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Critique d'album

Riverside


Out of Myself


(21/09/2004 - Laser's Edge - Rock Progressif / New Prog - Genre : Rock)
Produit par

1- The Same River / 2- Out of Myself / 3- I Believe / 4- Reality Dream / 5- Loose Heart / 6- Reality Dream II / 7- In Two Minds / 8- The Curtain Falls / 9- OK
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Il y a 20 ans, Hold-up polonais sur la scène New Prog"
Quentin, le 11/01/2024
( mots)

Il y a près de vingt ans, le 15 décembre 2003, sortait le premier album de Riverside, petite bombe lancée dans le milieu New Prog depuis la Pologne éclipsant progressivement les groupes historiques Quidam, Satellite et Collage qui officiaient dans ce pays depuis le milieu des années 1990.


Si les différents projets musicaux de Mariusz Duda jouissent aujourd'hui d'une belle notoriété avec une figure de frontman parfaitement endossée et reconnue par tous, Riverside est avant tout un groupe fondé par Piotr Grudziski et Piotr Kozieradzki, deux musiciens œuvrant dans des groupes de Death Metal au début des années 2000. Ces derniers s'aperçoivent qu'ils partagent des goûts communs en matière de rock progressif et décident de s'atteler à la création d'un nouveau groupe accompagné de Jacek Melnicki aux claviers, ce dernier possédant un petit studio pour leur permettre d'enregistrer des démos. Mariusz Duda, multi-instrumentiste et vocaliste du groupe Xanadu, accepte également de répéter avec eux à la fin de l'année 2001 à la demande de Jacek, finalement remplacé par Michal Lapaj. Le groupe ainsi constitué joue sur différentes petites scènes de la capitale polonaise et enregistre son premier album, Out of Myself, publié en Pologne à la fin de l'année 2003. Le succès de l'album dans son pays natal amène finalement le label américain Laser's Edge à les signer en 2004 avec à la clé un nouvel artwork réalisé par Travis Smith (Opeth, Anathema, et Devin Townsend) qui retranscrit bien les thématiques abordées sur cet opus telles que les troubles de la santé mentale et la recherche de soi-même.


N'ayant pas encore complètement trouvé son style, ce premier album oscille et fait le lien entre la scène néoprogressive, qui constitue à l'époque une de leurs principales influences (Marillion en tête), et le renouveau en cours de la scène new prog au début des années 2000 avec l'incorporation d'éléments issus du métal dans le sillage de Porcupine Tree. Bien loin de n'être qu'un ersatz ou une pâle copie, Riverside s'inspire de ses modèles mais parvient à décliner une palette musicale propre, magnifiée par le chant unique de Mariusz Duda. Ce dernier est certainement l'un des plus grands interprètes masculins de la scène prog actuelle, capable de transmettre une flopée d'émotions par le seul positionnement de sa voix, à la fois chaleureuse et mélancolique, grondante d'énergie ou fragilisée par la douleur. L'une des autres grandes qualités du groupe, c'est sa capacité à aligner des plans musicaux aux ambiances très diversifiées (atmosphériques, métalliques, puis, plus tard dans leur discographie, popisantes ou new wave) avec toujours une grande cohérence et fluidité dans leur articulation.


Le titre d'ouverture, "The Same River" devenu l'un des grands classiques du groupe, synthétise parfaitement cette capacité à enchaîner les séquences avec un naturel déconcertant : une première partie très planante construite sur la base d'un motif répétitif hypnotisant est finalement résolue par la délivrance d'un solo de guitare aérien, avant qu'une seconde séquence introduise le chant voilé de Duda, posé sur une ligne de basse au groove énorme. Le titre avance ainsi avant de se clôturer sur une troisième partie de pure beauté où résonne une nouvelle la guitare élégiaque de Piotr Grudziski.


Passé ce morceau de bravoure introductif, le disque collectionne les ambiances oppressantes évoquant l'esprit malade d'un homme qui peine à se remettre d'une grave dépression nerveuse. Riverside est ainsi dès son album fondateur résolument tourné vers la tristesse et la mélancolie, particulièrement palpables dans un "Loose Heart" poignant et rageur ou sur le long développement atmosphérique de "The Curtain Falls" où Piotr Grudziski fait une nouvelle fois pleurer son instrument.


Duda imprime également sa marque dès ce premier album sur les compositions du groupe avec une ligne de basse rebondissante qui sert le titre éponyme accompagné par une cavalcade de claviers et de riffs saturés ou en apposant sa voix éplorée sur des ballades acoustiques qui vous nouent la gorge, à l'instar d'un "Ok" tout en retenue ou de "I Believe", dont la douceur onirique rappelle les plus belles réussites du groupe Anathema, auteur la même année de l'excellent A Natural Disaster. Les ressemblances avec les premiers Porcupine Tree sont évidemment assez frappantes à l'image d'un "Reality Dream" qui n'aurait pas dépareillé sur Signify avec son ambiance sombre portée par des couleurs de synthé angoissantes et ses passages planants troublés par la prédominance de soli de guitares déliés. Un titre comme "In Two Minds" évoque également le talent mélodique de Steven Wilson capable d’enquiller des ballades imparables dont l'air se grave irrémédiablement dans votre esprit.


On retiendra ainsi de ce Out of Myself inaugural une couleur musicale parfaitement maîtrisée à défaut d'être complètement originale car construite en terrain connu autour d'une filiation progressive bien identifiée. Se parant déjà sur ce premier album d'une sensibilité mélancolique et d'une finesse d’interprétation spectaculaire, Riverside pose ainsi la première pierre d'une carrière exemplaire.

Commentaires
Spirit, le 11/01/2024 à 18:54
Mon préféré, même si le morceau titre, I Believe et OK sont un peu en-dessous du reste ou manquent peut-être un peu de consistance. Coup de cœur pour Loose Heart, In Two Minds et The Curtain Falls.
Yessongs, le 11/01/2024 à 14:29
Superbe album très mélodique.