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Critique d'album

Preoccupations


Viet Cong


(19/01/2015 - JagJaguwar / Pias - Post punk/ art rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Newspaper Spoons / 2- Pointless Experience / 3- March Of Progress / 4- Bunker Buster / 5- Continental Shelf / 6- Silhouettes / 7- Death
Note de 1/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une lotion biphasée du plus bel effet"
Mathilde, le 18/01/2015
( mots)



Né de la base rythmique de feu Women, Preoccupations avait déjà pointé le bout de son nez en 2013 avec Cassette, EP auto-produit et qui flirtait de façon assez légère avec la pop des années 60. Les canadiens reviennent cette année avec un album éponyme, bien plus dense et violent mais d’une beauté de roman d’anticipation, de nouvelle poétique post apocalyptique.


Le premier titre est introduit par un bruit de tôles que quelqu'un serait en train de pulvériser. Le son est saturé, les voix dissonantes. C’est une angoisse martiale et du genre à faire rappliquer nos tocs et peurs primaires, la claustrophobie en lieu et place. Mais ce bourdonnement fiévreux ne dure qu’un temps et c’est là que se dévoile le talent de Viet Cong : celui de nous enfermer momentanément dans un assourdissement, de nous ensevelir sous des débris, de nous faire presque basculer dans un malaise et de nous tirer de là en vous insufflant une mélodie soulageante et rassérénante. Qui en est d’autant plus belle. Indeed, à la moitié de la chanson, un son clair de synthétiseur adoucit le titre, l’allège progressivement. L’orage est loin. Bientôt "Pointless Experience " fait son entrée math punk arythmique sous le talent du batteur Mike Wallace. Viet Cong c’est de la chimie/de l’alchimie, c’est comme une lotion, un liquide biphasé. D’un côté du math punk (on pense au groupe Pneu), dans toute son identité de rythmes dissociés et de l’autre la voix du chanteur/bassiste Matt Flegel qui renvoie directement à  Echo and The Bunnymen (que le groupe adore), à Brian Eno et ces glorieuses heures de la new wave. Secouez moi bien le tout avec une angoisse mancunienne à l’ultime référence Curtis-ienne et vous obtenez Viet Cong.


Plus loin l'intro de "March of Progress "appartient à la mouvance post rock de sons bruyants mais bien organisé (déjà vu aussi chez NFL3)... puis on passe à une ritournelle classico-Beatlesienne et a une outro de rock-opéra accéléré genre Tommy (encore plus) dopé aux amphèts. De quoi se prendre un sacré coup dans le buffet en l’espace d’un morceau. Le titre le plus accrocheur de l’album est "Continental Shelf", parfaitement cisaillé et toujours soutenu par cet équilibre parfait entre angoisse et soulagement. Les paroles sont bien évidemment anxieuses (la référence de Blade Runner est d’ailleurs dans le groupe souvent citée) sur le refrain :"Check your anxiety/ No need to suffer silently/ Convulsion vibrating/ Being violated", comme divin et si pur qu’il y a de quoi verser sa larmichette. "Silhouette", qui lui succède, est carrément dansant et plus edulcoré que ses prédécesseurs, jusqu’ à nous faire penser au meilleur d’Editors. Le disque est conclu par "Death" qui s’étale en un bon amas de riffs noisy, rattrapés in extremis à la 8ème minute par une asymétrie toute disto dehors et auto-destructrice.


Arrivé au bout, on se dit que c’est un peu à chialer par terre cette histoire (bien que cette expression n'existe pas). Armé de son "post punk labyrinthique", Preoccupations secoue ce début d’année de façon brillante et tellement bien nuancée. Plus qu’une belle surprise, un coup de cœur.

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