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Critique d'album

Radiohead


In Rainbows


(10/10/2007 - Radiohead - Rock alternatif - Genre : Rock)
Produit par Nigel Godrich

1- 15 Step / 2- Bodysnatchers / 3- Nude / 4- Weird Fishes/Arpeggi / 5- All I Need / 6- Faust Arp / 7- Reckoner / 8- House of Cards / 9- Jigsaw Falling into Place / 10- Videotape
Note de 4.5/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Radiohead vous manque, et tout est dépeuplé..."
Florent, le 16/10/2007
( mots)

Quatre années. Quatre longues années sont donc passées depuis Hail to the thief avant que Radiohead ne se décide enfin à sortir son septième album. Après une attente interminable et de nombreuses péripéties (production, label, enregistrement, rumeurs en tous genre), le groupe d’Oxford annonçait il y a peu la sortie d’In rainbows pour cette fin 2007.

Bien entendu, la sortie d’un album de Radiohead ne passe jamais inaperçue et est bien souvent analysée sous toutes ses coutures. Il en est ainsi depuis un petit moment maintenant et le groupe était attendu au tournant. Radiohead n’étant plus sous contrat avec EMI, on se demandait bien à quelle sauce serait cuisiné cet album… Le groupe donnera une réponse assez incroyable et quasi inédite.

In rainbows s’articule en deux parties : une sortie numérique prévue en octobre 2007 et une sortie en discbox (prévue pour décembre), une édition limitée regroupant le cd de l’album auquel s’ajoutent un second cd d’inédits ainsi que deux maxi vinyles et un livre avec artwork et paroles des chansons. La nouveauté vient déjà du fait que Radiohead s’auto-diffuse, mais aussi et surtout, par le fait que le groupe propose sa musique pour un prix libre. L’internaute est seul décideur du prix qu’il veut mettre dans cet album mp3. Quasi-révolutionnaire donc, et très agaçant pour beaucoup de gens en liaison directe avec le système marketing actuel, ainsi que pour d’autres aigris et jaloux en tous genres. Certes, Radiohead est un des seuls groupes à pouvoir se permettre ce genre d’opération sans prendre des risques inconsidérés, mais il fallait le tenter et offrir quelque chose de pertinent et d’intéressant tant sur la forme que sur le fond musical. Ce qui est sûr c’est que le combo fait parler de lui un peu partout par cette opération. Drôle de publicité.

Musicalement, cet actuel recueil de mp3 de plus de quarante minutes se laisse savourer avec le plus grand plaisir. Radiohead allie donc le fond et la forme, en nous offrant un album très émouvant, très concis et bien plus homogène et abouti que le précédent opus. On en retrouve des caractéristiques semblables, même si les machines sont certainement moins en première ligne qu’auparavant. Les morceaux se retrouvent quelque part à mi-chemin entre OK Computer et Hail to the thief, donc. Un album simple mais très loin d’être simpliste.

Les deux première pièces sont certainement les plus bidouillées et les plus électro de l’abum. Des arrangements à gogo, des éléments ajoutés de ci de là comme ces éléments rythmiques sonnant très Kid A, ou bien ces étonnants rires d’enfants sur l’ouverture "15 step". Du Radiohead pure souche en entrée, avec "Bodysnatchers" qui évoque autant Pablo Honey par le chant, que la chanson "2+2=5" par le joyeux foutraque sonore un brin crado. Et quand le titre s’apaise et s’envole avec des guitares new wave et la voix de Yorke, le tout prend encore plus de consistance émotionnellement parlant. La fin du morceau montre que Thom Yorke sait toujours être possédé par sa musique. Les paroles évoquent le mal être et l’incompréhension face au monde environnant. Une sorte de leitmotiv chez Radiohead. Mais peu importe…

Comme très souvent chez nos amis Britons, les fans connaissaient déjà plus ou moins les pièces de l’album car toutes déjà jouées en concert par le groupe ces dernières années. Concernant "Nude", c’est dans le plus que l’on se trouve. Si ce morceau est fabuleux, il n’en est pas moins bougrement connu et ce depuis un bon moment (la tournée post OK computer pour être précis, joué sous le nom de "Big ideas"). Pourtant Radiohead est parvenu à sublimer le morceau dans une version dépouillée (basse, batterie, voix) mettant en avant une mélodie et une voix hallucinantes. La fin avec ces voix en écho et ces effets de cordes est réellement troublante. Cette voix, toujours cette voix, et ce perfectionnisme musical, où le moindre détail compte et est travaillé et retravaillé. Pas de doute nous avons ici à faire à un grand disque.

"Weird fishes" est également une pièce assez connue des aficionados du groupe, car souvent jouée en live (sous le nom d’"Arpeggi") et ce quasiment à chaque fois de façon différente. Phil Selway joue le rôle de métronome tout au long de l’album et son travail est primordial. "Nude", "Weird fishes" et "All I need" forment une sorte de trio magique mettant parfaitement en valeur sa rythmique quasi parfaite, car très précise et envoûtante. Dans "Weird fishes", bon nombre d’instruments se font la part belle. Le rythme et les bidouillages varient tout au long de ces 5 minutes assez expérimentales, et la fin du morceau nous enfonce petit à petit dans des profondeurs nocturnes finalement assez rassurantes.

Le voyage continue par la petite pépite "All I need", où la voix de Thom Yorke s’allie encore parfaitement à la basse, après une intro glaçante. Les glissements électroniques se mêlent à merveille aux sons de tintements de cloches, de cymbale, et au doublage étonnant de la batterie par une sorte de beat box vocale discrète. La fin oppressante et le texte assez sombre confirment bien le fil directeur de l’album. Difficile de ne pas se laisser conquérir par une certaine joie induite, totalement indescriptible à l’écoute de l’album (et plus particulièrement de ces morceaux). A vous donner des frissons…

"Faust arp", morceau court (2 minutes), apaisé et doux met en avant des guitares folk et des arrangements de cordes (violons, violoncelles). La double voix est particulièrement réussie dans cette seule véritable pièce inédite d’In rainbows. On retrouve aussi des arrangements de cordes dans "Reckoner", que l’on devine aisément comme datant des tournées post Kid A-Amnesiac, de par sa conception et sa rythmique particulière. La voix aiguë de Yorke se faufile entre les boucles électro et le tout se termine en écho sur une fin très réussie.

"House of cards" est une douceur typique radioheadienne. Sur un petit rythme encore génial, les plaintes et le chant de Thom Yorke serpentent joliment. On se rend compte qu’aucune pièce n’est ratée ou décevante: pas de bât qui blesse. "Jigsaw falling into place" est une pièce plus cadencée et rapide, et peut-être un peu plus en phase avec l’époque The Bends (tension, chœurs, sonorités). La maîtrise vocale de notre lutin britannique est encore étonnante et tout le groupe excelle. On attend que le tout parte dans une explosion rock ; explosion qui n’arrivera jamais, le groupe s’amusant à garder cette tension intacte sans jamais en perdre le contrôle.

Et puis "Videotape", pièce finale, qui démarre aussi simplement et tendrement que "Like spinning plates" version live, avant de s’ouvrir dans une ambiance évolutive rappelant la clôture de Kid A. Le rideau tombe sur la scène. En attendant le second acte, on se délecte en écoutant et réécoutant l’album et en découvrant à chaque nouvelle écoute des petits détails sonores. Chaque passage d’In rainbows est un plaisir : Radiohead aborde toujours en même temps la beauté et la tristesse, le plaisir et le désespoir. La rythmique finale progressive suggère la marche d’un train. On n’en connaît pas encore la destination. Pourtant, on se dit que le voyage est somptueux. Au travers de paysages aussi dépouillés et vierges que somptueux, on navigue dans une ambiance à couper le souffle, comme ébloui par les couleurs de ce génial arc-en-ciel musical.

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