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Critique d'album

Shearwater


Animal Joy


(14/02/2012 - Sub Pop - Indie-Folk - Genre : Rock)
Produit par

1- Animal Life / 2- Breaking The Yearlings / 3- Dread Sovereign / 4- You As You Were / 5- Insolence / 6- Immaculate / 7- Open Your Houses / 8- Run The Banner Down / 9- Pushing The River / 10- Believing Makes It Easy / 11- Star Of The Age
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Une révolution complète : un tour sur soi-même à 360°"
Kevin, le 27/02/2012
( mots)

L'envie de changement, ça peut prendre à tout le monde. Arrivé au bout de leur trilogie (Palo Santo - Rook - The Golden Archipelago) homérique, Shearwater veut repartir d'un élan nouveau. Alors la bande extraite de Okkervil River signe un transfert remarqué en gonflant les rangs du PSG de la pop US : le label Sub Pop, un peu pour faire table rase du passé et produire un son totalement inédit. Le groupe avait en ce sens promis lors de l'entrée en studio un album en forme de transition vers autre chose, vers un nouvel univers. Après tout, Shearwater a toujours été un groupe aventureux, ne reculant derrière aucune expérimentation pour tisser cette folk onirique et gros-bras à la fois. C'est d'ailleurs ce qui avait rebuté nombre d'impies sur leur dernier album, réceptacle foutraque aussi brillant que franchement emmerdant. Les Texans sont habituellement généreux en surprises et celle de Animal Joy est de taille.

En effet, leur septième album ne comporte absolument aucune excentricité, aucune préciosité, aucune virée en dehors des sentiers battus. Et celle-là, personne ne l'avait vu venir. Attention, je ne dis pas que cet Animal Joy est vide de bonnes idées, ou que l'identité du groupe s'est évaporée comme neige au soleil, bien au contraire. Mais Shearwater a fait du Shearwater qui n'innove pas ; bien que faire du Shearwater en soi, c'est déjà avoir une sacrée dose d'inspiration sous le capot. Finies les envolées lyriques, les expérimentations prog, les sensibilités rococos, place à un son robuste, un basse-batterie des familles et de la broderie autour. Et le plus étonnant là-dedans, c'est qu'au final, ça ne change pas grand chose. La musique est toujours aussi facilement reconnaissable car l'élément principal est inamovible. Jonathan Meiburg, chanteur fantaisiste à la voix élastique, baroque et chaude imprime toujours sa marque avec autant de despotisme. On peut mettre tout les coups de fûts en fond de ligne que l'on veut, quand Meiburg chante, on n'écoute que lui. Et ça fait dix ans que ça dure. 

C'est donc une version un poil plus simpliste de la trilogie sus-nommée qui nous est livrée ici, mais aussi un retour en arrière vers les premiers albums du groupe, Winged Life en tête. Les expérimentations sont presque aux abonnées absentes et on retrouve les fondamentaux clairs de la folk et du rock. Car si chacun des récents albums du groupe s'accordait un unique moment franchement rentre-dedans (souvenez-vous de l'écolo-punk totalement génial "Century Eyes" sur Rook) rien ne pouvait laisser supposer cet "Immaculate", totalement binaire et tracé en ligne droite, sans dentelle pour adoucir. Le single "Breaking The Yearlings" entre également dans cette catégorie, lourd et molesté par une rythmique au couteau et dans lequel Meiburg se contient tout du long pour lui conférer une force bestiale et sauvage. Il est vrai que l'animalité s'invite tout au long de l'album. Dans la poésie d'abord, Meiburg n'hésitant pas à entrer en empathie avec les bêtes et dans ce caractère brut de la musique. Brut car entier et profondément intérieur, mais sans jamais être subversif, comme sur un "Dread Sovereign" à la production toujours trop propre pour soulever les foules. Idem pour un "Open Your Houses", doté d'une mélodie et d'arrangements riches, mais à l'ECG plat comme la Belgique malgré les efforts d'une batterie courageuse. 

Mais c'est finalement quand Shearwater ne force pas sa nature un tantinet précieuse que le groupe est le plus à l'aise. "Run The Banner Down" coule en toute fluidité sur des arpèges en cascade et "Believing Makes It Easy" se la joue aérien et théâtre idoine des entrelacs entre la voix de tête de Meiburg et une mélodie simple et touchante. Cet Animal Joy est en fin de compte un petit paradoxe à lui tout seul. Un album en guise de transition, du propre aveu du groupe, où finalement la seule chose à avoir muté est ce muscle bestial, cette légère envie d'en découdre. Shearwater n'a pas tant changé, juste aménagé plus de place pour des structures rock d'habitude cantonnées à un rôle de figurant. Et c'est pas plus mal, tout ce qu'on aime chez eux est là, des moments franchement épiques ("You As You Were") et des plages d'ennui ("Insolence") qui se succèdent le plus naturellement du monde.

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