The Dead 60's

2005, la vague des groupes en "The" bat son plein, apportant avec elle son lot de groupes anecdotiques et d'erreurs musicales. Chaque semaine est prétexte à voir éclore le "Nouveau meilleur groupe du monde". Pourtant, au milieu de toute cette mélasse sonore, certaines formations souvent poussées en avant par un single impeccable réussissent rapidement à sortir du lot. C'est un peu le cas de The Dead 60's et de leur "Riot Radio". Riffs catchy à souhait et section rythmique au poil, tout est alors prétexte à donner envie d'en savoir un peu plus. De plonger dans leur premier album situé à la croisée des chemins des Clash et de Madness... Un soupçon de Dub en plus. Deux ans plus tard, il est l'heure pour nos quatre Red de Liverpool de donner une suite à leurs aventures. Reste à savoir si Time To Take Sides possède les épaules suffisamment solides pour confirmer ces quelques brides d'espoir.

"Bolt Of Steel" se charge alors de donner le ton. Guitare toujours aussi sèche et batterie hachée, même si les bases semblent être les mêmes, quelque chose n'arrive pourtant pas à transpercer. L'urgence des débuts semble avoir laissé la place à plus d'homogénéité. Les élans punk rageurs se sont effacés au profit d'une pop plus mélodique. Moins tendue. "Beat Generation" ou encore "Stand Up", loin d'être inaudibles, n'arrivent pas à surprendre outre mesure. Et il faudra finalement patienter jusqu'à "Dull Towns" et son pont tailler pour faire monter la sauce en concert pour voir éclore une réelle pointe d'intérêt. Car il est clair que The Dead 60's semblent avoir remisé au grenier leurs vieux vinyles de la bande à Strummer pour se tourner vers une pop-rock parfois plus convenue. Mais parfois également surprenante. Comme le bluesy "Last Train Home" au rythme très lent, posé au milieu de l'album comme pour faire figure d'entracte.

Car la suite de l'album se veut nettement plus enlevée. Une pointe de ska pour "All Over By Midnight", une ambiance beaucoup plus pesante pour un "Desert Sun" et ses guitares au son plus rondouillard faisant directement penser à du Silverchair , ou renouant avec les tendance reggae-dub qu'on leur connaît sur "Seven Empty Days". Mais c'est sans compter sur le titre phare de cet album. Véritable brûlot punk d'à peine plus de 2 minutes, la voix de Matt McManamon vient se déchirer sur "Liars" comme pour mieux brouiller les pistes. Car c'est en nous laissant ce sentiment mitigé que se conclue ce Time To Take Sides. Pas mauvais, mais pas non plus révolutionnaire. Un disque honnête qui mérite qu'on y jette une oreille.