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Critique d'album

Queen


News Of The World


(28/10/1977 - EMI - Elektra - Glam Rock - Genre : Rock)
Produit par Queen, Mike Stone

1- We Will Rock You / 2- We Are The Champions / 3- Sheer Heart Attack / 4- All Dead, All Dead / 5- Spread Your Wings / 6- Fight From The Inside / 7- Get Down, Make Love / 8- Sleeping On The Sidewalk / 9- Who Needs You / 10- It's Late / 11- My Melancholy Blues / 12- We Will Rock You (Remix)
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"L'album le plus accessible et le plus équilibré du groupe. Et où une fois encore, les singles sont de vrais trompe-l'oeil."
Maxime L, le 21/12/2018
( mots)

News Of The World est un album difficile à chroniquer, à plus forte raison avec 40 années de recul. 


Difficile à analyser car les 2 premiers "singles" ("We Will Rock You" en face A et "We Are The Champions" face B) issus du disque ont littéralement cannibalisé le reste de l'album, qui du coup est rapidement tombé aux oubliettes pour le grand public.


Ce 6ème album du groupe est pourtant loin d'être anodin, et une fois de plus, le résumer aux deux mastodontes ouvrant l'album serait une grave erreur.


C'est hélas ce que fit une partie du public en 1977 : acheter les singles et s'en contenter. Si "We Will Rock You" et "We are the champions" se vendent comme des petits pains (notamment en France où ils  lanceront pour de bon la carrière de Queen), les ventes de l'album sont elles, toutes relatives pour un groupe de cette dimension.


Y a t il 2 titres de rock plus connus que "We Will Rock You" et "We Are The Champions" par le très grand public (au delà des connaisseurs de rock) ? Évidemment, non. Ces deux titres sont passés à la postérité, dans le domaine public, quelque soit nos goûts musicaux, notre classe sociale, notre environnement ou notre nationalité. Chacun connaît "We Will Rock You" et son rythme, et tout le monde est capable de fredonner "We Are The Champions". On connait même surement ces chansons avant le nom du groupe dans bien des contrées.


Et par conséquent, on connait ces chansons sans connaître l'album duquel elles sont issues.


Ces deux chansons sont loin d'être mauvaises  : Le clapping de "We Will Rock You" est absolument génial, et un gimmick parfait pour le groupe à reproduire en live. En moins de 2 minutes, Queen inventa le stadium-rock. Il allait le sublimer et le rendre international, presque Olympique, dès la piste suivante : "We Are The Champions", son intro au piano, sa tension croissante et son refrain fédérateur.


Si "Bohemian Rhapsody" avait donné 2 ans plus tôt une vraie crédibilité artistique, "We Will Rock You" et "We Are The Champions" allaient faire passer le groupe dans une autre dimension populaire, commerciale, draguant le grand public dans sa largeur la plus totale.


Et il faut bien se l'avouer, 40 ans plus tard, ces deux hymnes deviennent difficilement supportables, notamment "We Are The Champions", repris à tort et à travers, dans la moindre compétition sportive, que ce soit dans des stades olympiques ou dans de vieux gymnases défraîchis et le plus souvent sur de mauvaises sonos.


Ces 2 arbres cachent pourtant une magnifique forêt, variée, foisonnante, et pour la première fois dans la discographie du groupe : moderne.


Si News Of The World est l'album le plus accessible de Queen, il le doit sans doute davantage à sa modernité qu'à ses deux premiers singles. Il y a sans doute moins de folie que sur A Night at The Opera, moins d'expérimentation également, mais cela sert l'homogénéité de l'album et son aspect rock très direct, ainsi qu'une production plus brute qu'à l'accoutumée. Une raison toute simple à cela : Freddie Mercury laissa beaucoup plus de place aux autres membres sur la composition des chansons.


Là où sur les albums précédents, Mercury se taillait la part du lion, il compose pour la première fois moins de chansons que Brian May, qui signe 4 titres (soit un de plus que Mercury). Taylor et Deacon se voient créditer chacun de deux titres, une première également. 


En résulte donc un album moderne, foncièrement plus rock, plus simple aussi, dénué des arrangements baroques et désuets qu'affectionne tout particulièrement Mercury et donc définitivement à part dans la discographie du groupe. 


Différent aussi par sa pochette, une des rares réussies du groupe, où l'on retrouve nos 4 britanniques dessinés façon Science fiction ; idée initiée par le batteur Roger Taylor, grand passionné de SF.


C'est d'ailleurs lui qui ouvre les hostilités après le duo inaugural. Il nous offre un "Sheer heart attack" qui déboule à 300 à l'heure, dans la droite lignée de la mouvance punk de l'époque (nous sommes en 1977). Un titre joué vite, fort, presque motorheadien dans son esprit et son "urgence".


La deuxième chanson signée du batteur, "Fight from the Inside" est à mon sens injustement sous-estimée. Sous son riff aux faux airs de Led Zeppelin (façon "Immigrant Song"), son ambiance presque funk, Taylor nous propose un groove imparable (merci John Deacon, toujours impeccable) qui vaut bien mieux qu'une simple face B.


Comme souvent avec Queen, on alterne titres bruts et ballades plus légères. Le groupe ne déroge pas à la règle sur News Of The World, où May nous propose un "All Dead, All Dead" aérien et lumineux. Un piano-voix (celle de May), simple, direct et franchement réussi. 


C'est d'ailleurs Brian May lui-même qui regrettera plus tard que le groupe ait délaissé un peu le piano dans leurs compositions. Et quand on voit la qualité du piano-voix de Mercury sur "My Melancholy Blues", on ne peut qu'être d'accord avec lui. 


S'il est encore nécessaire de prouver les capacités vocales hors normes de Mercury, il suffira de se pencher sur "My Melancholy Blues" pour en être définitivement convaincu. Freddie Mercury se mue en crooner jazzy et nous livre une démonstration de feeling et de technique vocale dans un blues de très haute volée, avec cette toute petite touche rétro, qui confine au sublime.


Ce disque est jusque là déjà réussi alors que les pièces maîtresses de l'album n'ont même pas été évoquées. Et en attendant de s'y atteler, même les titres supposément plus faibles parviennent à ne pas tourner en rond  : des sonorités caribéennes de "Who Needs You" ? à la très rockabilly "Sleeping On the Side Walk" et son solo de guitare Claptonien , Queen a toujours quelque chose à proposer à l'auditeur.


Mais là où le groupe frappe fort, c'est sur deux titres, très différents et injustement oubliés des playlists  et best-of habituels du groupe. Il s'agit pourtant de classiques immuables pour tous les plus fins connaisseurs du groupe.


Tout d'abord "It's Late", titre rock parfait, chanson à "tiroirs" avec un couplet très hard rock, un premier pont agressif (quelles lignes de basse de Deacon encore une fois...), un second pont presque boogie-rock dans l'esprit (mention spéciale à May dont la Red Special est impossible à reconnaître) et un final épique, pied au plancher de la part des 4 musiciens. C'est à se demander comment ces 6 minutes dantesques ont pu échapper au premier Greatest Hits.


La donne est un peu différente pour "Spread Your Wings", qui fût choisie comme troisième single du groupe en février 1978, mais dont le tort fut de sortir bien après le diptyque "We Will Rock You" et "We are the champions" (sortis en tant que singles en octobre 1977) et qui n'eût pas le succès de ses illustres prédécesseurs. Cette chanson a pourtant une spécificité quasi unique dans toute la longue discographie du groupe : l'absence totale de chœurs.


C'est d'ailleurs assez troublant, voire grisant de constater que lorsque le groupe renonce pour la première fois à sa marque de fabrique (les chœurs donc), il y apparaît d'autant plus sobre, efficace et plus que jamais convaincant. Car "Spread Your Wings" que l'on doit au bassiste John Deacon, est un de ces titres mid-tempo absolument imparable. 


L'intro au piano, Le chant incandescent de Mercury (qui n'a peut être jamais aussi bien chanté), le refrain simple (et si efficace) et l'outro de May font de ce titre un des meilleurs du groupe, très, très loin devant bon nombre de leurs hits des années 80.


Quel dommage que le groupe n'ait pas poussé un peu plus loin cette idée de sobriété et de simplicité.


C'est pour cette raison que ce News Of The World est difficile à chroniquer pour tout amateur de Queen : l'omnipotence des singles de l'époque, l'injuste sort réservé au reste de l'album ; alors que le potentiel y est incroyable (et qui a  très bien vieilli) et surtout ces années 80 qui pointent le bout de leur nez avec leurs gros sabots et leurs synthétiseurs tout aussi envahissants...


Car si le fameux slogan du groupe "No Synthetisers!" était jusque là fièrement brandi sur les pochettes de leurs album, ses jours sont désormais comptés, et ce malgré la réussite artistique évidente de ce News Of The World.


 

Commentaires
Daniel, le 09/04/2022 à 19:33
"News of the World" marque une rupture dans la carrière de Queen. Le groupe entend se démarquer de la patte "Roy Thomas Baker" (et associés), comme il espère aussi se faire "entendre" dans le concert "punk" qui explose en Angleterre. La pochette est une réponse à la presse (ici incarnée par le tabloïd à scandales News of the World) qui a déjà plusieurs fois signifié que Freddy Mercury et sa troupe étaient morts et enterrés. L'utilisation de la couverture d'un roman d'Isaac Asimov n'est pas anodine. C'est l'auteur original, Frank Kelly Freas, qui remanie son travail d'origine pour montrer le groupe détruit par un robot géant sous les yeux affolés d'une foule humaine en fuite. L'image est forte. Pour la petite histoire, le single qui est sorti (comme d'ordinaire chez Queen) avant l'album présentait des versions différentes selon les pays. Dans ma lointaine contrée, "We Are The Champions" figurait en face A, contrairement au single sorti en France. "My Melancholy Blues" reste un de mes titres préférés de Mercury. C'est la lecture de la très belle chronique qui m'y a fait penser de nouveau...
Lulu, le 22/12/2018 à 09:29
Queen a sorti un coffret regroupant tous leurs albums en CD ? S'il y a certains groupes qui méritent qu'on achète l'intégrale, ils en font partie à coup sur.