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Critique d'album

Riverside


Rapid Eye Movement


(09/10/2007 - Inside Out - Rock Progressif / New Prog - Genre : Rock)
Produit par

1- Beyond The Eyelids / 2- Rainbow Box / 3- 02 Panic Room / 4- Schizophrenic Prayer / 5- Parasomnia / 6- Through The Other Side / 7- Embryonic / 8- Cybernetic Pillow / 9- Ultimate Trip
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Dernier acte de sa trilogie fondatrice, Riverside revient à un son plus équilibré sans vraiment parvenir à se renouveler"
Quentin, le 19/01/2024
( mots)

Dernier volet de la trilogie inaugurée par Out of Myself, Rapid Eye Movement fait souvent figure de mal-aimé parmi les critiques. La faute, semble-t-il, à une certaine redondance dans le style et des compositions moins percutantes comparativement aux deux premiers opus. On sent en effet que les Polonais, tout en présentant une synthèse musicale de leurs précédentes inspirations, sont allés au bout de leur formule métal progressive atmosphérique.


Après les incursions réussies de Second Life Syndrome vers le métal, ce troisième album revient à un son plus équilibré pour proposer l'ultime voyage introspectif de notre personnage tourmenté à la David Lynch. Sur cet opus, les Polonais ont attaché une attention particulière à la production et aux arrangements avec de nombreux éléments électroniques, nappes vaporeuses de claviers et voix qui se perdent en échos afin d'entretenir cette impression d’ambiguïté entre rêve et réalité. En contrepartie, les passages instrumentaux et en particulier les soli de Piotr Grudzinski ont été écourtés, laissant davantage de place à la guitare acoustique.


L'album est découpé en deux parties, Fearless et Fearland, concepts déjà évoqués dans les paroles de Second Life Syndrome. La première partie concentre davantage de riffs métalliques, à l'instar d'un "Beyond the Eyelids" parfaitement calibré pour ouvrir les hostilités avec sa ligne de basse épatante et sa succession de riffs savamment élaborés sur lesquels se déploient des claviers à la teneur onirique et inquiétante. C'est bien une nouvelle fois à la bande de Wilson que l'on pense à l'écoute du versant le plus métal de Riverside, emporté par l'efficacité rythmique de "Rainbow Box" et les circonvolutions mélodiques de "Cybernetic Pillow" à la six-cordes avec un Piotr Grudzi?ski dans ses grandes œuvres, précis et sensible.


Si les Polonais font preuve d'un savoir-faire certain pour enquiller des titres de métal atmosphérique à la fois techniques et mélodiques, ils ne se perdent jamais dans une débauche instrumentale qui dessert nombre de groupes œuvrant dans cette catégorie. La prédominance des lignes de basse, instrument souvent relégué dans le métal, est également remarquable. Cette dernière constitue la ligne de tension qui alimente ce sentiment d'angoisse claustrophobique presque toolien dans le titre central "Parasomnia". Pièce maîtresse de l'album, ce titre expose le dédoublement de personnalité du protagoniste central avec ses ruptures rythmiques et mélodiques qui alternent entre lourdeur lancinante et légèreté lumineuse sans jamais nuire à l'unité et la cohérence de l'ensemble.


Riverside excelle ainsi toujours autant dans les variations d'ambiances, comme en témoigne le passage d'une ligne de basse lancinante et poisseuse sur "02 Panic Room" à une fin de morceau somptueuse où Mariusz Duda impressionne par la pureté de son chant sur un accompagnement de piano et d'arpèges délicats. Le chanteur polonais habille chaque prestation vocale de son charisme, aussi bien dans ses accès de hargne que lors des moments plus calmes. Il est envoûtant sur les sonorités orientalisantes et presque tribales de "Schizophrenic Prayer", titre que n'auraient pas renié leurs compatriotes de Lion Shepherd. Il sublime également le planant et très dépouillé "Embryonic" avec une émotion qui rappelle le chant de Vincent Cavanagh d'Anathema et s'aventure du côté des pérégrinations boisées de Jonathan Hulten sur "Through the Other Side". Ce dernier morceau sera d'ailleurs par la suite choisi par le groupe pour rendre hommage à leur guitariste disparu après le décès de Piotr Grudzinski.


Au regard de toutes ces appréciations positives, quel dommage que le groupe signe un épique de 13 minutes relativement décevant pour conclure cet album. Sans totalement démériter grâce à un riff introductif assez accrocheur et des transitions léchées, "Ultimate Trip" ne surprend jamais vraiment dans sa construction et ne tient pas la comparaison avec les autres mastodontes déjà composés par le groupe, qu'il s'agisse de "The Same River", "Second Life Syndrom" ou "Dance with the Shadows ". Le développement instrumental s'avère un peu trop téléphoné au regard des productions habituelles du groupe et manque d'un motif mélodique central mémorable ou du refrain scotchant qui ferait mouche. En somme, Riverside semble atteindre à la fin de cette trilogie ses limites en termes d'inspiration, de quoi expliquer en partie le relatif désamour porté à cet album qui souffre en plus de la sortie la même année du magnum opus de l'arbre porc-épic, Fear of a Blank Planet.


Adepte de nouveaux challenges, Mariusz Duda va opérer avec sa troupe un nouveau changement de cap sur l'album suivant, Anno Domini High Definition, mettant au premier plan un son plus moderne, nerveux et agressif. Les trois premiers albums des Polonais restent cependant extrêmement qualitatifs et parmi les plus remarquables qui ont jalonné la scène métal progressive particulièrement riche des années 2010.


 

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