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Critique d'album

The Twilight Sad


No One Can Ever Know


(06/02/2012 - Fat Cat Records - - Genre : Rock)
Produit par

1- Alphabet / 2- Dead City / 3- Sick / 4- Don't Move / 5- Nil / 6- Don't Look At Me / 7- Not Sleeping / 8- Another Bed / 9- Kill It In The Morning
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Fascinant et troublant, TTS entre dans le club du post-punk qui fait mouche"
Kevin, le 14/02/2012
( mots)

Commençons par évacuer. Le troisième album des Écossais sonne, par touches, comme beaucoup d'autres. On reconnaît du Nine Inch Nails, on renifle du Joy Division, on ressent du Radiohead et on peu même évoquer quelques époques mortifères de The Cure et quelques réflexes de Depeche Mode. Mais The Twilight Sad sonne définitivement comme The Twilight Sad. Leur son évolue, mais l'identité reste. Et l'identité marque. Du shoegaze robuste qui, dopé pour les besoins par des claviers givrants se mue en un post-punk glacé et enivrant. Et cette voix, cette voix reconnaissable entre mille qui plus qu'une signature, est le fil conducteur de la musique du groupe. Peu importe les influences ce coup-ci, le band de Glasgow trace sa route en proposant une matière autrement plus virile que lors des deux précédents efforts. Ils ont opté pour la formule offensive, quitte à perdre en nuance. 

Virile et offensive certes, mais la sève de ce No One Can Ever Know bout mais n'explose jamais en pleine face. Tout ce venin est contenu, discipliné. L'esthétique est froide, le flux est mécanique, ininterrompu et oppresse plus qu'il ne libère. C'est un album violent, mais violent dans tout ce qu'il induit et cache, jamais dans ce qu'il démontre ou révèle. Tout y est toujours placé sous le signe de l'incertitude, du doute. Si la musique gicle droit, les épaules levées et la tête rentrée, le sens profond bouillonne, patine et cherche une voie pour s'en sortir. Tout le talent du groupe se situe là, être au point où tout bascule sans jamais illustrer ce qui vient avant et ce qu'il se passe ensuite. Juste l'essentiel. Et même lorsque le tantrique James Graham habille de son accent quelques refrains homériques, il floute le décor plus qu'il n'indique l'échappatoire.

Le tout commence par un froid agressif qui prend à la gorge. "Alphabet" ouvre le bal de la joie, sa batterie mécanique, sa basse envahissante et ses claviers urgents et par dessus tout, un premier refrain lâché comme une bouée de sauvetage pour Graham. C'est un peu comme si Ian Curtis était né à Glasgow et jamais mort. On retrouve ces ambiances froides et chargées de violence contenue, pas accueillantes pour un sou et martelées par un lunatique sans scrupule. Puis l'ami chanteur retombe sous la ligne de flottaison lors d'un "Dead City" apocalyptique et vindicatif. Et encore lors d'un "Nil" lancinant et long en bouche ou d'un "Don't Look At Me" en forme de course tourmentée. Mais têtu comme un Écossais, il reprend la main et le contrôle à de rares passages. Le délicieux premier single "Sick" et ses allures de Radiohead de début de siècle lui permet de rôder ses ronronnements élégiaques en paix. Tout comme l'inquiétant et désertique "Not Sleeping", où il erre en solitaire, clamant ses incantations au vide. Et No One s'achève comme il commence, froid et agressif, à tendance belliqueux sur un "Another Bed" inamical et bruitiste et carrément hargneux sur "Kill It In The Morning".

Personne ne peut jamais savoir, tel est le postulat. The Twilight Sad décline neuf versions du même gris, en accommodant selon les scénarios. Et dessine ainsi les contours d'un malaise palpable dans lequel le malheureux Graham se dépatouille, seul avec sa voix submergée par des cohortes de claviers qui lui volent la vedette. S'il reste au cœur du contexte, il lui faut en faire plus qu'avant pour en être le maître. Alors qu'il avait l'habitude d'être l'agresseur mono-maniaque, il s'érige davantage en victime désorientée à la recherche de la lumière. No One est dense, autant de sa musique que du sens qu'il véhicule. Un sens métaphysique qui évoque l'incertitude avec flou et indécision sans se laisser le temps de philosopher. Un troisième effort cohérent et homogène, diablement hypnotique. Parfaitement représentatif des qualités déjà démontrées par The Twilight Sad, No One Can Ever Know confirme leur faculté à tisser des failles sur mesure pour la voix envoutante de James Graham. 

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