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Critique d'album

The Chats


Get Fucked


(19/08/2022 - Rough Trade - Punk Rock - Genre : Rock)
Produit par The Chats

1- 6L GTR / 2- Boggo Breakout / 3- Struck By Lightning / 4- Southport Superman / 5- Panic Attack / 6- Ticket Inspector / 7- The Price Of Smokes / 8- Dead On Site / 9- Paid Late / 10- I've Been Drunk In Every Pub In Brisbane / 11- Emperor Of The Beach / 12- Out On The Street / 13- Getting Better
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Chats de gouttière"
Diego, le 24/10/2022
( mots)

Depuis ce pays sauvage qu’est l’Australie, une vive scène rock sévit. Qu’il s’agisse des historiques (d’AC/DC à Nick Cave en passant par INXS pour balayer des styles radicalement différents) ou de la scène contemporaine, les groupes Aussies brillent autant par leurs productions qualitatives que par leur diversité. L’indie nonchalante de Courtney Barnett côtoie ainsi le stakhanovisme progressiste des King Gizzard and the Lizard Wizard, tandis que l’indie rock soyeuse de Gang of Youths contraste avec le metal des brillants Karnivool. Plus récemment, ce sont des formations comme Rolling Blackouts Coastal Fever ou encore Romero qui ont été mises en avant sur notre plateforme. Des groupes apportant chacun une touche de modernisme dans des genres musicaux en vogue. C’est à peu près tout le contraire de notre sujet australien du jour : les punks de The Chats.


Formés en 2016 autour du bassiste chanteur Eamon Sandwith, le trio (aujourd’hui recomposé, le guitariste Josh Hardy ayant pris le relais de Josh Price) distille ses déflagrations minimalistes sur des galettes ne dépassant pas la demi-heure d’écoute. 


C’est en 2017, avec la bombe “Smoko”, que la carrière du groupe décolle réellement. Le titre remplit tous les critères du classique punk générationnel : une performance vocale autant nasillarde que fascinante, une ligne de basse démoniaque apportant un groove démentiel, et une expression a priori dénuée de sens mais extrêmement catchy. Le clip, que nous avons la délicatesse de vous proposer en fin de chronique, fait également beaucoup pour le buzz autour du morceau. On y retrouve Sandwith arborant un mulet improbable et faisant sien un comique de situation irrésistible. Le tout réalisé avec un budget de film étudiants dont les ressources auraient essentiellement servi à acheter des bières premier prix.


Get Fucked donc, est le programme proposé par les musiciens du Queensland en cette fin d’été 2022. Une recette sensiblement dans la continuité discographique est appliquée ici, avec toutefois quelques nouveautés probablement apportées par le changement de personnel à la six cordes. Les titres explosifs dans le pur style des Buzzcocks sont toujours là, en témoignent les brûlots “Struck By Lightning” (et ses doowaps hystériques), “Panic Attack”, qui vous fera peut-être ressentir ce qu’il s’agit d’en avoir une, ou encore l’auto-explicatif “I’ve Been Drunk In Every Pub In Brisbane”. On notera le parallèle possible avec les compositions du groupe suédois The Hives sur ce dernier morceau, notamment au travers d’un refrain enflammé et entêtant.


Nous aurions toutefois tort de limiter l’analyse de cette nouvelle galette au seul caractère impulsionnel de la musique de The Chats. La prégnance des parties de guitare très garage/indie rock est une évolution héritée de la galette précédente mais poussée encore un cran plus loin ici. “Emperor of the Beach”, dans un style très pop punk, “Paid Late” et son solo de guitare tout en wah-wah en sont d’excellentes illustrations.


Sans se prendre pour Joe Strummer et les Clash, les trois australiens n’hésitent pas à mettre sur le devant de la scène la thématique de l’injustice sociale et son impact sur la déshérence sociétale. Les musiciens le font tantôt avec humour, comme sur le délirant “Ticket Inspector”, tantôt au premier degré avec “Dead On Site” ou encore “The Price of Smokes”. L’exploit réside dans la capacité du groupe à aborder ces sujets sensibles sans perdre une once d’authenticité dans leur composition. 


S’il n’y avait toutefois qu’une seule qualité à retenir de ce disque (entendons-nous sur le fait que cela serait dommage), elle résiderait dans l’expression des énormes riffs de guitare, en particulier sur le jouissif “6L-GTR” (single et probablement meilleur titre de l’album).  “Out on the Street” va lui aussi chercher du côté des Hives avec ce riff nucléaire. “Boggo Breakout”, de son côté, ferait se lever et danser n'importe quel être humain doté d’une paire d’oreilles.


Loin d’être aussi décérébré que ce que ses géniteurs voudraient faire croire, Get Fucked est un album plein de surprises et plus riche qu’il n’y paraît. Un disque à la fois anachronique, régressif et pertinent.


A écouter : "6L-GTR", "Out on the Street", "Paid Late".

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