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Billet Albumrock

Vinyl : La petite histoire dans la grande, Episode 7


Erwan, le 03/04/2016

Nous rappelons que si American Century Records, ainsi que les personnages qui la composent et quelques autres éléments de l’univers de la série sont de l’ordre de la fiction, la plupart des évènements et des personnages cités sont bien réels et font partie de l’histoire de la musique des Etats-Unis.

Après un épisode complètement débridé, l’heure est venue pour Richie de se calmer un peu et de se reprendre en main. Fini l’alcool et la coke, place aux vraies mesures pour relancer American Century Records (une histoire qui commence à traîner en longueur, on parle plus souvent de relancer que de ce qu’on fait pour relancer…) et alors que l’équipe jongle avec les chiffres pour combler les trous dans le budget, Zak et Richie se rendent à L.A. pour vendre le jet privé de la compagnie. Dur de se séparer du "dernier endroit où Jim Morrison a partouzé".

Richie et Zak font donc le déplacement jusqu’à la cité des anges pour livrer le jet de la compagnie à un certain Lou Meshejian, concurrent de la côte ouest. Celui-ci, faussement sympathique et se délectant de la faillite d’American Century Records, les invite à une petite fête privée dans sa villa. C’est à cette fête que Richie et Zak vont faire la rencontre du célèbre Stephen Stills et de l’injustement moins célèbre Gram Parsons.

Stephen Stills, vous le connaissez. Mais si, le Stills de Crosby, Stills, Nash and Young. Sauf qu’en 1973, la bande se lasse déjà du succès fulgurant des débuts et chacun essaye de se trouver une petite carrière solo. En réalité, il est assez compliqué de parler de carrière solo et de groupe quand on parle de Crosby, Stills, Nash and Young. Car tous sont amis, tous vont faire de la musique ensemble, puis séparément en montant un autre groupe mais dans lequel on retrouve un ou deux amis, qu’on va ensuite revoir sur le disque d’un autre, et ainsi de suite. Tout ce petit monde n’est finalement qu’une bande de potes qui a envie de faire de la musique et c’est là l’essentiel. En 1973, le délire du moment pour Stephen Stills s’appelle Manassas, un groupe qu’il monte avec notamment son ami de The Byrds, Chris Hillman. Manassas produit un rock comme on en fait à l’époque, à grosse tendance blues, avec des chœurs, deux ou trois guitares, et bien sûr un orgue et de la wah-wah pour faire psyché/hippie. On leur retient surtout aujourd’hui un premier album éponyme magnifique dont les titres s’enchaînent parfaitement et montrent toute la créativité que Stills a en lui malgré ses difficultés à se concentrer en studio à cause de son addiction aux drogues. Richie et lui se font une petite blague dans ce septième épisode de Vinyl à propos du succès très modéré du groupe Manassas auprès du public, mais les critiques et particulièrement Rolling Stones Magazine auraient aimé voir le groupe persévérer un peu plus.

Gram Parsons, vous le connaissez peut-être un peu moins. Déjà parce qu’il est mort à 26 ans (en 1973 d’ailleurs, quelques mois après le moment où se déroule l’action dans la série), ce qui laisse peu de temps pour développer une carrière marquante. Ensuite, parce que malgré son talent avec une guitare, il a voué sa vie au but impossible d’essayer de réconcilier deux milieux culturellement opposés : les hippies et les puritains de la country traditionnelle. Gram Parsons est en effet un gros fan de country. Ce qui ne l’empêche pas d’être ami avec Chris Hillman et Stephen Stills dont nous avons parlé plus haut, et donc toute la jolie petite bande qui va avec, mais aussi Keith Richards qui croit fort en son succès. Son entreprise de réconcilier le milieu hippie et la musique country prend forme lorsqu’il entre dans le groupe The Byrds comme claviériste et qu’il essaye de convaincre les membres du groupe de se tourner vers Nashville et la musique sudiste pour leur prochain album. Résultat, gros échec. Le groupe finit par comprendre qu’il ne va nulle part avec Parsons et le contrant à les quitter en l’évinçant des processus d’enregistrement de l’album suivant.

Dans cet échange entre Stills, Richie, Parsons et Zak, Gram Parsons propose à Richie de venir avec lui au Joshua Tree. Un parc national où les levers de soleil sont paraît-il source d’inspiration sans fin et où les Crosby, Stills, Nash, Young, Parsons, Hillman et toute la clique se rende souvent pour partager quelques moments de partage artistique sous acide. Lieu mythique de la culture musicale californienne, le Joshua Tree National Park sera aussi le lieu de décès de Gram Parsons, qui y sera même incinéré par son ami et manager Phil Kaufman.

Absolument pas convaincus par la faune musicale présente à la fête, Richie et Zak allaient partir quand Zak entend du bout de l’oreille une bribe de conversation au sujet d’une rumeur. Le king, le grand Elvis Presley, ne serait pas certain de poursuivre sa collaboration avec RCA, la maison de disque qui l’a suivi sur l’ensemble de sa carrière. Les deux acolytes se prennent alors à rêver de la signature du king chez American Century Records et rejoignent donc l’International Hotel pour rencontrer le Colonel Parker, manager (et bien plus que ça) d’Elvis.

En 1973, la carrière d’Elvis Presley est une suite de contradictions, entre come-back réussi et début de la fin. Le king revient d’une prodigieuse séance d’enregistrement qui a donné naissance à From Elvis In Memphis, un tour de force qui voit le roi des années 60 se réapproprié complètement la musique et toutes les nouvelles tendances pour produire des classiques comme "In The Ghetto" et "Long Black Limousine". Suite à ce grand retour, Elvis s’installe à Vegas pour une série de shows avec plusieurs dizaines de musiciens, qui briseront tous les records de ventes et de recettes. Mais le roi est plus proche de la fin que du début. En plus d’un divorce difficile, son addiction aux médicaments et ses problèmes de santé le fragilisent. Et c’est un Elvis Presly fragilisé que Richie retrouve dans sa chambre, après un concert que Zak qualifiera de "mort du rock" un peu plus tôt dans la soirée. Malheureusement, Elvis n’est plus qu’une marionnette dans laquelle le Colonel Parker enfonce sa main pour divertir la bourgeoisie californienne.

 

Richie et Zak rentrent à New York après avoir perdu tout leur argent au casino, et sans aucune nouvelle signature. On vient de vivre un épisode particulièrement riche qui explore une autre partie de l’histoire de la musique américaine en changeant de côte, et croyez-nous ce n’est pas fini ! En attendant, pour rester dans l’ambiance : "It Never Rains in Southern California" de Albert Hammond, "Do It" de Pink Fairies, et "18 Yellow Roses" de Bobby Darin.

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