NOFX
The War On Errorism
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1- The Separation of Church and Skate / 2- The Irrationality of Rationality / 3- Franco Un-American / 4- Idiots Are Taking Over / 5- She's Nubs / 6- Mattersville / 7- Decom-poseur / 8- Medio-Core / 9- Anarchy Camp / 10- American Errorist (I Hate Hate Haters) / 11- We Got Two Jealous Agains / 12- 13 Stitches / 13- Re-gaining Unconsciousness / 14- Whoops, I OD'd
Considéré par certains comme une vulgaire bande de clowns alcooliques et amateurs de blagues potaches, NOFX n’a jamais été réellement reconnu pour ses engagements politiques ou ses idées révolutionnaires. Forcément, jusqu’à présent, les sujets de conversation préférés de Fat Mike semblaient être d’un tout autre niveau : potes, défonce et lesbiennes. Rien de choquant venant d’un des rares groupes survivants de la scène punk californienne de la fin des années 80, débuts des années 90, mais pas non plus de quoi leur filer le prix d’intellectuels de l’année. Mais pourtant, il faut croire qu’en ce début des années 2000, quelque chose a fini par germer dans cette grosse tête boursouflée. Après un Pump Up The Valuum mou du genou et formaté comme ce n’est pas permis, les quatre compères semblent avoir enfin décidé de s’exprimer sur la politique de leur pays menée par leur grand (sic) président de l’époque. Et si on peut toujours se demander si cette prise de position n’est pas qu’un moyen de surfer sur la vague contestataire, reconnaissons au moins que Mike, Melvin, Erik et El Hefe ne font pas les choses à moitié.
Rapidement alpagué par le FBI pour un t-shirt à l’effigie de Georges W mentionnant "Not My President", le groupe n’est pas du genre à se laisser intimider. Le mot d’ordre de The War On Errorism est même plutôt clair. "Somewhere in Texas, there is a village without its idiot". Pour leur premier opus sur la structure Fat Wreck Chords, le passage à l’âge adulte est de mise et il est temps de pointer du doigt certains dysfonctionnements : l’ignorance de masse du peuple Américain sur un "Idiots Are Taking Over" balancé toutes cordes en avant, la politique globale du pays sur le tube en puissance "Franco Un-American" ou sur "Re-gaining Unconsciousness" dont les paroles ont dû faire réfléchir les derniers rétracteurs. Mais pas seulement. Fat Mike souhaite également régler ses comptes avec la scène punk actuelle avec l’excellent "The Separation Of Church And Skate" et égratigner au passage certains groupes qui se reconnaîtront dans "Medio-core". L’écriture est d’une rare finesse et, sans non plus se prendre pour Chomsky, le type montre qu’il est tout à fait capable d’aborder certains thèmes sensibles sans dénaturer la force d’impact de NOFX, ni cette capacité à pondre des hymnes punk basés sur l’urgence et les mélodies.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la côte de popularité du groupe ne cesse de croître depuis 1988. Avec The War On Errorism, les types auraient pu être taxés d’opportunistes si les événements qui suivirent ne montraient pas une structure toujours plus engagée avec la sortie des compilations Rock Against Bush volume 1 et 2 suivies de la tournée du même nom. Reste que si le virage pris par le groupe a pu en surprendre certains, cette petite pointe de renouveau n’est vraiment pas pour nous déplaire.