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Critique d'album

Vib Gyor


We Are Not An Island


(25/05/2009 - Autoproduit - Coincé entre Coldplay et Radio - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Scanners / 2- red lights / 3- Tiny Daggers / 4- Church Bell / 5- Ghosts / 6- Fallen / 7- Ultimatum / 8- Rhombus Suit / 9- Take Cover / 10- Long Way Down
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Unique témoignage d'un talent resté trop confidentiel pour le rock Britannique"
Quentin, le 17/04/2023
( mots)

Difficile de savoir pourquoi certains groupes surfent aussi facilement sur la vague du succès critique et commercial quand d'autres, pourtant tout aussi talentueux (pour ne pas dire dire parfois bien plus), restent désespérément dans l'ombre. S'il est de notoriété publique qu'il y a dans toute carrière qui décolle une part de chance et d'opportunité, le destin semble parfois s'obstiner à jouer un vilain tour à certains musiciens qui finissent par abandonner, las de ce manque de reconnaissance, leur ambition de pouvoir vivre un jour de leur musique.


C'est notamment le cas d'un obscur groupe Britannique nommé Vib Gyor (nom tiré de la première lettre de chaque couleur de l'arc-en-ciel), auteur d'un seul album sorti en 2009 dans une certaine indifférence. Outre le choix désastreux de ce patronyme, pas franchement très accrocheur en termes de marketing, le groupe formé à Leeds en 2004 possédait pourtant tous les attributs des groupes pop-rock mélodiques anglais qui ont essaimé au début des années 2000 parmi les Coldplay, Keane, Travis et autres Starsailor ou Turin Brakes. Et les cinq musiciens n'ont pas non plus démérité pour tenter de se tailler une part du joli gâteau que se sont partagé les héritiers de la britpop en battant le pavé de scènes prestigieuses comme Glastonbury ou d'affiches partagées avec Goldfrapp et en misant sur la sortie de deux EP avant ce fameux We Are Not An Island, à la fois premier album et dernière chance pour tenter de percer dans l’industrie musicale.


Pourtant, dès l'excellent titre d'ouverture intitulé "Scanners", le charme des productions à succès qui font chavirer le cœur des foules est bien présent, et de fort belle manière : les chœurs élégiaques, la mélodie entêtante et sensible qui tape dans le mille, les jolis arpèges de guitares ciselés qui mettent en valeur le chant plaintif de Dave Fendick et ses faux airs de Thom Yorke. Un sacré talent de vocaliste et une entrée en matière assez irrésistible pour qui est sensible au mélange des sonorités électriques et acoustiques et aux élans pop-rock remplies d’émotion.


L'anonymat du groupe est d'autant plus incompréhensible que le disque regorge de morceaux taillés pour les ondes radio, à l'image de "Red Lights", doté d'un piano délicat et de son refrain à la Coldplay, véritable hit FM en puissance comme le prouve a posteriori sa présence dans la bande originale du film français à succès "Intouchables". Évoquons également le très réussi "Tiny Daggers", qui nous rappelle davantage le son rock mélodique des premiers albums de Radiohead.


Difficile cependant de tirer son épingle du jeu lorsque l'on est à ce point dévoré par ses influences et la référence systématique à Coldplay et Radiohead tout au long de l'album prouve que le groupe possède de réelles qualités de composition mais parvient difficilement à se libérer du poids de ses prestigieux modèles pour proposer des morceaux véritablement originaux. Aussi agréables qu'ils soient à écouter, les ficelles d'un certain nombre de titres "Church Bell", "The Fallen" et "Ultimatum" sont un peu trop grosses et semblent avoir déjà été tirées de trop nombreuses fois pour éviter un sentiment convenu de "déjà entendu".


Vib Gyor sait toutefois gratifier l'auditeur persévérant de vraies petites perles qui viennent nous ravir les oreilles : interprétation ensorcelante sur "Ghosts", saisissant de simplicité et de sincérité et que l'on imagine très bien chanté par le divin roux Thom Yorke seul à la guitare ou encore "Rhombus Suit", lyrique à souhait, sur lequel plane cette fois-ci le fantôme d'une autre formation anglaise à succès, Muse. Et que dire du conclusif "Long Way Down" et son piano langoureux qui accompagne la voix précieuse de Dave Fendick dans un écrin de délicatesse avant le décollage conclusif.


C'est peut-être là le malheur de Vib Gyor: être passé un peu après tout le monde, tout en proposant un album largement supérieur à la moyenne des productions à succès de ce type de musique. Un an après la sortie de We Are Not An Island, Dave Fendick et Jonny Hooker s'en vont fonder Fossil Collective avec à la clé un beau disque de folk façon Midlake intitulé Tell Where I Lie en 2013 puis... plus rien.


Quand on mesure le talent des bonhommes et la soupe infâme de Pop FM calibrée pour les stades que nous sert Coldplay ainsi que la désespérante absence de Radiohead dans les rangs du rock alternatif depuis le fameux Kid A, on ne peut que regretter le silence de cette formation qui avait tout pour nous servir encore de beaux albums sur un plateau. Merci encore pour le cadeau Messieurs, et on espère que vous aurez de nouveau un jour l'envie ou l'occasion de rebrancher les micros et les amplis pour nous livrer une nouvelle galette d'une aussi bonne facture.


A écouter : "Scanners" / "Ghosts" / "Rhombus Suit"


 

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