OJM
Under The Thunder
Produit par
1- Everything Can Be Magic / 2- Sixties / 3- I'm Not An American / 4- Stoned Love / 5- Dirty Nights / 6- Lonelyness / 7- Starshine / 8- Give Me Your Money / 9- Spread Me / 10- M.C.I. / 11- Brant B
Si l’année dernière nous avions jeté un coup de projecteur sur la scène stoner italienne avec les excellents Black Rainbows , il était nécessaire de s’appesantir un peu plus sur le cas, tant elle fait preuve d’un activisme dont la France ne peut que s’inspirer. Le nouvel album d’OJM nous en fournit le prétexte idéal. Avec plus d’une décennie d’existence au compteur, ce quatuor fait figure de d’institution nationale dans le domaine, aux côtés d’Ufomammut et de El Thule. Une poignée d’enregistrements confidentiels (dont un split avec les formidables anglais de Gorilla) ont assis leur réputation et les ont conduit à signer sur Go Down Records, un des labels les plus actifs dans le domaine de l’autre côté des Alpes aux côtés de Beard Of Stars, au point de rameuter le MC5 Michael Davis qui se charge ici de la production ainsi que de quelques vocaux (enthousiasmé par le raffut de ses protégés, l’homme a spontanément bondi de sa console de son pour épauler les gaillards derrière le micro).
La pochette de ce quatrième long format est en tous points conforme à son contenu. Un ciel menaçant, une atmosphère lourde et des nuages chargés cueillent l’auditeur sur "Everything Can Be Magic". Puis un déferlement d’électricité crue retentit, et dès lors les potards ne cesseront plus de pointer dans le rouge tant que la galette n’aura pas fini sa course. On entre tête la première dans un maelström volumineux brassant l’attaque frontale d’un Fu Manchu ("Sixties"), les décharges bourrues d’un Hellacopters ("I’m Not American") et le psychédélisme orageux d’un Kyuss ("Starshine"), avec une pointe de heavy rock dopé à la testostérone ("Stoned Love", "Give Me Your Money") pour relever le tout. Ne dénigrant ni la puissance forcenée, ni le groove le plus impétueux, OJM excelle quand il défenestre son boogie chargé à fond les amplis ("Spread Me", "MCI"). Cette galette abrasive s’achève sur "Brant B", ode pachydermique à l’illustre moustachu avec lequel la bande se livra à quelques jams avant de donner naissance à ce disque. Le batteur de Kyuss et le bassiste de MC5, on a connu plus dégueulasse comme parrainage.