard. Son Hanscrouf. Son Zwarte Piet.


Le Krampus qui figure sur l’artwork de The Monster Roars n’est pas une illustration mais une photo (1). Il faut être très attentif aux détails pour comprendre le subterfuge inversé.


Fin du préambule


Quarante-quatre années. Vingt-deux albums. Et toujours les deux mêmes tauliers aux commandes : Tony Clarkin (1946) à la guitare et Bob Catley (1947) au chant. Ce n’est plus une vie. C’est un sacerdoce.


Leur style n’a jamais vraiment évolué : ça reste depuis toujours du "Pomp Adult Oriented Hard Rock FM".


En 2022, le constat est inévitable : le seul amour que l’on puisse encore porter à Magnum est celui de la nostalgie d’un temps probablement révolu (2). Ecouter leur "nouveau disque" équivaut à retrouver de vieux potes dans la taverne de son adolescence (3). Pour s’étourdir et pour oublier, le temps d’une pinte de trop, la vie qui passe.


Globalement, l’opus part de pensées assez sinistres, sans pour autant prétendre à une conceptualisation. Tony Clarkin dit avoir été inspiré par l’horrifique peinture intitulée "Le Cauchemar" (1781) de l’artiste suisse Johann Füssli. A ne pas accrocher à toutes les cimaises…


La première salve de l’album est pourtant exceptionnelle : "The Monster Roars", "Remember", "All You Believe In" et le single  "I Won’t Let You Down" auraient permis de graver un EP parfait. Pas une note de trop, ni de trop peu. Et des claviers bourrés de lyrisme. 


La suite n’est pas vraiment à la hauteur des "promesses" initiales. Il est plus que probable que Tony Clarkin n’ait plus le souffle suffisant pour composer douze titres (cinquante-huit minutes) d’une qualité égale. Il y a des longueurs et – forcément – quelques habituels petits trucs de bonimenteur qui ne passent plus inaperçus. A ce titre, The Serpent Rings, leur pénultième album, tenait mieux la distance.


Tout le monde sait aujourd’hui que (attention : spoiler !) le lapin n’apparaît pas par magie au milieu du spectacle mais qu’il est caché au fond du chapeau dès l’ouverture du rideau. Et, malgré d’incroyables parties de guitare, des chœurs ouvragés, des lignes de basse pertinentes, l’absence de mystère enlève un peu de sel au spectacle. Comme si l’âge rendait les êtres incapables d’un nouvel émerveillement.


Superbe surprise néanmoins, le faux live "No Steppin’ Stones" est agrémenté d’une magnifique section de cuivres qui fait immanquablement penser aux plus récents travaux en solo de Phil Lanzon, le versatile claviériste de Uriah Heep.


Pour sa part, le délicat "Walk The Silent Hours" rappelle les meilleurs moments du groupe et "Can’t Buy Yourself A Heaven" clôture l’album dans un mode rageur. 


Alors que, par exemple, Saxon parvient à renaître avec conviction de cendres que l’on croyait éteintes de longue date (4), Magnum se contente de nous inviter une fois encore à la taverne "The George". Et, après de joyeuses retrouvailles, on écoute – sans déplaisir – le bonimenteur, tout en se disant qu’on a déjà entendu ces histoires-là quelque part…


Sous la longue table en bois, ignorant le tumulte des verres, des mots, des rires et des bûches qui crépitent dans l’âtre, Patch, le chien noir et blanc de Rodney Matthews, somnole comme au bon vieux temps…


Et ça, c’est bien !


(1) le cliché ahurissant a été pris par Rob Barrow, un jeune photographe anglais (d’une amabilité absolument extraordinaire) spécialisé dans les portraits et les mariages. Le modèle a été maquillé par les bons soins des studios Kelly Odell dont les travaux aventureux et horrifiques méritent d’être soulignés.


(2) un phénomène similaire a été constaté lors de la sortie du dernier Iron Maiden. Il était interdit d’en dire le moindre mal mais personne ne l’a classé dans ses albums de l’année lors des référendums de 2021.


(3) Rodney Matthews a merveilleusement illustré cette ambiance dans une de ses plus belles illustrations sur l’album "On A Storyteller’s Night" dont l’exemplaire dédicacé reste la clé de voûte de la petite collection passionnée du chroniqueur. Un conteur halluciné y tient son étrange auditoire en haleine dans un décor de taverne. Il faudrait une longue vie pour observer à loisir tous les détails de l’œuvre.


(4) Uriah Heep avait réussi le même miracle avec l’excellent Living The Dream en 2018, au même titre que Judas Priest et son merveilleux Firepower, publié la même année…

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