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Critique d'album

Rancid


Rancid


(01/08/2000 - Hellcat Records - Punk rock - Genre : Ska / Punk)
Produit par

1- Don Giovanni / 2- Disgruntled / 3- It's Quite Alright / 4- Let Me Go / 5- I Am Forever / 6- Poison / 7- Loki / 8- Blackhawk Down / 9- Rwanda / 10- Corruption / 11- Antennas / 12- Rattlesnake / 13- Not To Regret / 14- Radio Havana / 15- Axiom / 16- Black Derby Jacket / 17- Meteor of War / 18- Dead Bodies / 19- Rigged On A Fix / 20- Young Al Capone / 21- Reconciliation / 22- GGF
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Rancid "2000" ou le voyage aux sources du punk"
Didier, le 28/12/2010
( mots)

A l’aube du nouveau millénaire, quoi de mieux que de s’offrir un nouveau départ ? Faisant fi d’éventuelles bonnes résolutions, Rancid marque le coup avec ce cinquième album (éponyme comme le premier effort du groupe et par conséquent souvent surnommé Rancid 5 pour des raisons évidentes ou Rancid 2000 en référence à son année de sortie) et nous offre un voyage dans le temps sous forme de retour aux sources du punk.

Car punk, cet album l’est sur toute la ligne. Un bon son bien crade qui ravira les keupons de la première heure : lourd, gras et frénétique. Avec cette nouvelle galette flanquée d’un drapeau pirate en couverture et d’un livret DIY très 80's qui évoque Black Flag ou SSD, le quatuor prend une fois encore son monde à contrepied. Si And Here Come The Wolves, truffé d’hymnes fédérateurs et construit sur un punk mélodique finalement assez accessible au grand public, avait permis aux Californiens de conquérir bon nombre de nouveaux fans, Life Won’t Wait en avait déjà surpris plus d’un par son approche mêlant allégrement influences ska et jazz. Que dire alors de ce nouvel opus qui traîne plus du côté des grandes références hardcore des années 80 comme Minor Threat ou les Bad Brains, voire fricote allègrement avec des références punk britanniques comme Sham 69 ou les Cockney Rejects?
 

A la première écoute, une seule impression possible : le chaos. Car Rancid (2000) s’affirme comme un contre-break total, même pour le fan de la première heure. Deux ans après avoir déjà laissé certains amateurs sur le carreau, il fallait oser. Rancid l’a fait. Certes, le groupe avait déjà certains antécédents en termes de punk carré, notamment avec certains morceaux assez rugueux sur Let's Go et sur Rancid (1), mais rien ne laissait présager la déferlante de rage contenue dans Rancid 2000. L’album démarre de manière tonitruante avec "Don Giovanni". Pas l’opéra en italien, mais tout simplement 35 (!) secondes de concentré punk jouées à une vitesse qui ferait mourir d’envie les meilleurs pilotes de Formule 1. Rien de fantastique en soi à la première écoute, si ce n’est que le morceau annonce clairement à l’auditeur curieux ce à quoi celui-ci s’expose. On vous aura prévenu, semble brailler Lars Fredericksen! "Don Giovanni" à peine terminé, voici "Disgruntled". 25 secondes de plus au compteur et les tympans commencent déjà à souffrir. Auditeur KO en moins de deux minutes, qui dit mieux?

Il serait fastidieux et finalement fort peu utile d’énumérer ici les 22 morceaux de Rancid (2000), expédiés en seulement 40 minutes. Vite et bien s’avère être le seul modus operandi du groupe. Mis à part quelques rares passages un peu plus légers comme "Let Go" ou "Radio Havana", l’album se profile très rapidement comme un intense concentré de punk hardcore old school rapide et abrasif. Les références au ska et au dub, très présentes par le passé, semblent ici remisées au placard. On retiendra néanmoins, entre autres, "Poison" et son chœur directement mémorisable, "Black Hawk Down" très pêchu et de loin le meilleur titre des 22, "Rwanda" et sa rythmique décalée, ou encore "Rattlesnake" lancé par un riff nerveux et emmené par un excellent Tim Armstrong dont le vocabulaire n’est toujours pas près d’en faire le gendre idéal.

On notera également "Axiom", morceau partiellement instrumental ponctué d’un superbe solo qui n’est pas sans évoquer "Maxwell Murder" un des titres les plus populaires du groupe. Quelques morceaux plus faibles traînent également çà et là, comme le passable "Reconciliation" ou l’imbuvable "Meteor of War" qui sonnent franchement bâclés.

A l’heure du bilan, le bon bulletin est pour Matt Freeman qui, pour la première fois peut-être de l’histoire du groupe, atteint des sommets d’habileté à la basse en assommant son monde par sa rythmique omniprésente. Tim Armstrong est réellement percutant et Lars Fredericksen, pourtant débordé à l’époque par son travail de production avec les Dropkick Murphys et la tournée de son autre projet Lars Fredericksen & The Bastard n'a jamais paru aussi en forme et en colère qu’ici. Tout au long de ces 40 minutes de débauche d’énergie, nos trois larrons se relaient au chant, quitte à y aller à trois en même temps si nécessaire, comme sur l’excellentissime "Corruption", qui sonne comme un véritable appel à l’insurrection. On plaint surtout l’ami Brett Reed qui assume avec brio à la batterie mais a sans doute vu son espérance de vie sérieusement raccourcie après un tel effort.

Conçu en famille en quelques jours seulement, Rancid (2000) est produit par Brett Gurevitz, grand ponte d’Epitaph Records et chanteur de Bad Religion, et sort sur Hellcat Records, le label de Tim Armstrong himself. Pas de promotion, pas d’interview, le quatuor se contente d’allumer la mèche de ce qui va s’avérer une grosse explosion. Quand on vous parlait de retour aux sources…

Au final, Rancid (2000) s’avère certes être une perle pour les puristes, mais reste difficile d’accès et ne démontrera son potentiel complet qu’entre les oreilles d’un public averti. On est loin ici des clichés sur le punk rock californien popularisés par certains groupes comme Blink 182, Green Day ou The Offspring. Brut de décoffrage, profilé au premier abord comme une énorme masse de bruit sans queue ni tête, Rancid (2000) n’en reste pas moins un disque marquant pour un groupe qui prouve une fois encore son incroyable capacité à se remettre perpétuellement en question. Un album dur, qui suinte la colère, au tempo très, voire trop, élevé. Marquant donc, par sa volonté d’aller à l’encontre de tout ce qu’était devenu le punk rock californien, voire américain, de l’époque.

On conseillera néanmoins toujours And Out Come The Wolves, album marquant des 90's, comme introduction à l’univers déjanté du quatuor californien. Si, par contre, Rancid vous est déjà familier, un seul conseil : foncez !

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