Sumerlands
Dreamkiller
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1- Twilight Points The Way / 2- Heavens Above / 3- Dreamkiller / 4- Night Ride / 5- Edge Of The Knife / 6- Force Of A Storm / 7- The Savior's Lie / 8- Death To Mercy
En 2016, Sumerlands était apparu sur la scène Heavy revival avec un album fondateur qui l’avait propulsé dans le cercle des formations à suivre, celles auxquelles il est prêté un avenir radieux dans la mesure où les futures productions sauraient répondre aux promesses des premiers débuts. Le combo de Philadelphie partage ses membres avec Eternal Champion qui, la même année, avait également irradié le public de ses lumières metalliques.
Et puis, silence, plus rien, ciao, dodo.
Jusqu’en 2022, quand le groupe décide de dévoiler Dreamkiller, deux ans après la sortie du second opus d’Eternal Champion (Ravening Iron, 2020), laissant du temps au bassiste Brad Baub (RIP) d’intégrer Sumerlands à son tour. Changement majeur par contre, le groupe se dote d’un nouveau chanteur, Brendan Radigan, qui évolue dans des genres souvent plus extrêmes mais aussi dans le Heavy traditionnel en ayant rejoint Pagan Altar sur scène.
Son arrivée est décisive pour asseoir la direction empruntée par le groupe, qui se perd dans la région de Seattle, du côté de chez Queensrÿche (d’hier et d’aujourd’hui) et, dans une moindre mesure, de Fifth Angel. Ces deux groupes sont des références évidentes pour de nombreuses nouvelles pousses du XXIème siècle, mais il est plus rare qu’elles soient mobilisées esthétiquement parlant : elles permettent à Sumerlands de maintenir son ambition Heavy tout en lui apportant une accessibilité parfois quasi FM mais toujours subtile.
Ainsi, les parties chantées de "Twilight Points The Way", et notamment les refrains, évoquent les albums récents de Queensrÿche, avec des interventions de guitares plus riches que celles de leur modèle. Cela est peut-être encore plus flagrant quand le combo prend un registre plus AOR, comme sur l’excessif "Night Ride" ou sur "Heavens Above" où cette esthétique croise celles de Blue Öyster Cult et se dote de mélodies proches de celles de Marillion.
Pleinement inscrit dans les 80s saturées, Sumerlands se montre accrocheur à la manière d’un Fifth Angel ("Edge Of The Knife"), plonge de manière classique dans un Power Metal tout de même virtuose ("Dreamkiller"), arme des synthés sans nuance pour l’envol de la "Force Of A Storm", et triomphe avec mid-tempo captivant et tortueux ("The Savior's Lie"). Le combo possède le sens de la composition qui fait mouche, et ce du début à la fin, voire presque plus à la fin alors que déferle le tube "Death To Mercy".
L’album est court, comptez une grosse demi-heure, mais il est exempt de remplissage et parvient à renouer avec l’âge d’or du genre dans la forme comme dans le fond : à ce titre, le cahier des charges est plus que rempli.
À écouter : "Twilight Points The Way", "Heavens Above", "Death To Mercy"