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Critique d'album

Of Montreal


Aureate Gloom


(03/03/2015 - - Pop psychédélique - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Bassem Sabry / 2- Last Rites At The Jane Hotel / 3- Empyrean Abattoir / 4- Aluminum Crown / 5- Virgilian Lots / 6- Monolithic Egress / 7- Apollyon Of Blue Room / 8- Estocadas / 9- Chthonian Dirge For Uruk The Other / 10- Like Ashoka's Inferno Of Memory
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"De bonnes idées ne font pas forcément de bonnes chansons."
Matthew, le 26/03/2015
( mots)

Le rapport entre la critique et les artistes est depuis la nuit des temps plus proche d’une route sinueuse jonchée d’embûches, d’obstacles et de pièges en tous genres qu’un long fleuve tranquille. Mais s’il existe un terrain où créateurs et récepteurs s’accordent sans fausse note, c’est bien celui de la surprise. Le musicien prend parfois un malin plaisir à désarçonner son auditoire en proposant quelque chose de novateur, quitte à essuyer quolibets et moqueries, tandis que l’auditeur aime se faire embarquer dans des contrées inexplorées, dans une forme de masochisme indéfini. A n’en pas douter, ce dernier ne peut qu’expliquer l’envie soudaine d’un critique musical pourtant réticent à toute forme de pop psychédélique ou de rock qui n’a de progressif que le nom de se pencher sur le 13e album (!) d’Of Montreal, formation bigarée et haute en couleurs gravitant autour de la tête pensante Kevin Barnes, chanteur et guitariste débordant d’idées et débordé tout court depuis 20 ans. 


Une telle activité depuis un si grand nombre d’années se paie dans une majorité de cas en dépressions diverses et variées. Kevin Barnes n’y a pas échappé : musiciens interchangeables, tournées marathons, un album tous les deux ans et une difficulté apparente à canaliser toute cette énergie, bref, Of Montreal ressemble parfois plus à un cirque ambulant qu’à un groupe capable de proposer un disque cohérent. Tel est donc le pari d’Aureate Gloom, dernière livraison en date censée lier correctement les dix titres qui la composent. Barnes l’a promis, il est enfin parvenu à se calmer. On le croit volontiers à l’écoute de "Bassem Sabry", irrésistible hymne funk aux guitares entrainantes, puis à celle de "Last Rites At The Jane Hotel" et sa mélodie envoutante. Le garçon ne peut s’y empêcher de glisser un pont quelque peu étranger au morceau, mais nous sommes prêts à lui accorder le bénéfice du doute. Grossière erreur de notre part.


Aux écoutes répétées d’Aureate Gloom, on est légitimement en droit de se demander ce qu’il en serait advenu si Kevin Barnes s’était véritablement laissé aller. Ruptures improbables, envolées punk au milieu d’un marécage de claviers ("Aluminium Crown"), chœurs hauts perchés venant soudainement accompagner une voix plaintive et nasillarde ("Empyrean Abattoir"), instrumental digressif et hors-sujet ("Chthonian Dirge For Uruk the Other") : nous sommes parfois pris d’un tel vertige qu’il en devient difficile de se concentrer. Un morceau comme "Monolithic Egress" symbolise à lui tout seul toutes ces incompréhensions musicales : ca accélère en partant d’on ne sait où pour arriver à une rythmique brutale et soutenue par une pluie de guitares fuzz pour finalement revenir au thème initial plaintif et tordu. Avoir des idées, c’est bien, mais écrire des morceaux cohérents, c’est mieux. Dans ce marasme bordélique, la puissance de "Virgilian Lots" et la subtilité de "Estocadas" laissent plus un sentiment de frustration qu’autre chose quand on voit que le groupe parvient enfin à utiliser son savoir faire instrumental et mélodique pour le mettre au service de la chanson.  


Et c’est peut être ce point qui est au final le plus rageant : les membres d’Of Montreal sont doués, cela ne fait aucun doute. Ils maitrisent parfaitement leur instrument et parviennent à les faire sonner agréablement ensemble. Barnes est un compositeur pétri de talent, c’en est certain. Il possède un grain de voix que beaucoup lui envieraient et une imagination débordante. Mais toutes ces qualités ne suffisent pas à faire un album cohérent, qui ne s’éparpille pas et qui n’effraie pas par sa complexité. Aureate Gloom n’est pas de ceux-là. Mais que les fans se rassurent, ils se délecteront à coup sûr de cette énième galette et pourront, en cas de mauvaise digestion, la vomir sur le critique musical qui n’est définitivement pas friand dans ce genre de sucrerie. C’est dommage, il souhaitait simplement être surpris. Dans le bon sens. 

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